Lettre ouverte à mes copains psychotiques et surtout à ceux qui ne le sont pas.

Rappel du premier message :


Je voulais témoigner un peu, et ceci n'est rien d'autre qu'un témoignage.
Désolé si je vais être un peu long, mais je suis remué par ces affaires qui me visitent dans la vie de temps en temps, et ça depuis mon enfance
Il y a des choses qu'on ne peut pas garder pour soi, même si j'ai pas mal hésité avant de rédigé ce message, hésité pendant que je l'écrivais, après aussi.
Mais je me suis résolu à le faire, même si c'est peut-être une erreur, tant pis.
Je crois que c'est mieux de le poster, car il sera peut être utile au niveau de la réaction qu'il pourrait susciter chez ceux qui le liront.

Il y a surtout que dans certaines situations, mieux vaut regretter d'avoir fait quelque chose, que regretter de n'avoir rien dit, ou de n'avoir rien fait.

Comme Azur est partit j'ai bien conscience de parler pour les autres, pour ceux qui auraient gardé son contact et seraient éventuellement amené a le revoir. Mais je poste aussi dans la section publique pour lui donner la possibilité de lire ceci, et de revenir pour me répondre. Car j'évite de parler dans le dos des gens de choses que je ne pourrais pas leur dire devant eux. Et a vrai dire le passage d'Azur ici n'aura été qu'un déclencheur pour moi. Ce que j'ai a dire peut être valable dans de nombreux cas, et ne le concerne peut-être pas.

Si je ne confond pas avec quelqu'un d'autre, Niv disait sur spirit avoir vécu des moments de psychose au sens psychiatrique de ce mot, c'est a dire qu'il a un traitement pour ça, car c'est le traitement a vie pour ces choses-là. A une époque beaucoup de mes potes étaient comme ça, donc je connais un peu ce genre de personnes, voir assez bien, car c'était des potes proches et je les ait fréquentés longtemps.

Qu'il n'y ait pas de malentendu : celui qui ne s'est jamais trouvé devant un psychotique en crise  -  comme par exemple dans une bagnole conduite par un schizo même en crise très légère  -  ne voit pas trop de quoi je lui parle et c'est normal, c'est pour ça que je raconte un peu ...

Quand tout va bien pour la personne, si on ne te dit pas que cette personne est psychotique, ou que tu ne sais pas ce que c'est, tu peux la fréquenter pendant des années sans rien voir de spécial en elle. Puis un jour d'un seul coup, au cours de la conversation tu te demande ce qui se passe. Au début c'est juste bizarre, et si tu a la très bonne habitude de ne pas poser sur les gens un regard qui se réfère a une norme, et que tu aime les originaux, tu te dis pourquoi pas, ça change un peu, ce que me raconte ce mec est complètement surréaliste et poétique, donc tout va bien.
C'est vrai c'est cool, j'aimais bien ces potes-là, c'était des mecs intelligents, tous plus ou moins artistes, on avait des conversations cosmiques complètement barrées (j'adore)...  
Sauf que du jour au lendemain tu peux te retrouvé avec un couteau pointé sur le bide car tu dois téléphoner a la Maison Blanche TOUT DE SUITE sinon etc ... (explications données en hurlant, les yeux révulsés menaçant) ... Ou apprendre qu'il s'est suicidé sans crier garde.

Donc au bout d'un moment, comme c'était des bons potes, avec eux on se marrait ensemble quand des fois je leur demandais : "Tu as prit tes cachets ce matin ?"

On avait aussi parfois de très longues conversations sur l'hypothèse  -  dont personnellement je suis convaincu  -  selon laquelle la véritable solution serait pour eux comme pour tout le monde dans la pratique spirituelle, (mais peut être pas dans la méditation qui les perche encore plus) pour réussir un jour a se passer des cachets plus de trois / quatre jours sans que le résultat soit le même à tous les coups : se faire embarquer par les flics qui te ramasse dans la rue en plein délire et te conduisent à l'HP, pour un séjour en chambre d'isolement capitonnée avec piqûre de force.
Ce qui bien sur est monstrueux.
Mais celui qui ne s'est jamais trouvé dans une bagnole conduite par un type qui veut échapper aux E.T. ne réalise pas bien de quoi je lui parle. Ce n'est pas en roulant d'un seul coup a plus de cent kilomètres heure en ville, a fond comme sur circuit, qu'on échappe aux E.T., c'est autrement, et a fond comme ça dans la rue tu risque de tuer un gosse.

