De la chute du paradis
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De la chute du paradis
Rappel du premier message :
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Aimelavie dans spiritpartage a écrit:De la chute du paradis.
"
Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé avait faits. Il dit à la femme : " Alors, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? " La femme répondit au serpent : "Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort. " Le serpent répliqua à la femme : " Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal. " La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus ; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes. "
"
Extrait de Les textes fondateurs 6e, classiques Hatier, Fabienne Serin-Moyal.
Dieu punit le couple pour sa désobéissance ; il chasse Adam et Eve du paradis et les déchoie de leurs privilèges : désormais ils connaîtront la souffrance, le labeur et la mort.
Ce texte est une traduction probablement maladroite, n'en soyez pas choqués amis érudits. Moi-même ne suis pas versé en Hébreu. N'hésitez pas à apporter des précisions.
L'Arbre de la Connaissance du bien et du mal est traduit par Annick de Souzenelle comme Arbre de l'Accompli et de l'Inaccompli. Comme elle dit, nous avons tout interprété en terme de séparation, de valeur morale car en exil de nous-même, paradis oublié. Mais en revenant à la langue hébraïque nous voyons que nous avons effectué un glissement. Elle nous parle par exemple de la traduction de la côte au lieu de l'autre côté d'Adam. Adam qui, elle le signifie, symbolise l'être humain avec ses deux polarités. Eve n'est donc pas issue de la côte d'Adam mais de l'autre côté d'Adam, autrement dit sa part féminine. Elle est la vie, la vie animale, enracinée à la terre. Le côté masculin, lui, est lié aux cieux et à l'esprit, l'invisible. Adam joint ces deux aspects.
Dans le jardin d'Eden trônent deux arbres, celui de l'Accompli et de l'Inaccompli ainsi que celui de la Vie Eternelle. Ce sont les deux aspects de la Conscience divine : l'un qui se perçoit comme manifestation et l'autre comme vigueur perpétuelle. Des deux, c'est à celui de la connaissance qu'ont accès Adam et Eve. Nous avons perçu dans la chute du paradis un déchirement profond, celui de la dualité, de la séparation des principes. Mais c'est aussi un éclair de lucidité car ils se découvrent eux-même. " Alors leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus " Ils perdent l'innocence enfantine mais acquièrent une lucidité sur le monde.
L'animal qui les tente n'est pas anodin, c'est le serpent dit animal le plus rusé. Il est l'Intelligence disponible en l'être humain. Cette énergie permet à celui-ci d'éclaircir sa vision sur les phénomènes du monde et en particulier sur la dualité manifestée. Ainsi, la dissidence apparente entre féminin et masculin se révèle. Le fruit absorbé permet le discernement. Le serpent est une des manifestations de l'Esprit Saint. Il ordonne le monde et fait selon la Volonté divine d'où le ainsi soit-il. Par sa grâce, l'union est possible.
Dieu poste un chérubin armé d'une épée foudroyante pour garder l'Arbre de Vie. Approcher de la Vie éternelle ne peut que signifier la mort de l'homme et de son ego. L'épée foudroyante représente la Volonté ornement de l'Esprit qui tranche la réalité. C'est un feu qui détruit tout mortel pour le rendre à sa gloire immortelle.
On remarque que le Saint Esprit est présent aussi bien pour accueillir que pour offrir selon l'aspect observé de la Conscience. Nous comprenons aussi que Dieu dans son amour infini n'a pas voulu punir l'être humain qui est son reflet. Mais il lui a permis d'expérimenter ce que lui-même ne pouvait expérimenter : Dieu. La chute du Paradis est une mise en scène dans laquelle notre Père s'est oublié.
Dernière édition par Kolam le Lun 14 Mai 2018 - 19:03, édité 1 fois (Raison : Absence de majuscule dans le titre.)
Raphaela- Miranda
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Re: De la chute du paradis
mikael a écrit:.quel intérêt de se chipoter pour d'éventuelles différences de vues ???? aucun....pour moi...
Lol Mikael!
Perso je ne vis pas cela comme des chipotages ni disputes, simplement un partage de différents points de vue.
Cela peut permettre aux membres de percevoir quel point de vue leur parle plus.
Raphaela- Miranda
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Re: De la chute du paradis
mikael a écrit:salut..ce qui est drôle,pour moi,est cette notion "chute du Paradis"..s'il y a eu chute,ce n'est donc pas ICI.......???? ..non ???? que l'on se chamaille,sur des textes bidouillés , mal traduit,et mal compris ,pour ,de fait,parler de chute et pas n'importe laquelle ..de ce fameux Paradis ou Eden ???....cela peux faire sourire les "athées".....si ce ne sont que des souvenir enfouis,dans la mémoire collective,d'un AVANT ,ok, tant mieux ...mais présenté comme cela a été fait ,durant tout ce temps , n'apporte rien ,que des sourires ....il y a plusieurs millénaires que cela est véhiculé ,ce ne sont plus nos mentalités ,ni les croyances de ces braves garçons .....quel intérêt de se chipoter pour d'éventuelles différences de vues ???? aucun....pour moi...je finirais ma vie ignare ,mais repus ...
Le jardin se situe sur la Terre que nous foulons.
Il faut entendre la chute comme une perte, une disgrâce.
Dernière édition par Melon et bottes de cuir le Sam 3 Oct 2020 - 14:18, édité 1 fois (Raison : Précision.)
Invité- Invité
Re: De la chute du paradis
Horapollon a écrit:
- Spoiler:
Pour les exégètes la Torah a 72 niveaux de lecture, ils utilisent différentes règles d'interprétations qui permettent de pénétrer plus le sens du texte.
Une coupe d’argent de soixante-dix sicles, sicles de sainteté : Cette coupe d’argent est une allusion à la Torah qui est comparée au vin, comme il est dit (Proverbes IX, 5) : « Venez, mangez de mon pain et buvez du vin que j'ai préparé ». Et puisque le vin est bu
habituellement dans une coupe, comme il est dit (Amos VI, 6) : « Ils boivent du vin dans des calices », c’est pourquoi on apportait une coupe. Et à quoi correspondent ces soixante-dixsicles ? De même que la valeur numérique de yayin (vin) est équivalente à soixante-dix,
ainsi existe-t-il soixante-dix visages à la Torah
Nombres Rabba chapitre 13
Or, tout le peuple vit les voix et les feux (Exode XX). Rabbi Yohanan enseigne : la voix
jaillissait et se divisait en soixante-dix langues, en soixante-dix voix, afin que le monde entier puisse entendre.
Exode Rabba chapitre 5
On parle de 70 visages de la Torah correspondant aux 70 nations et aux 70 langues de Babel.
Il est interdit de lire la Torah de manière rituelle dans une autre langue que l'hébreu ou le grec, mais sa traduction et son interprétation doit se réaliser dans toutes les langues pour afin tout le monde puisse la comprendre. Il ne s'agit pas à proprement parlé de niveau de lecture.La traduction du premier verset que j'ai partagée et qui n'est pas que de moi, ne commet par d'erreur. D'ailleurs si tu regardes par exemple là:
https://en.wiktionary.org/wiki/%D7%90%D7%AA
on a bien
Pronom
אַתְּ • ( át ) f ( Forme de pause biblique en hébreu אָתְּ )
Toi , tu : ( le pronom personnel féminin singulier à la deuxième personne ) .
Le problème c'est que le premier verset de la bible se vocalise comme suit:
בְּרֵאשִׁ֖ית בָּרָ֣א אֱלֹהִ֑ים אֵ֥ת הַשָּׁמַ֖יִם וְאֵ֥ת הָאָֽרֶץ׃
Et du coup, vous remarquerez que le mot est bien vocalisé avec un Tséré (deux points sous la lettre), non un patah (trait sous la lettre) et qu'il n'y a pas de daguesh (de point) dans le Tav final. Le mot se prononce "eth" et non "ath"
En parant de ce postulat vous pouvez reprendre l'article wikipedia:
אֵת, אֶת־ • (et, et-)
Used to introduce a semantically definite direct object.Pour le Hé qui il est vrai est aussi un article, mais pas seulement ..
C'est comme dire que le "le" ne sert pas seulement à faire l'article défini mais qu'on le retrouve aussi dans "Poelle" ou "Leopard" et qu'on peut en déduire plein de choses mystiques. Si on veut, pourquoi pas. Mais il n’empêche que dans le premier verset de Bereshit, le Hé sert clairement d'article et s'exprime dans toutes les traductions. On peut partir dans toutes les interpretations mystiques que l'on veut ensuite, cela ne doit pas servir de prétexte à tordre la langue et les fiches de grammaires que je vous ai envoyé sont valables autant pour le biblique que le moderne.
Comme le Hé n'est pas linguistiquement une marque du féminin, c'est une généralisation qui peut jouer des tours. Il s'agit d'une mater lectionis qui fut rajoutée pour aider la lecture des voyelles (dans son cas le son "a") mais ne fait pas partie de la racine ou du mot sous sa forme archaïque. Beaucoup de mots en hébreu comportent un Hé final dans sa racine trilitère et ne sont pas féminins, il en va de même pour certaines conjugaisons.
