Pensée du jour (3)

Rappel du premier message :

Tu peux à l'heure que tu veux te retirer en toi-même. Nulle retraite n'est plus tranquille ni moins troublée pour l'homme que celle qu'il trouve en son âme.

Marc-Aurèle

Concernant certaines réflexions métaphysiques, il n'est pas toujours rentable d'objectiver ce que nous cherchons à connaître ; parfois, on doit soi-même s'efforcer de devenir ce qu'on veut connaître, certains sujets ne pouvant être étudiés que de cette façon.

Le manège enchanté a écrit:Concernant certaines réflexions métaphysiques, il n'est pas toujours rentable d'objectiver ce que nous cherchons à connaître ; parfois, on doit soi-même s'efforcer de devenir ce qu'on veut connaître, certains sujets ne pouvant être étudiés que de cette façon.

Je ne sais si ton message concerne le "dernier des miens" et je suis curieux de mieux comprendre ce que tu veux dire (les soulignés). Merci.

Jean

Ha pardon Jean Non, mon message ne faisait pas suite au tien, mais je me rends compte que cela prêtait à confusion.

Néanmoins, concernant cet aphorisme sur lequel tu me questionnes, je l'ai écrit suite à un questionnement sur l'infini, infini au sujet duquel je me suis précisément rendu compte que pour ressentir son mouvement indéfini, il fallait en quelque sorte devenir lui, que de ce fait, il n'était pas très efficace d'essayer de le connaître comme nous connaissons les choses habituellement, à savoir en les objectivant.

Voilà, en espérant de ne pas avoir rendu cet aphorisme plus confus qu'il ne l'était

En cette période troublée où notre certitude d'être en sécurité a volé en éclat, difficile de ne pas être au prise avec les travers de l'ego.
Pourtant c'est aussi une opportunité d'éveil, d'une prise de conscience au sens propre du terme, de ce que nous sommes.
Nous ne sommes pas cet égo qui a peur, qui se confronte, qui refuse ou se couche, qui lutte sans cesse contre tout et rien.
Laissons à l'ego ce qui lui appartient
Retrouvons l'essence de ce que nous sommes

Le manège enchanté a écrit:

L'autonomie, c'est cette vertu par laquelle nous avons libéré autrui de ce dont le cas échéant autrefois nous manquions pour notre épanouissement personnel, et qu'à ce jour, nous serions devenus capable de nous procurer par nous mêmes.

Etre complet et être autonome sont synonymes.
...

Lorsque cette autonomie est appliquée à la relation de couple, l'attente d'une sexualité compensatrice visant à mieux refouler les souffrances du moi tend à disparaitre. Aimer l'autre devient un plaisir déjà suffisant.

A propos de ton aphorisme sur l'objectivation excessive, j'avais préféré demander des précisions tant le quiproquo est facile par ces discussions sur le net. J'ai très bien compris et j'avais même rencontré un bel exemple de cela en lisant quelques heures plus tôt un auteur sur universalis.fr qui cite Pierre Janet, sommité en psychologie française (ayant étudié comme Freud sous la direction de Charcot) qui a dit :

l'extase mystique est un état pathologique chez ses patients et que chez les vrais mystiques, sujets pourtant sains, " la sensibilité vient à défaillir provisoirement ".

C'est un cas ici d'objectivation illusoire d'une expérience présentée comme un trouble passager qui n'affecterait en rien les facultés normales de la personne. Ce réductionnisme se débarrasse des causes et des conséquence d'une telle expérience sur la vie de celui qui vit cela, comme-ci il ne s'était rien passé d'autre qu'un trouble bénin. L'objectivation tend inévitablement au réductionnisme.

Jean

Tout à fait d'accord !

Il ne connaît de l'amour que le verbe s'aimer.

Brel

Quelque fois on entend dire : nous choisissons les épreuves que nous traversons
Mais qui a choisi ?
Le mental ou notre Soi profond ?

AureaDraconis a écrit:Quelque fois on entend dire : nous choisissons les épreuves que nous traversons
Mais qui a choisi ?
Le mental ou notre Soi profond ?

Peut-on séparer les deux ? Le mental ou le moi ou l'ego comme le soi ne seraient-ils pas des expériences de l'âme ?

Il y a longtemps de cela j'entendais dire dans le milieu des psychothérapies que l'on est responsable de ce qui nous arrive. Le comble était d'entendre dire qu' "une femme qui se fait violer au font d'un parking est responsable de ce qui lui est arrivée". N'est-ce pas culpabilisant ?

J'avais réglé ma dissonance cognitive face à une telle déclaration en la rejetant pour plutôt penser que la personne a à "prendre en responsabilité" ce qui lui arrive. ce n'est pas la même chose d'un point de vue thérapeutique ou initiatique.

Je remarque dans mon expérience personnelle que ce qui m'est arrivé de fâcheux, voire de traumatisant, n'a pas été inutile pour vivre ensuite certaines expériences très salutaires. Déjà dans le vécu de scènes plus ou moins brutales, l'enfant en sera traumatisé ou pas, selon bien entendu sa sensibilité qui lui est spécifique. C'est déjà une sorte de choix opérée par notre personnalité.

De toute façon nous avons besoin d'épreuves pour nous réaliser. Je pense que si nous ne rencontrons pas le "Diable" qui est en l'autre et celui qui est en nous, que pourrions nous dépasser qui vaille ?

Le processus de libération de soi montre bien que nous avons besoin d'un fardeau pour apprendre à se libérer par soi-même. Mais il est vrai que ceux qui souffrent atrocement ont besoin de notre aide.