Alors je me mêle peut être de ce qui ne me regarde pas en postant ce message.
Mais comme ce genre d'histoires je l'ai vécu avec des potes qui ne m'ont jamais fait peur, je prends les devant en disant que si vous trouvez que "je stigmatise", c'est un malentendu. Je comprend bien que mon message pourrait vous faire peur à vous, alors qu'il n'y a sans doute pas de quoi, et que du coup vos relations avec Azur pourraient se trouvés parasitées.
Mais c'est justement ça ce qui m'a décidé a poster le message : maintenant que je vous ait raconté tout ça, si un jour vous voyez Azur partir en live, et que vous trouvez que ce serait peut-être une bonne question à lui poser, vous pourrez lui demander de ma part s'il a prit ses cachets, en espérant que vous en sourirez ensemble, vous aussi.

Et s'il vous répond non, c'est comme il veut, moi je n'ai jamais appelé les flics pour qu'ils embarquent mes potes.
Parce que je n'avais pas peur, et dieu merci.
Mais tout le monde n'a pas cette chance, et quand quelqu'un ou quelque chose nous fait peur, je crois qu'il est bon de savoir en tenir compte.
Car on a parfois de bonnes raisons d'avoir peur : Il y a même un de mes potes qui s'est immolé par le feu.
Depuis il ressemble a Niki Lauda.
Je n'étais pas là quand il avait arrêté ses cachets, j'ai appris qu'il avait fait ça longtemps après. Mais peut être qu'aujourd'hui certains regrettent de ne pas avoir appeler le SAMU quand il commencé par hurler dans la rue toutes sortes de choses totalement incompréhensibles, sauf une : qu'il allait s'immoler.
C'est vrai que les piqures de forces et la chambre d'isolement ce n'est pas cool, mais bon...

Ceux que tu transformes toujours en "j'aime"...
Comment ?

En se répétant j'aime ça

Arpège a écrit:

Totem a écrit:Dans ce topic il y a deux vidéos sur l'approche scientifique sur la transe chamanique qui donnent un avis intéressant sur les maladies psychiatriques et la possibilité d'en soigner certaines.

J'ai regardé tous les documents en lien en détail mais je n'ai pas trouvé les vidéos dont tu parles. Peut-être sont-elles sur d'autres topics?

C'était en lien avec l'auto-hypnose ?

Ah excuse moi je voulais mettre le lien et j'ai oublié, le voici :
https://chemin-spiritualite.forumactif.com/t669-approche-scientifique-de-la-transe-chamanique?highlight=TRANSE+CHAMANIQUE

Très intéressantes ces vidéos.
Peut-être une piste pour modifier les phases de certaines pathologies psychiatriques.
On a encore beaucoup à explorer au niveau du cerveau.

La transe hypnotique permet d’acceder à la réalité augmentée.
La tanse chamanique correspond à un très haut niveau d’hypnose.
Des  psychiatres la pratiquaient assez discrètement, un peu comme des hackeurs guérisseurs...
Les neurosciences ouvrent désormais les portes de l’au-delà
Voir ainsi en parallèle:
http://www.astrologie-quantique.info/Le-Chamane-et-le-Psy.pdf

je recommande a ceux qui se retrouve dans ces situations d’échecs le livre:
"je pense trop" de Christel Petitcolin..

Invité a écrit:

Totem a écrit:

Sofiane a écrit:

Eh bien Alex s'en sort plutôt bien. Son parcours de vie peut être une source d'inspiration pour de nombreuses personnes. Merci Sod de nous l'avoir présenté.

J'avais déjà présenté ce lien plusieurs fois, et tout récemment d'ailleurs sur un autre topic mais personne n'en a jamais fait cas jusqu'ici et je me suis dit qu'il n'intéressait personne. C'est bien que Did l'ai remis à nouveau car il est très instructif.

je me dit que en regardant le nombre de pouce levé ou baissé°° au dessus de nos messages, on va bientot finir
tous ici dans le psycotic topic!! ( c'est de l'humour les gars;;on se détend!) :evil:

bien vu invité!!
ce systeme peut en effet mettre quelques personnes trés sensible dans un état limite.. mais il faut savoir ce que c'est pour le comprendre je crois..