Amicalement
Hora'
concernant les différents niveaux de Lecture
https://chemin-spiritualite.forumactif.com/t1477-70-niveaux-de-lecture-le-pardes
Il y a quelques temps déjà, j'ai suivi les cours d'hébreu sur le net:
https://www.youtube.com/watch?v=0MitZjSajdk&list=PL1_IMrG0Y693iVdmOnJ8buvqz-5agd6Op&index=1
j'ai également comme une des bases de mes recherches le livre "l'hébreu biblique en 15 leçons" de Sophie Kessler-Mesguich
mais ma démarche n'est pas du tout un travail académique, je ne cherche pas à remplir mon mental, mon intellect. Ma Marche se veut avant tout être une Nourriture de mon Âme, de mon Être en Devenir. Si il est dit que les juifs sont des gens du Livre, ils sont plus ceux de l'interprétation, du renouvellement du Sens en quête de l'UnFini contracté dans le fini qu'est la Torah. Je ne suis pas de Tradition Juive, mais le questionnement juif est venu me chercher. Je me sens plus proche de la Tradition Rabbinique que d'une approche académique. J'ai découvert cet été qu'une de mes tantes maternelles avait dans son ADN une origine juive de 37%. Sans doute ceci explique cela
Pour moi chaque verset porte en son sein une question. Et pour Vivre le questionnement qui à mes yeux est plus important que la question même, puisque c'est un Feu qui Nourrit l'Âme, tel l'eau du ciel qui nourrit la verdure, il importe d'utiliser des méthodes qui font fi de la grammaire ou des voyelles.
Ta méthode est différente et je la respecte. Permet-elle par exemple d'expliquer pourquoi Abram et Saraï changent de nom? Permet-elle de faire un lien entre ce changement de nom et le Nom YHVH?
Raphaela- Miranda
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Re: De la chute du paradis
Pour commencer un petit rappel:
Le rabbinisme orthodoxe est par essence académique.
On se forme dans des écoles talmudistes (yéchiva) et on obtient une reconnaissance rabbinique par un contrôle de sa connaissance de la halakha. Les grands rabbins d'hier et d'aujourd'hui ont tous des formations en sciences, Maimonide, Ibn Ezra tous les deux scientifiques au service du pouvoir mais encore le Rabbi de Loubavitch qui a étudié les mathématiques, la physique et la philosophie à Berlin. Le fondement du rôle de rabbin, c'est la connaissance de la tradition et de ses outils, pas d'être un pasteur charismatique.
Ca me fait penser à une anecdote.
Il y a quelques temps une plateforme juive à fait une interview entre G. Bernheim et Alain Finkelkraut en sous titrant "le Grand Rabbin et l'Académicien" mais le Grand Rabbin de france est aussi académicien, ce sous titre laissant sous entendre que les religieux vivent en autarcie alors que c'est faux.
Feu Sophie Kessler-Mesguich est agrégée d'hébreu et doctorante en étude juive.
Mickael Langlois est aussi doctorant et chercheur en théologie et philologie tout en ayant (à ma connaissance) une implication dans la communauté protestante.
Penser que les gens qui ont une formation rigoureuses ne se limite plus qu'à un mental ne me semble pas très productif de base, mais vise surtout à ne pas se compromettre et pouvoir se valoriser dans un monde manichéen des "gentils voies du cœur" contre les "méchant intellectuel". Le fond n'ayant plus d'importance comme la pertinence ou le fondement, tout ne dépendra plus que du charisme du membre et de sa place sociale au sein du forum (ceci n'est pas un message personnel, c'est une ambiance générale que je trouve un peu dommage).
Ne pas vouloir nourrir son mental/intellect, pourquoi pas, cela peut-être un choix.
Mais du coup, il ne faut pas faire d'interprétation linguistique ou scientifique puisque cela repose dessus. Car sinon cela veut dire que consciemment on égare les gens avec des explications que l'on sait reposer sur des connaissances controversées voir fausses - ce qui est quand même embêtant je trouve et pas très spirituel pour le coup.
Concernant le changement de nom du couple Avram/Sarai.
L'explication de Rashi étant que Avram est passé de Av Aram (Pere d'Aram) sont pays d'origine à Av r'ham (père des peuples/nations) au moment de l'alliance (circumcision) comme signe prophétique. Il en va de même pour Sarai qui signifie littéralement "Ma princesse" qui fut changer pour Sarah signifiant "princesse" tout court car elle devait devenir la princesse de toutes les nations (Bekharot). Certains diront que le Yod (10) de Sarai à était changé pour être remplacé par deux Hé (5) dans leur deux noms respectifs même si il n'a pas vraiment disparu puisqu'on le retrouve dans un autre changement de nom: "Moise appela Hoshea (הושע) fils de Nun, Joshua (יהושע).
Amicalement
Hora'
Le rabbinisme orthodoxe est par essence académique.
On se forme dans des écoles talmudistes (yéchiva) et on obtient une reconnaissance rabbinique par un contrôle de sa connaissance de la halakha. Les grands rabbins d'hier et d'aujourd'hui ont tous des formations en sciences, Maimonide, Ibn Ezra tous les deux scientifiques au service du pouvoir mais encore le Rabbi de Loubavitch qui a étudié les mathématiques, la physique et la philosophie à Berlin. Le fondement du rôle de rabbin, c'est la connaissance de la tradition et de ses outils, pas d'être un pasteur charismatique.
Ca me fait penser à une anecdote.
Il y a quelques temps une plateforme juive à fait une interview entre G. Bernheim et Alain Finkelkraut en sous titrant "le Grand Rabbin et l'Académicien" mais le Grand Rabbin de france est aussi académicien, ce sous titre laissant sous entendre que les religieux vivent en autarcie alors que c'est faux.
Feu Sophie Kessler-Mesguich est agrégée d'hébreu et doctorante en étude juive.
Mickael Langlois est aussi doctorant et chercheur en théologie et philologie tout en ayant (à ma connaissance) une implication dans la communauté protestante.
Penser que les gens qui ont une formation rigoureuses ne se limite plus qu'à un mental ne me semble pas très productif de base, mais vise surtout à ne pas se compromettre et pouvoir se valoriser dans un monde manichéen des "gentils voies du cœur" contre les "méchant intellectuel". Le fond n'ayant plus d'importance comme la pertinence ou le fondement, tout ne dépendra plus que du charisme du membre et de sa place sociale au sein du forum (ceci n'est pas un message personnel, c'est une ambiance générale que je trouve un peu dommage).
Ne pas vouloir nourrir son mental/intellect, pourquoi pas, cela peut-être un choix.
Mais du coup, il ne faut pas faire d'interprétation linguistique ou scientifique puisque cela repose dessus. Car sinon cela veut dire que consciemment on égare les gens avec des explications que l'on sait reposer sur des connaissances controversées voir fausses - ce qui est quand même embêtant je trouve et pas très spirituel pour le coup.
Concernant le changement de nom du couple Avram/Sarai.
L'explication de Rashi étant que Avram est passé de Av Aram (Pere d'Aram) sont pays d'origine à Av r'ham (père des peuples/nations) au moment de l'alliance (circumcision) comme signe prophétique. Il en va de même pour Sarai qui signifie littéralement "Ma princesse" qui fut changer pour Sarah signifiant "princesse" tout court car elle devait devenir la princesse de toutes les nations (Bekharot). Certains diront que le Yod (10) de Sarai à était changé pour être remplacé par deux Hé (5) dans leur deux noms respectifs même si il n'a pas vraiment disparu puisqu'on le retrouve dans un autre changement de nom: "Moise appela Hoshea (הושע) fils de Nun, Joshua (יהושע).
Amicalement
Hora'
Invité- Invité
Re: De la chute du paradis
Horapollon, je mets ma réponse dans un spoiler à cause du HS
- Spoiler:
J'ai aussi un côté scientifique puisque j'avais entrepris un parcours pour être astro physicienne, mais la vie m'a orientée ailleurs. J'ai malgré tout pu poursuivre ma passion pour les mathématiques car je les ai enseignés pendant plus de 25 ans. même si ce n'est pas du même niveau que celui des rabbins que tu cites, j'ai quand même cet état d'esprit ouvert sur les sciencesHorapollon a écrit:Penser que les gens qui ont une formation rigoureuses ne se limite plus qu'à un mental ne me semble pas très productif de base,
cela est ta déduction de mes proposHorapollon a écrit:mais vise surtout à ne pas se compromettre et pouvoir se valoriser dans un monde manichéen des "gentils voies du cœur" contre les "méchant intellectuel". Le fond n'ayant plus d'importance comme la pertinence ou le fondement, tout ne dépendra plus que du charisme du membre et de sa place sociale au sein du forum (ceci n'est pas un message personnel, c'est une ambiance générale que je trouve un peu dommage).
Horapollon a écrit:Ne pas vouloir nourrir son mental/intellect, pourquoi pas, cela peut-être un choix.
j'ai utilisé le verbe "remplir" . Il y a une différence que tu ne sembles pas avoir saisi.
Mon mental ne se nourrit que de ce qui me Parle de près ou de loin, voir même de très loin, j'ai besoin d'un écho en moi. Je veille à ne pas m'encombrer de savoir livresques. Je n'ai pas envie de devenir une encyclopédie vivante, j'écris simplement mon propre livre dans ma chair. Et je partage lorsque cela m'est donné de pouvoir le faire, car en partageant ... en donnant je reçois d'autant ... )Horapollon a écrit:Mais du coup, il ne faut pas faire d'interprétation linguistique ou scientifique puisque cela repose dessus. Car sinon cela veut dire que consciemment on égare les gens avec des explications que l'on sait reposer sur des connaissances controversées voir fausses - ce qui est quand même embêtant je trouve et pas très spirituel pour le coup.
je n'ai jamais dit ou écrit qu'il fallait prendre mes partages pour argent comptant. Je propose un point de vue à celles et ceux que cela intéresse, interpelle. J'invite aussi à réfléchir par soi même. Il est vrai que je reviens après je crois 2 ans d'absence et les nouveaux peuvent me percevoir différemment que les anciens qui me connaissent depuis longtemps ici ou ailleurs.Horapollon a écrit:Concernant le changement de nom du couple Avram/Sarai.