Jean

Jean a écrit:De toute façon nous avons besoin d'épreuves pour nous réaliser. Je pense que si nous ne rencontrons pas le "Diable" qui est en l'autre et celui qui est en nous, que pourrions nous dépasser qui vaille ?

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 6,27-38.
En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique.
Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas.
Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant.
Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent.
Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés.
Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

" le chagrin que tu as enduré se transformera en allégresse par la volonté du ciel"

K.Gibran.( la voix de l'eternelle sagesse)

Parce qu'il est à l'intérieur de nous ?

.
Si on était dans le monde du bien absolu, on s’ennuierait.

Les totémistes en premier.

Et nous aussi, par solidarité.

Nymphes émues a écrit:

Pourquoi voyons-nous toujours le mal partout ?

"Parce qu'il est à l'intérieur de nous"... selon les deux grands principes opposés.

Si nous ne voyons que le mal, nous ne pourrons prendre conscience de la part d'ombre (terme jungien) que nous portons et qu'il nous faut transformer en connaissance (en sortie de notre néant) en nous confrontant à ces opposés. Mais il peut être pratique de voir le mal (un seul aspect) pour s'y mettre le moins possible à cette tâche ardue de notre transformation intérieure.

Jean

Sympa, merci à tous pour votre regard sur cette notion du mal.

La citation ci-dessus d’Umberto Eco sur les "imbéciles" peut aisément prêter à la controverse. En revanche les citations suivantes sont fameuses !

Je suis allé voir sur Wikipédia ce que l’on raconte sur ce romancier.
Il a fait une thèse sur Thomas d’Aquin sous l’angle de l’esthétique et Umberto Eco dira sur un ton ironique selon ma source « Il [Thomas d’Aquin] m’a miraculeusement guéri de la foi ».

Je conteste la citation à propos des réseaux sociaux accessibles à ceux qu’il nomme les « imbéciles ». Umberto Eco tend à vouloir décerner un droit à la parole à certains et le refuser à d’autres qu’il qualifie plutôt outrageusement.

Même ceux qu’il nomme « imbéciles » ne disent pas que des imbécilités et tous les intellectuels ne disent pas que des choses sensées. Un intellectuel avide de pouvoir, de prestige et d’argent est bien plus dangereux qu’un simple d’esprit mal informé qui donne son opinion. Ce ne sont pas ceux qu’il nomme les « imbéciles » de « bar » qui provoquent des catastrophes économiques, des guerres, de la misère humaine.

Vous voulez un exemple ? Je me souviens que dans ma jeunesse des intellectuels ont voulu diriger l’agriculture européenne en promettant aux agriculteurs des prix raisonnables sur leur production s’ils passaient à la monoculture ou à l’élevage industriel. Les paysans se sont endettés pour organiser leur production en achetant à crédit machines agricoles adaptées, bâtiments aux normes… Les promesses n’ont pas été tenues, les paysans se sont retrouvés avec des dettes, des saisies de leurs biens, un taux de suicides énorme sans compter ceux plus « silencieux » terrés dans une vie devenue véritablement misérable. L’on a appris aux paysans la nono-culture, le mono-élevage, alors qu’avant ils avaient leur parcelle de blé, de pomme de terre, leurs petits élevages de cochons, de vaches… pour être suffisamment en autarcie et en affaire avec la population locale, sans recours à des machines leur coûtant des centaines de milliers d’euros.

Comment alors qualifier ces intellectuels avec un terme qui désignerait une « imbécilité sans scrupule » qui cause des torts considérables à la collectivité ? Les intellectuels s’émoustillent quant à l’idée de prendre la parole pour dire comment les gens devraient vivre mais quelle responsabilité assument-ils envers ceux qui les écoutent ?

Néanmoins, Umberto Eco est très intéressant pour son apport à la littérature, c’est même excellent.

Jean

L’unité du diable se manifeste par la manière dont il se tient à cheval entre soi-même et l’autre. Mais ceci est une illusion, illusion dont il tire précisément son pouvoir. Il perdra ce pouvoir en perdant ce lieu qui lui sert d’implantation, à savoir par la conscience du fait qu’il n’a pas un pied chez l’autre et un autre en soi-même, mais ses deux pieds exclusivement en soi-même.

Le diable ne se nourrit pas directement des actions qu’il souffle à l’homme d’accomplir, mais des émotions suscitées par ces agissements.

"Je ne suis que moi-même. Les gens essaient toujours d'être parfaits. Je dis toujours : "Sois toi-même et c'est ça être parfait." Je ne change pas pour le succès, pour rien, je continue d'être moi-même, et quoi qu'il arrive, je serai moi-même. Je joue juste mon jeu, je veux faire gagner mon équipe, et le reste vient par lui-même. Je n'ai pas choisi de devenir célèbre, je n'ai pas choisi de... Je ne sais pas ce que vous voulez dire par "sortir du cadre du foot". Ça fait partie du job quand tu deviens bon. Il y a des conséquences. Les gens te reconnaissent et tu deviens célèbre", a déclaré l'ancien Parisien. Il a ensuite évoqué quelques chose qui lui fait peur : la retraite.


Zlatan Ibrahimovic


Je trouve ses repliques souvent interessantes si on lit bien entre les lignes.
Il est peut etre bien moins obsede par son ego que la plupart du monde à contrario de ce que l'on pourrait penser.
Apres il aime jouer et il a bien raison

la tolérance a cela d'infini,
qu'elle peut comprendre la noirceur du monde ,
sans pour autant y prendre part.

ness.

les conflits ne naissent pas du bien contre le mal,
mais du bien contre le bien.


ness.
( comprenne qui pourra:))