d'accord avec @invité.. les pouces rouges ça (peut ) rend dingue:

l'ampleur que cela peut prendre est trés difficile a surmonter, la maladie psy avant qu'elle ne se dégrade en névrose, puis en psychose, c'est des petites choses a maitriser, de lutter sur la dévalorisation de soi parfois qui peut etre un facteur extremement important dans les passages a l'acte des sujets suicidaire.

si on sait a qui on se permet de le faire, c'est bien, mais si on ne sait pas, la cela devient dangereux..
la réduction systématique des pensées d'autrui, par le biais du concept virtuel, peut avoir un impact insoupçonné sur des personnes fragiles atteinte de cette pathologie;

pour ce qui est de skysophrénie, elle se maitrise, et beaucoup ont une vie normale, un travail, et cela ne se voit pas sur eux..
tout le monde n'est pas devenu un fantome dans les secteurs psy fermé, et heureusement.

Sod, qui a ouvert ce topic, et qui me semble tu aq parlé de ton pere, sais tu si cette pathologie se transmet?
ou si simplement tu en as peur?
peut etre aussi que ça saute des générations?

Hum , l'identification , qu'importe son objet est une psychose , son intensité est en rapport avec la charge émotionnelle qui l'anime , love .

Pour ma part j'éviterais d'utiliser des termes psychiatriques qui ont un sens... psychiatrique.

Je dirais plutôt que l'identification et la charge émotionnelle qui l'accompagne, sont peut être source de souffrance.

dans la crise , le sujet n'a pratiquement plus de sentiments cohérents, et des émotions qu'il n'arrive pas du tout a identifier, a hiérarchisé.. c'est pourquoi souvent on trouve que ces personnes sont froides, ou distantes, parfois bizarre, car les réaction ne collent  pas avec ce qu'on peut attendre , on peux parler d'une trés grande sensibilitée exarcébée qui peut faire vriller si la charge émotionnelle ne peut s'évacuer , ou encore se maitriser.
c'est comme un volcan qui explose: reconnaître les signes avant coureur:augmentation des voix, mal etre physique et mental,méfiance accrue envers tout l'entourage, paranoia aigue, etc.
.
etre a l'écoute de la personne. car la violence verbale et physique contre la personnene sert qu'a l'enfoncer dans son délire et a renforcer les passages a l'acte, quels qu'ils soient.
du moins c'est mon avis personnel.

pour ceux qui s’intéressent a la psy, et pour la tolérance:

au tout début, le témoignage de Nathan Hofstetter cinéaste.(skizophren) prix du meilleurs court métrage.

a 16,23 mn/ une experience trés interessante sur le seuil de saillance.
a 20,56 mn/ témoignage trés interessant aussi d'une crise mystique, et de l'empreinte que cela laisse.
a 30,43 mn/ experience sur la discrimination des malades psy, ( avec participation des spectateurs) et idéés reçues, c'est assez surprenant.
a 39,33 mn/ integration des personnes dans la société, et , la premiere mad pride a Genève.
et un témoignage de ré insertion tout a fait réussis, avec la création des pairs aidants.

Dans la vision chamanique, la maladie mentale signale la « naissance d’un guérisseur», explique Malidoma Patrice Somé. De ce fait, les troubles mentaux sont des situations spirituelles critiques, des crises spirituelles, et doivent être considérés comme tels pour aider le guérisseur à naître.»

La vision chamanique de la maladie mentale

Bonjour a mes copains qui le seraient et bonjour à ceux qui ne le sont pas,

Quand j'ai fait des recherches sur la notion d'égo pour le topic de Kalou rinpoché je suis tombé sur des choses de la psychiatrie qui auraient bien leur place ici, notamment un article pas trop compliqué ou j'ai trouvé ces extraits :

« Ce que nous prenons pour une production morbide, la formation du délire, est en réalité une tentative de guérison, une reconstruction. » (Freud, trad, Bonaparte, Loewenstein, 1967, p.315) [18]. »

« Comme le note Jean Oury, « dans les structures psychotiques, schizophréniques surtout, il y a une non-délimitation de soi-même, une confusion entre le même et l’autre, c’est-à-dire une sorte de participation floue avec le monde, une sorte de narcissisme mal structuré qui fait que c’est en construisant quelque chose qu’on se reconstruit soi-même. » (Oury, 1989, p. 172-173) [10] »