L'explication de Rashi étant que Avram est passé de Av Aram (Pere d'Aram) sont pays d'origine à Av r'ham (père des peuples/nations) au moment de l'alliance (circumcision) comme signe prophétique. Il en va de même pour Sarai qui signifie littéralement "Ma princesse" qui fut changer pour Sarah signifiant "princesse" tout court car elle devait devenir la princesse de toutes les nations (Bekharot). Certains diront que le Yod (10) de Sarai à était changé pour être remplacé par deux Hé (5) dans leur deux noms respectifs même si il n'a pas vraiment disparu puisqu'on le retrouve dans un autre changement de nom: "Moise appela Hoshea (הושע) fils de Nun, Joshua (יהושע).
L'explication de Rashi peut aussi égarer si on dit que c'est la seule explication
(Originaire de Troyes j'ai lu pas mal de commentaires de Rashi)
(pour le Yod et les deux Hé ... je fais partie de ces certains puisque je vais jusqu'à YHVH et YHSVH)
Il est bien connu que les juifs sont divisés quant à l'interprétation de la Torah. Les écoles sont nombreuses.Horapollon a écrit:Pour commencer un petit rappel:
Le rabbinisme orthodoxe est par essence académique.
On se forme dans des écoles talmudistes (yéchiva) et on obtient une reconnaissance rabbinique par un contrôle de sa connaissance de la halakha. Les grands rabbins d'hier et d'aujourd'hui ont tous des formations en sciences, Maimonide, Ibn Ezra tous les deux scientifiques au service du pouvoir mais encore le Rabbi de Loubavitch qui a étudié les mathématiques, la physique et la philosophie à Berlin. Le fondement du rôle de rabbin, c'est la connaissance de la tradition et de ses outils, pas d'être un pasteur charismatique.
Tu cites Maïmonide parmi les grands rabbins d'hier ... permets moi de citer pour les lecteurs, Nahmanide
"La Bible et le Talmud doivent pouvoir se lire littéralement, dans leur sens premier, pour Nahmanide. Il admet que le texte puisse contenir un sens caché, et qu'on puisse en faire une interprétation allégorique ou métaphorique. Mais, selon lui, l'interprétation ne ramène pas nécessairement à la doctrine néo-aristotélicienne que défend Maïmonide. S'il y a un sens caché dans le texte saint, il faut le chercher, non pas au-delà des mots, mais dans des expériences qui renvoient à la doctrine mystique exposée dans la Kabbale, selon Nahmanide. Dieu n'est approchable pour lui que par l'intuition, sûrement pas par la raison."
extrait de https://fr.wikipedia.org/wiki/Nahmanide
Les expériences ... je les vis et je m'en passerai bien ... mais je ne peux y échapper.
Il se peut que je me trompe dans mes compréhensions, mais ce n'est que par une expérience personnelle que je le saurai. Le partage de ton point de vue aura peut-être éclairé des membres du forum, ce sera selon chacun chacune en fonction de son propre parcours
Bien à toi
Raphaela- Miranda
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Re: De la chute du paradis
Melon et bottes de cuir a écrit:
Le jardin se situe sur la Terre que nous foulons.
.
Il se peut aussi qu'il soit dans notre tête
Le cervelet étant aussi appelé "arbre de vie" . L'arbre de la connaissance ce serait quoi alors ?
Raphaela- Miranda
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Re: De la chute du paradis
Sod a écrit:Maintenant que la traduction de Chouraqui a corrigé le tir, nous savons que le Serpent était "Nu", et peut être rusé aussi, mais surtout nu, ça c'est sur, tout comme l'Adam et son Isha dans le dernier verset de Génèse II.
GEN II - 25 : "L'Adam et son Isha sont nus, ils n'en blêmissent pas"
Ensuite en GEN III ils mangent de l'Arbre et découvrent qu'ils sont nus, autrement dis ils découvrent ce qu'ils ont en commun avec le Serpent ... et l'embrouille par de là. Du moins pour ceux qui lisent comme on leur a apprit a l'école : toujours en avançant dans le texte, jamais en remontant.
Savoir qu'on est comme le Serpent et ne point en blêmir, autrement dit vivre l'accomplissement de GEN II - 25, n'est certes pas donné a tous le monde.
Mais comment pourrait-on réussir a remonter jusque dans l'Abime de GEN I - 1 sans en passer par là ?
"quelle relation profonde existe-t-il donc entre ces deux qualificatifs "nu" et "rusé" que recouvre le même mot hébreu ערום?
La ruse fait partie de la Sagesse divine. Elle est connaissance d'un savoir faire.
La nudité est symbole de lumière accomplie. Lorsque toutes les peaux seront enlevées, les prépuces coupés, lorsque l'épouse sera complètement dévoilée, la connaissance, alors sera totale. "Peau, prépuce, aveuglement" soit 'Or en hébreu עור est contenu dans le mot ערום et dont le Mem final ם indique l'accomplissement potentiel de ces énergies aveugles, dans la Gloire divine qui est la connaissance absolue.
La nudité dont il s'agit est donc une participation à cette connaissance, et, plus spécifiquement ici, connaissance du chemin qui est à parcourir, le long duquel Dieu sera guide. car le simple fait que le 'Adam ne soit plus confondu avec son Ishah l'introduit dans la connaissance.
l'Homme (homme ou femme) qui croit être dans la connaissance parce qu'il a lu beaucoup de livres, acquis de nombreux diplomes, étudié toutes les sagesses et philosophies du monde, mais qui reste confondu avec son Ishah, c'est à dire "seul de lui", séparé de lui-même, celui-là est dans l'illusion. L'Homme éveillé à la connaissance est celui qui sait qu'il est deux. "
Extrait d'Alliance de Feu d'Annick de Souzenelle
j'ajoute ... deux comme les deux serpents
Ce passage d'Annick m'a beaucoup aidé pour comprendre pourquoi ce n'est que lorsqu'Adam a mangé le fruit qu'ils se virent nus et ce n'est qu'après cela que Dieu est intervenu. Enfant je me suis souvent demandé pourquoi il n'est pas intervenu juste avant.
Raphaela- Miranda
-
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Re: De la chute du paradis
Comme précisé, cela n'était pas un message personnel mais une réponse à une ambiance générale totalement anti-intellectualiste sur ce forum. Les mystiques/spiritualiste sont vu de manière générale comme des doux rêveurs (pour rester politiquement correct) et on a tendance à rejeter les recherches critiques quand ça arrange, (comme par exemple dans ce sujet les erreurs historiques à propos des sumériens, esséniens, etc) alors qu'il me semble normal d'ouvrir un livre d'histoire ou faire une recherche google pour croiser et vérifier les informations avant de les publier (et si on les poste avant verification, je pense qu'il est bon de faire preuve de circonspection). Comme dis dans mon dernier message je trouve juste cela dommage car je pense qu'une telle idéologie n'est pas très productive - mais ce n'est pas moi qui vais changer le monde.
Loin de moi l'idée de réduire le verset à l'interprétation de Rashi, j'essaye juste de contextualiser le plus possible mes sources pour que les personnes puissent se référer aux oeuvres et vérifier par eux même. Concernant le "ceux qui disent", je n'avais plus en tête le nom de Hezekiah ben Manoah et j'ai eu un peu la flemme de chercher sur le moment je l'avoue.
Beaucoup de monde ne voit en Maimonides qu'un rationaliste et occulte son aspect mystique, bien qu'il reste dans la sobriété aristotélicienne. Nahmanide était plutôt néo-platonicien. Cette querelle est typique du monde arabe de cette époque ou les deux courants se querellent constamment et qu'on à tendance à simplifier en "les mystiques contre les rationalistes".
J'aime beaucoup Nahmanide ayant beaucoup d'affinité pour toutes les formes de platonisme. Mais du coup le terme intuition ici se rapporte à "Connaissance directe et immédiate d'une vérité à l'esprit humain" (définition cntrl) qui renvoi au concept néo-platonicien d'intellect qui permet la captation des idées sans passer par le monde sensible. Et Nahamnide postule que la Halakha place un cadre de pureté qui permettra ensuite aux rajouts kabbalistiques d'activer cet intellect mais l'un ne va pas sans l'autre et leur acquisition reste structurée.
Considérée par rapport à dieu, l’Idée est son intellection (noèsis) ; considérée par rapport à nous, c’est le premier intelligible (noèton prôton) ; considérée par rapport à la matière, c’est une mesure (metron) ; considérée par rapport au monde sensible, c’est un modèle (paradeigma) ; considérée par rapport à elle-même, c’est une substance (ousia)
Enseignement des doctrines de Platon, 163, 14-17, trad. P. Louis,
Plus d'explications ici: https://www.encyclopedie-humanisme.com/?Platonisme-et-neoplatonisme
Amicalement
Hora'
Loin de moi l'idée de réduire le verset à l'interprétation de Rashi, j'essaye juste de contextualiser le plus possible mes sources pour que les personnes puissent se référer aux oeuvres et vérifier par eux même. Concernant le "ceux qui disent", je n'avais plus en tête le nom de Hezekiah ben Manoah et j'ai eu un peu la flemme de chercher sur le moment je l'avoue.