« Ce qu’il fabrique, ce qu’il va produire, du fait de la dissociation, du fait qu’il n’y a pas de distinction entre le même et l’autre, c’est lui-même. Un schizophrène, quand il fait quelque chose, quand il construit quelque chose, c’est lui-même qu’il construit. » (Oury, 1989, p. 19) [10]. »

« L’observation clinique donne de nombreux exemples de ce que François Perrier appelle « la fonction pervertie de la communication verbale chez le schizophrène » (Perrier, 1972, p. 251) [22] : « nous pouvons percevoir alors, si nous ne tenons pas à méconnaître le caractère très profondément frustrant de cette défense schizophrénique, qu’il n’existe dans le dire du malade, en fait, aucune assertion véridique, aucune intention d’en transmettre une, autrement dit, de faire comprendre quelque chose, fût-ce un de ces mensonges, qui postulerait l’existence du vrai et l’adhésion éventuelle de l’autre. Dans cette perspective, le langage paranoïde nous fournit peut-être dans ses particularités déconcertantes, caricaturales, tératologiques, les lois mêmes de l’absentéisme verbal du schizophrène. Les néologismes, les jeux de mots, les calembours qui jettent la note de la discordance dans la partition verbale que nous voudrions souvent en vain orchestrer, pour répondre au soliloque paranoïde (…) nous pouvons y chercher, avant les virtualités d’une signification non assumée, la preuve d’une adultération, d’une perversion, d’une répudiation de la parole en tant que message fondateur d’une relation. » (Perrier, 1972, p. 253) [22] »

« Tout ceci montre que la pathologie psychotique se caractérise par une incapacité de la relation intersubjective, dont la fonction pervertie de la communication verbale témoigne comme d’un symptôme essentiel, selon lequel la parole cesse d’être l’instrument des médiations interpersonnelles. Une telle défaillance est elle-même l’expression d’une incapacité du malade à poser autrui comme alter ego, en relation avec un moi déjà pré-constitué ; la position d’un alter ego présuppose comme sa condition de possibilité la constitution préalable d’un moi déjà là, bien structuré. »

« Cette absence du moi chez le schizophrène lui interdit d’être « quelqu’un qui se présente, se maintient et s’assume devant nous. » (Perrier, 1972, p. 256) [22]. »

« Pour que chacun devienne un moi, il lui est nécessaire d’abandonner l’idée d’une continuité entre lui-même et le monde, entendu comme sa prothèse ou son prolongement. »

SOURCE : La psychose et les frontières de la folie - Philippe Fontaine
https://www.cairn.info/revue-recherche-en-soins-infirmiers-2014-2-page-8.htm


Vous ne trouvez pas que tout ceci résonne puissamment avec toutes ces histoires d'absence / présence d'égo et de parole juste ou injuste ?

Comme nous vivons dans une société qui exploite le moi pour lui faire produire des richesses, ceux n'ayant pas un moi adapté à ce système de production sont des malades mentaux, des anarchistes, des irresponsables ... toutes ces dénominations négatives qui focalisent l'attention sur ce qu'il vaut mieux être pour ne pas s'attirer la violence des gens normaux.

Freud a vu clairement cette tentative du malade mental par sa crise d'essayer de se rétablir, sauf que nous vivons selon des principes médicaux qu'il faut endiguer la crise alors qu'elle est produite pour guérir.

Le monde scientifique a plus à gagner en termes de notoriété pour l'égo à s'occuper à chercher des remèdes chimiques et psychothérapiques que d'explorer la notion de crise et de comprendre ses mécanismes.

La médecine s'est édifiée historiquement par le contrôle des corps pendant que le contrôle des âmes est revenu à la religion. C'est en fait le pouvoir royal qui contrôlait les corps et la médecine est venue se greffer à cette autorité qui de nos jours explique que si un individu a une crise, la médecine décide comme une autorité publique d'enfermer, non pas dans une prison comme le pouvoir royal pouvait le faire mais dans une cellule tout de même. N'y a-t-il pas une forme semblable à celle de commettre un délit à traverser un délire ?

Je vois que nous avons a peu près le même genre de bibliothèque Jeannot.
C'est toujours plus facile pour être d'accord sur le constat de base.

Maintenant, sur la question "Qu'est-ce qu'on peut faire? / Qu'est-ce qui est déjà fait ?", sous entendu : pour apporter d'autres formes de soins, des soins dans l'esprit de ce chamane africain que j'ai cité dans mon message précédent, mais transposé a l'occident?