Beaucoup de monde ne voit en Maimonides qu'un rationaliste et occulte son aspect mystique, bien qu'il reste dans la sobriété aristotélicienne. Nahmanide était plutôt néo-platonicien. Cette querelle est typique du monde arabe de cette époque ou les deux courants se querellent constamment et qu'on à tendance à simplifier en "les mystiques contre les rationalistes".
J'aime beaucoup Nahmanide ayant beaucoup d'affinité pour toutes les formes de platonisme. Mais du coup le terme intuition ici se rapporte à "Connaissance directe et immédiate d'une vérité à l'esprit humain" (définition cntrl) qui renvoi au concept néo-platonicien d'intellect qui permet la captation des idées sans passer par le monde sensible. Et Nahamnide postule que la Halakha place un cadre de pureté qui permettra ensuite aux rajouts kabbalistiques d'activer cet intellect mais l'un ne va pas sans l'autre et leur acquisition reste structurée.
Considérée par rapport à dieu, l’Idée est son intellection (noèsis) ; considérée par rapport à nous, c’est le premier intelligible (noèton prôton) ; considérée par rapport à la matière, c’est une mesure (metron) ; considérée par rapport au monde sensible, c’est un modèle (paradeigma) ; considérée par rapport à elle-même, c’est une substance (ousia)
Enseignement des doctrines de Platon, 163, 14-17, trad. P. Louis,
Plus d'explications ici: https://www.encyclopedie-humanisme.com/?Platonisme-et-neoplatonisme
Amicalement
Hora'
Invité- Invité
Re: De la chute du paradis
Bon dimanche09:48:23
Reïna- Obéron
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Date d'inscription : 13/05/2018
Localisation : TOULON
Emploi/loisirs : Retraitée
Humeur : Comme l'air du temps
Raphaela :)
Re: De la chute du paradis
Raphaela a écrit:Melon et bottes de cuir a écrit:
Le jardin se situe sur la Terre que nous foulons.
Il se peut aussi qu'il soit dans notre tête
Le cervelet étant aussi appelé "arbre de vie" . L'arbre de la connaissance ce serait quoi alors ?
Oui pourquoi pas. Mon affirmation ci-dessus correspond aux écritures de la Genèse. J'ai renoncé depuis longtemps à l'exégèse. Par contre, j'apprécie beaucoup le parallèle que tu as découvert entre le cervelet et l'arbre de vie. Sauf erreur, le cervelet joue un rôle essentiel en lien avec l'équilibre; par conséquent, c'est l'être en marche.
L'arbre de la connaissance correspond à la naissance de la conscience.
L'arbre de la connaissance correspond à la naissance de la conscience.
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Re: De la chute du paradis
Horapollon a écrit:
- Spoiler:
Comme précisé, cela n'était pas un message personnel mais une réponse à une ambiance générale totalement anti-intellectualiste sur ce forum. Les mystiques/spiritualiste sont vu de manière générale comme des doux rêveurs (pour rester politiquement correct) et on a tendance à rejeter les recherches critiques quand ça arrange, (comme par exemple dans ce sujet les erreurs historiques à propos des sumériens, esséniens, etc) alors qu'il me semble normal d'ouvrir un livre d'histoire ou faire une recherche google pour croiser et vérifier les informations avant de les publier (et si on les poste avant verification, je pense qu'il est bon de faire preuve de circonspection). Comme dis dans mon dernier message je trouve juste cela dommage car je pense qu'une telle idéologie n'est pas très productive - mais ce n'est pas moi qui vais changer le monde.
Loin de moi l'idée de réduire le verset à l'interprétation de Rashi, j'essaye juste de contextualiser le plus possible mes sources pour que les personnes puissent se référer aux oeuvres et vérifier par eux même. Concernant le "ceux qui disent", je n'avais plus en tête le nom de Hezekiah ben Manoah et j'ai eu un peu la flemme de chercher sur le moment je l'avoue.
Beaucoup de monde ne voit en Maimonides qu'un rationaliste et occulte son aspect mystique, bien qu'il reste dans la sobriété aristotélicienne. Nahmanide était plutôt néo-platonicien. Cette querelle est typique du monde arabe de cette époque ou les deux courants se querellent constamment et qu'on à tendance à simplifier en "les mystiques contre les rationalistes".
J'aime beaucoup Nahmanide ayant beaucoup d'affinité pour toutes les formes de platonisme. Mais du coup le terme intuition ici se rapporte à "Connaissance directe et immédiate d'une vérité à l'esprit humain" (définition cntrl) qui renvoi au concept néo-platonicien d'intellect qui permet la captation des idées sans passer par le monde sensible. Et Nahamnide postule que la Halakha place un cadre de pureté qui permettra ensuite aux rajouts kabbalistiques d'activer cet intellect mais l'un ne va pas sans l'autre et leur acquisition reste structurée.
Considérée par rapport à dieu, l’Idée est son intellection (noèsis) ; considérée par rapport à nous, c’est le premier intelligible (noèton prôton) ; considérée par rapport à la matière, c’est une mesure (metron) ; considérée par rapport au monde sensible, c’est un modèle (paradeigma) ; considérée par rapport à elle-même, c’est une substance (ousia)
Enseignement des doctrines de Platon, 163, 14-17, trad. P. Louis,
Plus d'explications ici: https://www.encyclopedie-humanisme.com/?Platonisme-et-neoplatonisme
Amicalement
Hora'
Hora', je te réponds ici:
https://chemin-spiritualite.forumactif.com/t2019-presentation-de-horapollon#105485
Raphaela- Miranda
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Re: De la chute du paradis
Melon et bottes de cuir a écrit:j'apprécie beaucoup le parallèle que tu as découvert entre le cervelet et l'arbre de vie. Sauf erreur, le cervelet joue un rôle essentiel en lien avec l'équilibre; par conséquent, c'est l'être en marche.
L'arbre de la connaissance correspond à la naissance de la conscience.
j'ai aussi beaucoup apprécié cette découverte
"l'être en marche" j'aime bien cette formule ... cela me fait penser à la première vision de l'aveugle guéri par Jésus : "des hommes qui sont comme des arbres qui marchent"
J'ai aussi découvert :"Le thalamus (du grec θάλαμος, chambre à coucher) a principalement une fonction de relais et d'intégration des afférences sensitives et sensorielles et des efférences motrices, ainsi que de régulation de la conscience, de la vigilance et du sommeil. On doit la dénomination du thalamus à Galien qui lui donna le nom de couche optique (thalamus nervorum opticorum, le mot thalamos signifiant littéralement dans ce contexte chambre nuptiale ou plus exactement couche nuptiale *)
source
*C'est à François Chaussier (1746-1828), professeur à la maternité de Paris, que l'on doit l'utilisation de cette acception.
au sommet du tronc cérébral se trouve donc un lieu d'épousailles et d'enfantement
du coup je me demande si le cerveau droit et le cerveau gauche ne serait pas une Image de l'Arbre de la Connaissance
deux côtés appelés à s'épouser...
Je n'ai pas réussi à retrouver où j'avais lu un commentaire d'une sculpture dans une cathédrale où l'on voyait Eve chassée du Paradis avec dans la main une brindille de l'Arbre de la Connaissance. Ce commentaire disait qu'Adam a connu Eve sous l'arbre issu de cette brindille... et qu'elle a également enfanté au pied de cet arbre, donc en bas du tronc. Cela peut avoir du sens puiqu'elle dit qu'elle a acquit un homme (Ish) avec YHVH ... il fallait donc qu'elle soit dans l'Axe qui relie la terre et le ciel, et l'arbre en est le symbole.
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Re: De la chute du paradis
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Re: De la chute du paradis
Raphaela a écrit:Melon et bottes de cuir a écrit:j'apprécie beaucoup le parallèle que tu as découvert entre le cervelet et l'arbre de vie. Sauf erreur, le cervelet joue un rôle essentiel en lien avec l'équilibre; par conséquent, c'est l'être en marche.
L'arbre de la connaissance correspond à la naissance de la conscience.
j'ai aussi beaucoup apprécié cette découverte
"l'être en marche" j'aime bien cette formule ... cela me fait penser à la première vision de l'aveugle guéri par Jésus : "des hommes qui sont comme des arbres qui marchent"
J'ai aussi découvert :"Le thalamus (du grec θάλαμος, chambre à coucher) a principalement une fonction de relais et d'intégration des afférences sensitives et sensorielles et des efférences motrices, ainsi que de régulation de la conscience, de la vigilance et du sommeil. On doit la dénomination du thalamus à Galien qui lui donna le nom de couche optique (thalamus nervorum opticorum, le mot thalamos signifiant littéralement dans ce contexte chambre nuptiale ou plus exactement couche nuptiale *)
source
*C'est à François Chaussier (1746-1828), professeur à la maternité de Paris, que l'on doit l'utilisation de cette acception.
au sommet du tronc cérébral se trouve donc un lieu d'épousailles et d'enfantement
du coup je me demande si le cerveau droit et le cerveau gauche ne serait pas une Image de l'Arbre de la Connaissance
deux côtés appelés à s'épouser...
Je n'ai pas réussi à retrouver où j'avais lu un commentaire d'une sculpture dans une cathédrale où l'on voyait Eve chassée du Paradis avec dans la main une brindille de l'Arbre de la Connaissance. Ce commentaire disait qu'Adam a connu Eve sous l'arbre issu de cette brindille... et qu'elle a également enfanté au pied de cet arbre, donc en bas du tronc. Cela peut avoir du sens puiqu'elle dit qu'elle a acquit un homme (Ish) avec YHVH ... il fallait donc qu'elle soit dans l'Axe qui relie la terre et le ciel, et l'arbre en est le symbole.