A ma connaissance la réponse est "très peu de choses", à part quelques foyers ou communauté de vie pour les souffrants qu'a mis en place la très mal nommée "antipsychiatrie", et je dis "mal nommée" car elle n'est pas contre la psychiatrie mais complètement ailleurs.

« Malgré les difficultés éprouvées par le personnel soignant, les malades sont devenus, en quelque sorte, les soignants. »  

https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-antipsychiatrie.html

Dans ces centres d'accueil, on y accueille les gens souffrants sans chercher a faire disparaitre ce qui est considéré comme des symptômes. Et pour pouvoir travailler dans ces lieux j'ai cru comprendre qu'il ne suffisait pas d'avoir une formation, il fallait aussi être capable de reconnaitre que les souffrants ne sont pas plus fou que vous et moi, ils le sont autrement, parce que c'est bien connu de ceux qui réfléchissent un minimum que la normalité, c'est la folie du plus grand nombre.

Ce qui est "normal" de nos jours c'est de travailler pour détruire la planète - avec notre consentement de consommateur fabriqué par les médias -  et ça à mesure que se remplissent les paradis fiscaux des actionnaires pendant que de plus en plus de gens meurent de faim.

Pendant ce temps là, quand j'ai ouvert sur le forum de Rapha le topic intitulé "Comment devenir un sauveur?" - ce qui est un point de consensus entre les textes bouddhistes et chrétiens - un des rares membres qui avait fait tourner le topic en y étant favorable c'était un schizophrène, comme si lui n'avait pas besoin de se faire expliquer par les Ecritures ce consensus littéraire : chez lui c'est instinctif, il a deviné tout seul comme un grand que ce serait possible.

Ensuite bien sur, reste a savoir comment.

Car si on ne sait pas répondre a la question que posait ce sujet, on risque de tomber dans son hubris en croyant que ce sera notre moi qui aurait ce pouvoir, et c'est peut être là qu'intervient le passage a l'HP qui peut tout a fait se comprendre aussi devant la semi fureur violente de certains, mais uniquement comme un soin de première urgence.

« Déjà en 1960, dans le Moi divisé, Laing tenait à décrire en termes existentiels et relationnels la maladie mentale et, plus spécialement, la schizophrénie. Sans négliger l'oeuvre de Freud, il cherchait à montrer que la société occidentale ne réprime pas seulement les instincts et la sexualité, mais aussi toutes les formes de transcendance.

« Un homme, écrit-il, qui préfère être mort plutôt que communiste est normal. Un homme qui déclare qu'il a perdu son âme est fou. Un homme qui dit que les hommes sont des machines peut être considéré comme un grand scientifique. Un homme qui dit qu'il est une machine est «dépersonnalisé» selon le jargon psychiatrique. Un homme qui proclame que les nègres sont une race inférieure peut être largement respecté. Un homme qui prétend que sa blancheur est une forme de cancer risque de se faire interner. » Et Cooper, en retournant le concept de santé mentale, abondait dans le même sens en écrivant: « La santé mentale telle que je la conçois, c'est la possibilité pour tout être humain de s'engager non seulement jusqu'au cœur de la folie, mais encore au cœur de toute révolution trouvant dans cette voie-là une solution à la préservation du moi. »

Même source qu'au dessus.

Sod

C'est un approfondissent possible lorsque nous pouvons partager des sources des expériences qui se recoupent.

Laing parle tout à fait comme Willhem Reich à propos des instincts et de la sexualité. Néanmoins ce " mais aussi toutes les formes de transcendance" est une assertion des plus importantes.

Que peut-on faire ?

Il faut déjà voir les pièges de notre culture occidentale.

C'est ainsi que Freud ne voulant pas de connotation spirituelle a évité le terme de sublimation sauf pour lui donner un sens de transformation social des pulsions.

Laisser entendre qu'il faut comprendre son passé et c'est alors le savoir qui apaise et c'est bien suffisant pour vivre sans créer de désordres sociaux et pour soi-même.

D'un côté la vie en société nous dénature et de l'autre... C'est le règne du contrôle...

Idées trouvées ce matin en vrac dans mon café et dans ma clope
L'usage psychiatrique de l'évangile a-t-il un un avenir devant lui ?

« Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades »

Marc 2 - 17

Voilà pourquoi personne (à ce que je sache) ne fait jamais un usage psychiatrique des évangiles : parce que voulant faire des exploits spirituels d’éveillés ils y arrivent.

– ou arrivent à se persuader qu'ils en ont fait alors que rien n'est moins sur ?

 Sur les mauvais usages de la médiumnité : Et d’un seul coup la mémoire me revient : bon sang mais c’est bien sur : Au milieu des années 90, à l’époque où je ne savais même pas que la spiritualité ça existait, à l’époque où je me croyais athée, à l’époque où je ne savais même pas que j’étais malade – car quand on ne connait rien d’autre que ça on croit que la vie consiste à souffrir – je m’étais retrouvé à l’HP et je ne savais pas pourquoi, je ne comprenais pas : qu'est-ce que je fous là ?

Alors moi grand naïf, je demandais hébété aux gens dans les couloirs : qu’est-ce que je fous là ? Pourquoi je suis ici ? (J'étais sur qu'il y avait une erreur d'orientation) Depuis j’ai arrêté d’être naïf comme ça : c’est pas la peine de poser des questions aux terriens, je veux dire : sur les choses importantes  -  ils n’en savent rien, et comme ils ne savent pas qu’ils ne savent pas ils te répondent n’importe quoi pourvu que ce soit a coté.

J’avais même demandé à une infirmière : mais les malades mentaux ont des capacités médiumniques, non ?

J’ai mis trente ans a trouvé la réponse et la réponse est oui.

Et leur maladie vient du fait qu’ils ne le savent pas, donc leurs capacités sont exploitées a leurs dépend par de vilains manipulateurs au lieu que ce soit eux qui s’en servent dans le but de guérir. C’est comme si tu laisse ta bagnole ouverte : tu va te la faire fouiller ou bien te la faire piquer au lieu de rouler avec pour aller là où toi tu veux.

 Conséquences de l'absence d'éthique : Quelqu’un qui n’a aucune éthique va pourvoir « réussir » en société comme disent les gens. C'est-à-dire qu’il va pouvoir participer activement à l’écocide en cours qui est aussi un génocide en cours, un génocide à coté duquel les camps de concentrations nazis n’étaient que du travail d’amateur.

Un schizo qui n’aurait aucune éthique, va continuer d’attirer à lui des entités de plus en plus malfaisantes et peut finir par tirer dans la foule, ou bien s’immoler par le feu en plein milieu des rues.

C’est quoi la différence entre celui qui "réussit" et celui qui s'immole ?
L’un souffre a cause de son absence d'éthique et l’autre pas, c’est tout.
L’un tue un peu a cause de son absence d'éthique, l’autre tue beaucoup.

 La bonne nouvelle qui pourrait soigner la mauvaise nouvelle :

J’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer, mais je ne sais plus ce que c’est. ...Ah si ça y est ça me revient : Ce qui évite aux gens normaux de se retrouver à l’HP c’est qu’ils s’identifient avec leur masque social, avec cette « Personna » comme on disait chez les Grecs de l’antiquité, le rôle qu'ils jouent dans la pièce de théâtre de la vie en société.

Ce qui empêche les malades de se lancer dans la formation de guérisseurs, c’est soit le déni de leur maladie soit qu’ils s’identifient à leur masque social de malade, ( soit les deux) ou bien qu'ils croient aussi, à cause de leur mégalo hubristique, être déjà des sortes d’éveillés alors que rien n'est moins sur.

J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : ce que les évangiles appellent des démons ou les mauvais esprits c’est ce que nous on appelle des maladies mentales et donc la bonne nouvelle c’est qu’il y a un guérisseur joignable H 24 et 7 / 7 sans rendez vous. Sauf qu’il y a une chose importante a préciser aux gens qui sont en train de devenir des machines à force de fréquenter des machines : la guérison ne marche pas comme une machine : nulle part il n’y a un bouton ou il suffirait d’appuyer et hop ça marche.

Ou plus précisément il y a bien un bouton mais il faut garder le doigt appuyé sur le bouton, pas forcément en permanence non plus, mais un peu tous les jours et si possible beaucoup tous les jours.

Merci petit Jésus.