Il s'agit plausiblement d'une brindille d'un figuier. Je me permets d'écrire ceci parce que cette arbre traverse toute la Bible. La figue pourrait être le fruit proscrit par Dieu et non la pomme. Il y aurait davantage à en dire mais je n'ai pas le loisir d'approfondir.
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Re: De la chute du paradis
Horapollon a écrit:Raphaela a écrit:La traduction du premier verset que j'ai partagée et qui n'est pas que de moi, ne commet par d'erreur. D'ailleurs si tu regardes par exemple là:
https://en.wiktionary.org/wiki/%D7%90%D7%AA
on a bien
Pronom
אַתְּ • ( át ) f ( Forme de pause biblique en hébreu אָתְּ )
Toi , tu : ( le pronom personnel féminin singulier à la deuxième personne ) .
Le problème c'est que le premier verset de la bible se vocalise comme suit:
בְּרֵאשִׁ֖ית בָּרָ֣א אֱלֹהִ֑ים אֵ֥ת הַשָּׁמַ֖יִם וְאֵ֥ת הָאָֽרֶץ׃
Et du coup, vous remarquerez que le mot est bien vocalisé avec un Tséré (deux points sous la lettre), non un patah (trait sous la lettre) et qu'il n'y a pas de daguesh (de point) dans le Tav final. Le mot se prononce "eth" et non "ath"
Est-ce vraiment une bêtise de changer les voyelles, de changer de prononciation ? de travailler seule avec ses lectures?
Selon le Rabbin Marc Alain Ouaknin qui enseigne aussi à Akadem, cette liberté de choisir les voyelles c'est la 2e règle d'interprétation qu'il enseigne et qu'il appelle la règle "des particules du désir".
J'ai réussi à retrouver la vidéo où il en parle (c'est au début). Et écoutez bien ce qu'il dit au tout début sur ce qui lui importe dans ce séminaire
https://akadem.org/sommaire/cours/targoum-traduction-et-commentaire-de-la-genese/lire-un-double-mouvement-de-desir-29-09-2008-7425_4254.php
Raphaela- Miranda
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Re: De la chute du paradis
Hum , on fait souvent l'erreur théologique de confondre l'Eden et le Paradis , qui sont deux concepts différents , l'Eden est un lieu terrestre idyllique ou la nature et l'animal côtoie l'homme , d'où Ève et Adam furent chassés , ce qui ne s'apparente pas à une " chute " , le Paradis est lui un lieu céleste où vivent les anges , qui recueille les âmes des défunts , et qui a son pendant négatif qu'on nomme l’Hadès , c'est de ce Paradis que furent jetés sur terre Lucifer et ses anges déchus , ce qui correspond bien plus à la notion de "chute" , love .
- Pourquoi le jardin d’Éden n’est pas un paradis. :
- Le mythe biblique de la Genèse comporte, comme on sait, deux grands récits des commencements : le premier, situé au chapitre 1, est un récit de création qui raconte que la terre était « informe et vide », c’est-à-dire littéralement « tohu-bohu » comme une sorte de réalité indifférenciée ou un magma confusionnel. Le récit pense l’origine dans les termes d’un chaos primordial qui, réel non symbolisé, est en amont de la vie et du monde. L’acte de créer est alors défini comme un acte de parole : Dieu dit et la chose arrive. Le davar hébraïque comme acte de parole ne consiste pas en réalité à dire quelque chose ; il est une parole performative qui effectue quelque chose par un acte d’énonciation. Cette parole a une fonction de nomination et de séparation. Là où se trouvait l’indistinction chaotique des distinctions apparaissent progressivement : le jour séparé de la nuit, le ciel de la terre, le sec de l’humide, etc., et bien entendu la séparation entre les sexes. Le récit indique qu’il n’y a pas de vie humaine sans séparation, sans que la parole tranche, passe entre les êtres et les choses pour les différencier selon une logique qui arrache au « même » d’une réalité incestueuse. On a donc ici dans le récit un équivalent de la loi symbolique qui exige qu’on meure à quelque chose pour vivre. « Il est dit partout, dans l’humanité, – écrit Pierre Legendre – que l’homme doit se séparer ; il lui est infligé comme loi de l’espèce la douleur d’apprendre la limite » (Legendre 2000 : 42), et cela pour vivre justement au lieu de mourir subjectivement.
2Le second récit de création, en Genèse 2 et 3, est le fameux mythe de l’Éden qui raconte que l’homme et la femme, Adam et Ève, ont été placés dans un jardin où ils peuvent manger de tous les arbres, sauf de celui qui se trouve au centre du jardin. Dans l’imagerie populaire, on représente ce jardin comme un paradis. On se le figure comme un paradis perdu à la façon des grands mythes de l’âge d’or, des mythes d’une origine pure. Or, en réalité il n’est nullement question de cela dans la Genèse. Il est question d’un jardin, mais le terme « paradis » n’apparaît pas. Nous allons montrer que ce jardin n’est justement pas un paradis et donc que le récit biblique des commencements exclut l’idée d’une origine sous la forme représentative d’un paradis. Ce n’est certes pas sans raison que nous nous représentons spontanément le jardin d’Éden comme un paradis et, de ce fait, que nous pensons la transgression commise par le couple originaire comme une chute du paradis. Nous investissons le mythe biblique de tout un imaginaire qui nous permet de maintenir le rêve d’un temps et d’un lieu où la jouissance n’était entaillée par rien. Ce temps hors du temps, ce temps qui n’a encore subi aucune effraction est semblable à ce que Freud avait appelé le narcissisme primaire pour définir une absence de manque dans un univers maternel (Freud 1914 [1982] : 81-105). Or, il n’est nullement question de cela dans le récit biblique qui, tout au contraire, situe du côté du chaos primordial ce que nous représentons comme paradis. Dans le jardin, il y a d’emblée ce qui fait défaut à la jouissance. Quatre remarques centrales vont permettre de le préciser :
La structure du mythe
1 Pour un développement, je renvoie à Causse et Cuvillier : 2007.
3Il convient d’abord d’indiquer brièvement ce qu’est un mythe des origines et la raison pour laquelle il convient de lire le récit de la Genèse comme un mythe. Soulignons que le mythe n’est pas seulement une façon de se donner des grands récits, des histoires légendaires, qui fonctionnent comme socle d’une culture ou d’une religion. À la question de savoir comment dire l’origine, le mythe répond certes par un récit (muthos), mais un récit qui ne parle pas du début en termes linéaires ou chronologiques. L’origine n’est pas située sur un axe chronologique comme peut l’être le commencement de quelque chose. Pour établir une distinction, l’origine n’est pas le commencement. Le commencement est ce que nous pouvons dater, situer dans une histoire chronologique, avec un début et une fin. L’origine, quant à elle, est un point logique et non chronologique. Elle n’est pas repérable dans le temps. Elle appartient à une temporalité spécifique qui n’est pas un chronos. Il ne faut donc pas se méprendre : parce qu’il est un récit, le mythe se déploie forcément comme un récit des commencements, c’est-à-dire qu’il raconte le début en une succession d’événements, mais en réalité il parle de l’origine. Il utilise le langage des commencements pour parler de l’origine. Or, l’origine échappe au langage. Elle met la langue dans une impasse. Elle est ce que l’on ne peut pas se représenter. Le mythe est une manière de dire l’impossible à dire parce qu’il est question d’un irreprésentable. Le mythe donne une représentation de ce qui n’a pas de représentation. Il élabore un récit, avec tout un imaginaire, pour entourer un centre qui reste impossible à investir. Lacan a cette formule qui consiste à dire que « le mythe c’est la tentative de donner forme épique à ce qui s’opère de la structure » (Lacan 1974 : 51). Le mythe s’élabore comme une narration, il raconte « il était une fois » pour exprimer en réalité ce qui est « depuis toujours ». Il a la forme d’un récit pour évoquer une structure. C’est en ce sens que le jardin d’Éden est un mythe : il déploie une histoire pour signifier ce qui fait la structure de chaque histoire personnelle. Le mythe de l’Éden est le contenant dans lequel s’écrit chaque histoire singulière.
L’arbre qui est au milieu du jardin
4Le récit raconte que dans le jardin d’Éden l’homme et la femme, Adam et Ève, peuvent jouir de tous les arbres du jardin, sauf un qui est situé au centre du jardin : l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Un ordre divin adressé à Adam et Ève préside à ce dispositif : « De tous les arbres qui sont dans le jardin tu pourras manger, mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu ne mangeras pas » (Gn 2, 16-17a). Le récit ajoute alors la conséquence d’une transgression : « le jour où tu en mangeras tu mourras » (Gn 2, 17b). Je laisse cet aspect de côté pour l’instant. Le mythe élabore ainsi un récit des origines où la totalité fait défaut puisqu’il y a un arbre inconsommable, un arbre auquel on n’a pas accès. Ce n’est pas sans raison qu’il s’agisse d’un arbre, si on se rapporte à la mythologie ancienne. L’arbre (comme peut l’être le haut d’une montagne ou, à l’envers, une source), rend manifeste tout un monde sacré qui fait communiquer le monde terrestre et le monde céleste, le monde des humains et celui des dieux. Un arbre a la forme d’un conduit. Il est un lieu de passage par les voies du sacré et il est le signifiant d’une puissance. Il peut être considéré comme une instance phallique dans le sens de ce qui pourrait combler un manque au cœur du monde et de soi. Or, il est à noter, que cet arbre n’est pas ici, dans le récit de l’Éden, ce qui ouvre l’accès à une puissance et une jouissance totales. Il est au contraire un lieu dont l’accès est fermé originairement. Il est un objet « négativé », c’est-à-dire qui est là « en moins » au lieu d’être « en plus ». Autrement dit, au lieu de faire de l’arbre un conduit qui ouvre vers le monde de la puissance divine, le récit en fait un interdit. Il est présent, mais comme ce que l’on ne peut pas avoir. Il est présent comme ce qui nous manque. L’instance phallique dont il est ici question consiste justement en ceci que le phallus n’est pas ce que quelqu’un possède, mais ce qui manque à chacun. Il y a tout, moins « un ».
5Précisons que lorsqu’il est question dans le récit biblique d’un arbre de la connaissance du bien et du mal, les notions de bien et mal n’ont pas directement une connotation morale. Ne pas avoir accès à l’arbre de la connaissance du bien et du mal veut dire ne pas avoir accès à une totalité de l’avoir, du pouvoir ou du savoir. Dans sa structure profonde, la loi n’appartient donc pas au registre de la morale et elle ne se confond pas avec une série d’interdictions. Elle barre l’accès à une complétude de soi qui est la forme toujours fantasmatique de l’autosuffisance. Ainsi, le mythe de l’Éden est un mythe de l’incomplétude originaire. Le jardin contient en son cœur un objet de jouissance interdit et qui en réalité est même impossible. La loi n’interdit pas à l’humain quelque chose auquel il pourrait avoir accès et qui lui serait refusé. Elle lui interdit ce qu’il ne peut ni être ni avoir s’il est vrai que, sauf dans le fantasme, personne ne peut se situer dans une complétude de l’être ou dans une totalisation de soi qui serait tout simplement une négation de l’humanité de l’humain.
De quelle mort s’agit-il ?
6On peut à présent considérer ce moment où, dans le récit, l’homme et la femme s’emparent du fruit interdit. Aucune justification n’est donnée à l’interdit, aucune raison n’est apportée pour le légitimer. Il n’est pas dit : Tu ne mangeras pas de l’arbre « parce que » ou « pour telle ou telle raison ». Il est seulement dit : « tu ne mangeras pas ». La justification de l’interdit, si elle existe, n’est pas donnée a priori, mais a posteriori. C’est l’effet de la transgression qui permet de donner raison de l’interdit. Cet interdit n’a pas d’autre consistance que le pouvoir de son énonciation : il est une structure d’adresse et donc un « dire ». Il est seulement possible de désigner les effets mortifères de la transgression, et c’est à quoi s’emploie le récit : « Tu ne mangeras pas car si tu en manges tu mourras ».
2 En réalité, il y a trois genres : l’homme, la femme, et l’androgyne, ce qui rend ce dispositif plus (...)
7La question est alors de savoir ce qu’il faut entendre par « mourir » lorsque le récit dit que celui qui mangera de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, mourra. Plus exactement, il y a une sorte de redoublement dans l’hébreu puisqu’il est écrit littéralement : « de mort tu mourras ». De quelle mort est-il question ici ? Que signifie le fait de mourir ? Il ne s’agit certainement pas d’une mort biologique au sens un peu banal du terme. Il ne s’agit pas de dire que l’être humain était immortel dans le jardin d’Éden et que la transgression de l’interdit l’aurait rendu mortel. Si tel était le cas, l’Éden serait effectivement un paradis dans lequel il n’y a pas mort, pas de finitude, pas de castration, avec cette idée que la faute de l’être humain aura été de perdre le statut originel qui était le sien. Toutefois, le récit ne construit pas un tel statut originel de l’humain, mais au contraire le représente comme mortel, façonné à partir de la poussière du sol, à la différence d’autres traditions qui justement relataient que l’être humain avait été créé avec le sang des dieux. Adam signifie le glébeux, l’être terrestre et non céleste, en raison d’une pensée de la transcendance qui veut qu’on ne confonde pas le créateur et la créature et donc que rien ne soit divin dans le monde, y compris l’humain. Ce qui fait mourir les mortels dans le récit de la Genèse consiste dans le fait de se vouloir sans manque et d’une certaine manière de vouloir le paradis au lieu d’habiter le jardin d’Éden, si l’on comprend que « mort » et « vie » ne sont pas ici des réalités biologiques, mais des positions subjectives, des modes d’être. C’est tout un paradoxe que le récit déploie : c’est de se vouloir immortel, tout-puissant, qui fait mourir parce que nous faisons alors mourir ce qui nous rend désirant. C’est pourquoi, le récit redouble en disant : « de mort tu mourras » comme le traduit littéralement Chouraqui du texte hébreu. Il ne s’agit pas de n’importe quelle mort, mais de cette mort qui consiste à postuler un monde sans deuils à opérer, sans souffrances à traverser, sans mort à affronter. Si rien ne manque dans le jardin d’Éden, si tout est plein, alors c’est la vie qui se retire. C’est la mort qui envahit tout l’espace. Il n’y a de vie que dans un monde marqué par de l’absence, c’est-à-dire un monde qui contient en son centre ce qui lui manque. Si on se rapporte à présent à un mythe grec comme celui que raconte Aristophane dans Le Banquet de Platon, on se trouve tout à la fois à proximité et à distance du récit de la Genèse (Pléiade 1950 : 716-722). Plusieurs amis sont réunis chez Agathon, le poète tragique, pour un banquet qu’il a dressé pour fêter son succès à un concours de tragédie. Chacun se met alors à faire l’éloge de l’amour, c’est-à-dire s’efforce d’en saisir l’essence. Or, tous les discours vont dans le même sens, à l’exception de Socrate. Aristophane développe l’idée d’une complétude originaire qui a été perdue et que l’on aspire à retrouver pour reconstituer la totalité de soi2. En effet, c’est pour les punir de leur orgueil que Zeus a décidé de couper les humains en deux, c’est-à-dire qu’il les a dédoublés. Depuis ce temps, conclut Aristophane, chacun tente de recomposer l’origine en retrouvant un morceau perdu de lui-même. On pourrait noter des proximités entre le mythe grec et le mythe juif, mais une différence centrale ne doit pas échapper : pour Aristophane, la coupure et le manque sont la conséquence d’une punition. C’est parce qu’il a osé affronter les dieux que l’homme a été séparé d’une part de lui-même. La séparation est donc accidentelle, ce qui signifie aussi qu’on peut la guérir et revenir à un statut originaire de plénitude ou à une sorte d’âge d’or. Au contraire, dans le mythe de la Genèse, la séparation et le manque se trouvent décrits dans un cadre créationnel. Loin d’être la conséquence d’une faute, le manque est constitutif de l’humanité de l’humain
La figure mythique du serpent
3 Je reprends ici Wénin 2000 : 23-43.
8Le monde ouvert à lui-même par ce qui n’est pas là et donc ce qui lui manque fait l’objet d’un refus. Le récit ne tarde pas à nous conduire vers la figure du serpent tentateur qui promet à Adam et Ève qu’ils vont devenir « comme des dieux » s’ils mangent de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, soutenant par-là que les dieux ont pour définition d’être ce que nous ne sommes pas et d’avoir ce que nous n’avons pas. Le « dieu » est la figure par excellence du privateur puisqu’il nous refuse ce qu’il est le seul à posséder et qu’il conserve jalousement. Ainsi, le serpent interroge l’homme et à la femme : « Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? » (3,1). La femme répond : « Nous mangerons les fruits des arbres du jardin,mais du fruit de l’arbre au milieu du jardin, Dieu a dit : “Vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas, afin de ne pas mourir” » (3,2-3). Le serpent rétorque alors : « Non, vous ne mourrez pas, vous ne mourrez pas, car du jour où vous en mangerez vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal » (3,4-5). Dans cet épisode, on remarquera d’abord qu’on ne sait pas d’où provient le serpent. Il n’est pas décrit comme une créature divine (Dieu créant le mal, d’une certaine façon), ni comme une divinité. Il entre en scène sans qu’on sache son origine, ce qui permet de penser une sorte de mal inscrutable, comme disait Kant, un mal énigmatique qui, faisant précédence, enferme l’humain dans une sorte de malédiction originaire. La ruse du serpent consiste à faire penser à l’homme et à la femme que s’ils sont privés de la totalité (ils ont tout sauf l’arbre de la connaissance du bien et du mal), c’est que Dieu garde pour lui jalousement cette part de jouissance. Il prive l’être humain de ce que, lui, comme Dieu, possède, d’où la thèse du serpent : si vous obtenez ce que Dieu possède, alors vous serez identique à lui, c’est-à-dire comme des dieux. Le serpent fait ainsi passer le « pas tout » pour « rien » : ne pas tout avoir serait ne rien avoir. Dans le récit, il reprend ainsi presque mot pour mot la parole divine qui disait : « de tout arbre tu mangeras, mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ». Mais il en modifie le sens et la portée en prétendant que cette parole veut dire : « Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin »3. Formellement, ce que le serpent dit est juste. Il est exact qu’ils ne peuvent manger de tous les arbres puisqu’il y en a un qui est interdit. Mais, ce qu’il soutient c’est que l’homme et la femme sont privés de tous les arbres, qu’ils n’ont rien en réalité. Ce qu’il leur dit c’est que ne pas avoir tout, c’est être privé de tout. Il fait par ailleurs de la perte une perte accidentelle, peut-être même liée à une faute, alors qu’elle est une perte structurelle liée à une condition humaine, celle des êtres de désir.
9En même temps, la figure du serpent est plus complexe, sans doute plus ambivalente, parce que d’une certaine façon l’histoire humaine ne commence vraiment qu’avec la transgression. Le serpent en ce sens est celui qui promettant le paradis à ceux qui vivent dans le jardin inaugure une histoire, notamment toute une dialectique du désir. Ève prend du fruit de l’arbre et en donne à Adam. L’homme et la femme ne deviennent pas pour autant comme des dieux. Ils ne sont ni immortels, ni tout-puissants, ni disposant d’un savoir totalisant. Ils demeurent ce qu’ils sont. Mais le serpent a peut-être été celui qui, dans le récit, ouvre l’histoire humaine avec la complexité du désir. Avec l’arbre de la connaissance du bien et du mal, le récit met en scène un objet interdit, mais en étant interdit il devient alors l’objet du désir, ce que le désir désire. L’objet interdit est l’objet du désir par excellence, surtout s’il est en réalité un objet impossible à avoir comme justement le récit le montre puisqu’Adam et Ève mangent du fruit de l’arbre et n’obtiennent cependant pas ce que le serpent leur avait promis. Ce qui arrive plutôt c’est qu’ils se découvrent nus, se cachent du regard de l’autre, comme pour attester qu’il n’y a aucune transparence dans la relation à l’autre comme à soi. L’objet interdit n’est donc pas seulement ce que la loi interdit ; il est aussi là pour soutenir le désir, pour lui servir de support. En cela, le désir est toujours transgressif. Il se confronte à une limite qu’il n’ignore pas, mais il passe toujours un peu outre ; il transgresse toujours un peu et cette transgression est la façon pour l’être humain de ne pas faire de l’incomplétude de l’être la forme résignée d’un consentement à ce qu’il y a, mais de s’élever toujours au-dessus de sa propre condition. Le serpent mythique promettait à l’humain le paradis, donc en réalité la mort du désir et du manque, mais il a permis paradoxalement qu’il sorte du jardin pour entrer dans une histoire à écrire avec sa grandeur et son tragique.
Jean-Daniel Causse
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Re: De la chute du paradis
pelerin a écrit:
"...L'Homme éveillé à la connaissance est celui qui sait qu'il est deux. "
Celle-là m'intéresse tout particulièrement par rapport à cette discussion récurrente sur l'âme sur le forum. Une idée généralement admise est que nous sommes cette âme dans l'ici et maintenant du simple fait que nous sommes des créatures sensibles et conscientes. Or à peu près toutes les doctrines ou les enseignements au fil des âges évoque un état, un lieu, une expérience, une réalisation qui nous transporte dans une réalité si radicalement différente de celle à laquelle nous a habitué notre conscience de veille, que l'être en nous qui habite ce lieu ne peut qu'être considéré comme un deuxième foyer de vie, distinct de celui que l'on considère être son moi., au point que notre moi et ce soi peuvent véritablement être considérés comme des entités différentes l'une de l'autre bien que reliées par le fil de vie.
Je me permets de déposer ton message ici pélerin, pour pouvoir poursuivre car on est bien dans le sujet, même si cela n'en a pas l'air au premier abord
Déjà merci! car tu me permets de pouvoir exprimer ce que je ressens, le sens qui m'habite. (j'ai couvé ton message toute la journée)
Je vais pondre à ma manière, images et analogie comme cela on ne pinaille pas sur les mots
Les deux dont il est question dans ma citation correspondent aux deux Hé que j'avais évoqué dans ma réponse à Hora' (c'était pour rester dans le sujet) . Pour l'instant je mets de côté le changement des noms d'Abram et Saraï, un changement lié à la circoncision.
Je vais juste dire qu'il y a un Hé masculin et un Hé Féminin .. Adam et Isha (future Eve)
Tu vois que là on s'éloigne du moi et du soi que tu évoques.
(j'utilise plus "soi" pour le moi, et "SOI" pour ton soi)
J'aime beaucoup l'analogie avec le gland pour parler de l'Accomplissement de l'Homme (homme, femme) dans sa Verticalité
Le gland c'est le soi
(il y a des expressions anciennes comme "pauvre gland" "tête de gland" qui exprime que ce pauvre gland ce n'est pas grand chose, quelqu'un de bête. C'est comme "tête de noeud" ... un noeud à dénouer ... voir cette image https://i.servimg.com/u/f25/14/54/43/95/noeuds10.jpg)
le Chêne c'est le SOI
tu dis "au point que notre moi et ce soi peuvent véritablement être considérés comme des entités différentes l'une de l'autre bien que reliées par le fil de vie"
Je pense que tu perçois bien ainsi cette différence qui n'est que parce qu'il y a un temps entre, un temps de réalisation, d'accomplissement. Et ce fil qui les relie...
On peut penser que du coup les deux Hé n'ont rien à voir
Si on se met à la place du gland qui devient chêne en ressentant ce devenir en nous, et qu'on y associe ce que l'on sait (mental) concernant la croissance d'une plante ... ne retrouvons nous pas ces deux Hé, c'est deux souffles.
Descente de sève ... Montée de sève.
Inspire ... Expire
Féminin (vers l'intériorité) ... Masculin (vers l'extériorité)
Ecoute ... Vision
Nuit ... Jour
Terre ... Ciel
Dans un premier temps ... première circoncision ... coupure de la peau (chez le petit garçon il y a aussi un dévoilement d'un gland) puis un va et vient que semble bien aimé Pommard bas haut encore et encore jusqu'à l'Accomplissemnt de son vrai NOM
en haut un arbre vert, en bas un arbre qui semble sec
on a donc un arbre, un homme, une femme ... il manque le serpent
en fait il y en a 3 sur le Chemin de l'Homme ... 3 tentations ...
pour parvenir à
je rappelle au cas où ... que ce que je propose là comme interprétation ... ce n'est que le résultat de la ponte en cette nuit, d'une poule fécondée par un coq qui sur son tas de fumier à l'aurore ... appelle le soleil pour pouvoir s'envoler tel un aigle
Raphaela- Miranda
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Re: De la chute du paradis
Rendre notre corps et notre esprit capables et dignes de recevoir notre âme.
On peut aussi dire "s'éveiller"
On peut aussi dire "s'éveiller"
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Re: De la chute du paradis
GEN II – 25 L'homme et sa femme étaient tous deux 'Arowm, et ils n'en avaient point honte
'AROWM : עֲרוּמִּים,
https://emcitv.com/bible/strong-biblique-hebreu-arowm-6174.html
GEN III – 1 Le serpent était le plus 'Aruwm de tous les animaux des champs, que l'Eternel Dieu avait faits.
'ARUWM : עָרוּם
https://emcitv.com/bible/strong-biblique-hebreu-aruwm-6175.html
J'ai quand même l'impression qu'en regardant bien les deux mots hébreux en partant de la droite vers la gauche, les trois premières lettres sont les même : une sorte de Y au pied tordu, une équerre et un cerveau d'où descend une moelle épinière. Ce sont les lettres hébreu AYIN, ROSH, VAV, et Moïse dit que c'est ça que nous avons en commun avec le Serpent.
'AROWM : עֲרוּמִּים,
https://emcitv.com/bible/strong-biblique-hebreu-arowm-6174.html
GEN III – 1 Le serpent était le plus 'Aruwm de tous les animaux des champs, que l'Eternel Dieu avait faits.
'ARUWM : עָרוּם
https://emcitv.com/bible/strong-biblique-hebreu-aruwm-6175.html
J'ai quand même l'impression qu'en regardant bien les deux mots hébreux en partant de la droite vers la gauche, les trois premières lettres sont les même : une sorte de Y au pied tordu, une équerre et un cerveau d'où descend une moelle épinière. Ce sont les lettres hébreu AYIN, ROSH, VAV, et Moïse dit que c'est ça que nous avons en commun avec le Serpent.
- Ce que j'ai vu sur la paroi de mes lunettes:
Salut Hora'
Il m'arrive d'être sourd a ce que me dit mon prochain mais quand je suis bien luné je sais en tenir compte et me demander ce qu'il pourrait y avoir de vrai dans ce qu'il me dit. Donc quand je prend un zéro, je corrige ma copie et je la refait en arrêtant de faire le pitre avec les choses très saintes :
Bonjour tout le monde,
Depuis que Chouraqui a dit que le Serpent avait quelque chose en commun avec l'Adam et son Isha (ainsi que de légères différences entre ces deux créatures) je vois dans le texte un truc que je savais déjà pour l'avoir vu a l'oeuvre dans mon existence, c'est que c'est le semblable qui connait le semblable, c'est a dire qu'il devient possible de voir dans Genèse III ce que certains appellent "le principe de la Connaissance".
Ça fait toujours plaisir de tomber d’accord avec Moïse - ce qui n'est jamais gagné non plus étant donné le charabia de certains de ses chats pitres. Car d'après des rumeurs qui commencent a se savoir, Moïse aurait été (peut être, pour ceux qui auraient besoin de cette solution imaginaire) un initié aux Mystères d'Osiris.
C'est peut être pour ça que dans l'hébreu vraiment ancien les voyelles n'étaient pas écrites ?
D'autres part, dans cet hébreu ancien il n'y avait pas d'espace entre les mots, toutes les lettres se touchaient, histoire de bien faire comprendre a ceux qui sont capable de comprendre que c'est toujours nous qui faisons la moitié des choses quand nous lisons, pour ne pas dire tout. Ce rôle que nous jouons rend donc compréhensible et bien normal le fait que les terroristes poseurs de bombes et les soufis hautement illuminé d'Allah se servent tous les deux du même Coran.
Désolé si je me répète beaucoup, chacun ses obsessions.
Dernière édition par Sod le Mar 6 Oct 2020 - 7:40, édité 1 fois (Raison : Ajout liens source)
Sod- Soleil
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Re: De la chute du paradis
Sod a écrit:GEN II – 25 L'homme et sa femme étaient tous deux 'Arowm, et ils n'en avaient point honte
'AROWM : עֲרוּמִּים,
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GEN III – 1 Le serpent était le plus 'Aruwm de tous les animaux des champs, que l'Eternel Dieu avait faits.
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J'ai quand même l'impression qu'en regardant bien les deux mots hébreux en partant de la droite vers la gauche, les trois premières lettres sont les même : une sorte de Y au pied tordu, une équerre et un cerveau d'où descend une moelle épinière. Ce sont les lettres hébreu AYIN, ROSH, VAV, et Moïse dit que c'est ça que nous avons en commun avec le Serpent.
- Ce que j'ai vu sur la paroi de mes lunettes:
Salut Hora'
Il m'arrive d'être sourd a ce que me dit mon prochain mais quand je suis bien luné je sais en tenir compte et me demander ce qu'il pourrait y avoir de vrai dans ce qu'il me dit. Donc quand je prend un zéro, je corrige ma copie et je la refait en arrêtant de faire le pitre avec les choses très saintes :
Bonjour tout le monde,
Depuis que Chouraqui a dit que le Serpent avait quelque chose en commun avec l'Adam et son Isha (ainsi que de légères différences entre ces deux créatures) je vois dans le texte un truc que je savais déjà pour l'avoir vu a l'oeuvre dans mon existence, c'est que c'est le semblable qui connait le semblable, c'est a dire qu'il devient possible de voir dans Genèse III ce que certains appellent "le principe de la Connaissance".
Ça fait toujours plaisir de tomber d’accord avec Moïse - ce qui n'est jamais gagné non plus étant donné le charabia de certains de ses chats pitres. Car d'après des rumeurs qui commencent a se savoir, Moïse aurait été (peut être, pour ceux qui auraient besoin de cette solution imaginaire) un initié aux Mystères d'Osiris.
C'est peut être pour ça que dans l'hébreu vraiment ancien les voyelles n'étaient pas écrites ?
D'autres part, dans cet hébreu ancien il n'y avait pas d'espace entre les mots, toutes les lettres se touchaient, histoire de bien faire comprendre a ceux qui sont capable de comprendre que c'est toujours nous qui faisons la moitié des choses quand nous lisons, pour ne pas dire tout. Ce rôle que nous jouons rend donc compréhensible et bien normal le fait que les terroristes poseurs de bombes et les soufis hautement illuminé d'Allah se servent tous les deux du même Coran.
Désolé si je me répète beaucoup, chacun ses obsessions.
l'autre jour je voulais dire aussi qu'avant il n'y avait pas d'espace entre les lettres, en plus de l'absence des voyelles, mais comme je n'ai pas retrouvé l'image d'un vieux rouleau qui le montrait, je m'en suis abstenue
pour Nu et Rusé
ערומים c'est nus au pluriel
ערום c'est nu ou rusé suivant les voyelles qu'on choisit
ici :https://en.wiktionary.org/wiki/%D7%A2%D7%A8%D7%95%D7%9D
Marc Alain Ouaknin invite à utiliser la méthode du Tserouf pour pénétrer plus le sens du mot
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tserouf
Elle consiste à associer ou permuter des lettres hébraïques pour révéler d'autres sens cachés d'un mot ou d'une locution.
Je ne l'ai pas encore fait pour ce mot, mais tu peux" t'amuser" si tu veux
4 lettres donc 4X3X2X1 soit 24 mots possibles, ils n'existent pas tous bien évident, mais si il en existe cela peut éclairer le mot de départ
Je regarderai de mon côté
Raphaela- Miranda
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Re: De la chute du paradis
Je suis un peu perdue, mais je m'accroche car c'est tellement intéressant ce que je lis et que j'aurais voulu apprendre lorsque j'étais plus jeune. Merci
Reïna- Obéron
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Re: De la chute du paradis
J'ai quand même l'impression qu'en regardant bien les deux mots hébreux en partant de la droite vers la gauche.
Les deux mots se basent sur la même racine trilitère il me semble - Ayin, Resh, Mem.
Mon message n'avait pas pour vocation de dire que l'interprétation de 'nudité' était sans intérêt. Mon message avait pour vocation de faire comprendre qu'il ne s'agit pas d'une erreur de traduction (ce qu'il laissait sous entendre) mais d'une interprétation.
On peut interpréter le texte comme on le souhaite et y voir ce qui nous arrange (c'est aussi ce que font toutes les religions), par contre on ne peut pas le traduire comme on veut, et je ne voulais pas que les membres fassent l'amalgame entre traduction et interprétation, vos interventions étant souvent ambigus à ce niveau en mettant régulièrement les deux sur le même pied d'égalité.
Concernant les espaces au sein du texte biblique, il y a à ma connaissance toujours des espaces dans toutes les langues sémitiques et donc aussi dans le texte biblique qu'il s'agisse du texte massoretique, à qumran ou chez les samaritains. Je pense que vous confondez avec le texte grec de la septante qui avec son système vocalique peut se permettre d'utiliser cette forme (comme la plupart des gravures de l'antiquité). Par contre il n'y avait pas de système de ponctuation, ni aucun signe diacritique.
Comme je suis tranchant avec AdZ, je me dois aussi d'être impartial avec Marc Alain Ouaknin. Bien qu'on ait tendance aujourd'hui à nommer n'importe quel juif religieux qui écrit des livres "rabbin", il n'a pas eu la certification rabbinique à la suite des études au séminaire donc il ne peut normalement pas revendiquer ce titre. Maintenant, l'auteur indique dans son "le livre brûlé" comment fonctionne l'herméneutique rabbinique et où il précise notamment que la hokhmat ha-zeruf (la sagesse des permutations) n'est utilisée qu'après les autres techniques classiques de l’exégèse. Les sages de la tradition juive mettant régulièrement en garde à l'utilisation de ces techniques de manière isolée car elles peuvent amener, selon eux, à la superstition. Il s'agit donc d'une invitation, mais une invitation tout de même encadrée. Les différentes techniques pouvant être trouvé dans l'article guématria de wikipedia.
Amicalement
Hora'
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Re: De la chute du paradis
Horapollon a écrit:Les deux mots se basent sur la même racine trilitère il me semble - Ayin, Resh, Mem. (...) Amicalement - Hora'
Merci pour le coup de main.
Mon rêve de voir certains topics se mettre a fonctionner en mode "article Wikipédia", autrement dit : savoir en devenir coopératif, va peut être se réaliser.
Erreur + correction = progrès.
עֲרוּם,
D'après ce que tu dis Hora, toi tu ne gardes pas le VAV (le cerveau avec une petite corne + moelle épinière qui en descend) dans ce qu'on aurait de commun avec le Serpent ?
Pourtant ce VAV-cerveau est bien dans les deux mots qui qualifient l'ADAM et le Serpent
Je soulève ce débat car je trouve important d'essayer de se mettre d'accord (si possible) sur ce qu'on aurait de commun avec le Serpent, avant de regarder au microscope dans ce tronçon de génome conditionnant, et essayer de voir ce qu'on pourra en faire.
Si c'est pas possible de se mettre d'accord tant pis on fera un schisme ...
On est plus a ça près ...
Rapha a écrit : ערום c'est nu ou rusé suivant les voyelles qu'on choisit
Ou alors ça peut être les deux ensemble : la ruse dénudée / démasquée ?
Dernière édition par Sod le Mer 7 Oct 2020 - 6:36, édité 1 fois (Raison : Suppression des guillemets non seulement inutile mais compliquant)
Sod- Soleil
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Re: De la chute du paradis
Les mots hébraïques se basent sur une racine trilitère qui est modulée par différent schèmes (nominal, verbal) vont donner plusieurs sens:
Racine Trilitère
La racine fondamentale entre les deux est l'idée: "empiler, entasser" par la racine Ayin - Resh - Meme. Le Vav fait partie des deux mots, mais il fait partie du schème (avec les autres signes diacritiques qui vont donner les voyelles) qui lui donne le sens de nu ou de rusé/prudent selon le contexte. Après pour l'interprétation comme dit au dessus, tout le monde pourra trouver midi à sa porte.
Amicalement
Hora'
Racine Trilitère
La racine fondamentale entre les deux est l'idée: "empiler, entasser" par la racine Ayin - Resh - Meme. Le Vav fait partie des deux mots, mais il fait partie du schème (avec les autres signes diacritiques qui vont donner les voyelles) qui lui donne le sens de nu ou de rusé/prudent selon le contexte. Après pour l'interprétation comme dit au dessus, tout le monde pourra trouver midi à sa porte.
Amicalement
Hora'
Dernière édition par Horapollon le Mer 7 Oct 2020 - 11:23, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: De la chute du paradis
salut..pour moi,le "serpent" a été choisit ,car il possède une langue "fourchue" ..donc la "langue" peux être double..c'est ,pour moi, la "parole" qui en étant "menteuse" a trompé ...elle s'est "infiltrée dans la conscience et l'a fourvoyée...d’où la "descente" et non "chute "...rien a voir avec un "animal" ni autre chose..."écouter" ou plus tôt entendre la mauvaise "parole" (serpent) et l'on peux être "converti"..cela se voit encore !!!!!
mikael- Vesta
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Re: De la chute du paradis
re ;....Il faut bien voir (éventuellement) qu'Eve est la conscience d'Adam...bien sur ...dans ce cas là...
mikael- Vesta
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