 Garder le doigt appuyer sur le bouton : Un jour, j’ai répondu à un schizo – qui comme beaucoup de gens était souvent braqué contre la religion et médisait sur elle – mais qui venait récemment de discuter en télépathie avec Jésus : bah au moins maintenant tu va arrêter de confondre deux choses :

1 – Ce que les gens racontent sur Jésus.
2 – Ce qu’il peut faire pour toi.

Qui t’as demandé ce gober ce que les gens racontent sur Jésus ?
(Y compris ce que moi je raconte)

C’est pas parce que tu ne veux rien savoir de ce qu’ils racontent sur Jésus que Jésus ne peut pas te guérir - si tu garde le doigt appuyé sur le bouton un petit peu tous les jours... (Et arrête un peu de médire sur les gens, ça pourrait t'éviter de tirer un jour dans la foule.)

jean123 a écrit:Jai dénombré plusieurs grandes causes à ce fiasco scientifique concernant la santé mentale et psychique.

Je ne sais quoi te répondre sur ces questions auxquelles je n'y connais pas grand choses : les maladies que peuvent attraper les sociétés. Mais j'allais te faire remarquer que connaitre les causes d'un problème - exemple savoir des choses sur un virus - ne suffit pas pour soigner une maladie et je dirais même que dans le seul domaine ou je suis à peu près compétent - celui de ma propre guérison - la compréhension du problème est quelque chose qui vient APRES que je l'ai résolu, et qui ne vient qu'éventuellement, comme une sorte de cerise éventuelle sur le gâteau qui lui est bien réel.

Sans oublier qu'un gâteau réel sans cerise - une guérison qui ne sait pas les causes du problème - c'est excellent aussi.

S D

Témoignage très intéressant !

À quoi peut-il servir de connaître les causes de ce fiaco ?

Si de ton côté ce n'est qu'après une guérison que tu as compris les causes, je peux te répondre la même chose. C'est suite à une émancipation une libération que le savoir m'est revenu. Cela revient à citer la "pensée du jour" d'hier de Jung sur la connaissance que l'humanité acquerra sur l'ombre.

Si tu prends le cas du virus du covid, les causes étant connues, c'est l'incapacité des humains à pouvoir vivre dans un minimum de contacts physiques, et la négligence des gouvernements, qui a engendré une tuerie de masse.

De mon côté, mon niveau d'intervention face à un fiasco thérapeutique se situe d'abord sur le plan d'une remise en cause épistémologique où le choix de certains paradigmes ne sont pas purement scientifiques mais politiques aussi sinon davantage. Si j'ajoute d'autres causes que je ne citerai pas ici, je me situe à un angle de vue très différent.

Je ne peux rivaliser contre une machine psychiatrique et psychothérapeutique fondées sur une psychopathologie anti-crise.

En revanche, si je publiais un ouvrage il ne pourrait qu'être en direction d'un public demandeur d'une thérapie qui l'oriente vers une guérison désormais possible puisque celle-ci passe quasi-nécessairement par une crise existentielle ou quelque chose de comparable.

Je ne peux dans l'espace de ma vie transformer ce paradigme médical séculaire mais je peux initier un mouvement par le bas, par le peuple, pour changer le rapport à la thérapie.

Si Freud savait que le patient cherche sa guérison à travers une crise, il faut rappeler qu'il avait lui-même tenté d'élaborer sa méthode cathartique qui n'est autre qu'un passage par un état de crise intérieure. Il a assisté vraisemblablement à des guérisons de cas d'hystérie à la salpetriere auprès de Charcot, car l'humain parfois n'attend pas la médecine pour guérir quand il a autre chose à faire. N'est-ce pas ?

Si Freud avait réussi, alors que la chose était possible, le monde des psychothérapies ne serait pas ce qu'il est. Je comprends tout à fait son erreur d'avoir voulu manier un phénomène, scientifiquement sans l'avoir lui-même vécu naturellement.

Si certains phénomènes comme la crise psychique chez l'individu dit normal ou pathologique, tout comme le phénomène de la catharsis, n'ont pas été bien compris par les penseurs, les intellectuels, les scientifiques, c'est bien parce qu'il y a plus causes qui s'y opposaient.

C'est éclairant de dire que la culture occidentale réprime les instincts et la sexualité et prive de transcendance. Mais le problème est que ce qui a été perdu ne se retrouvera pas par une libération sexuelle par exemple. Ou en redevenant des humains instinctifs.

Le problème se situe au niveau de la transcendance. Cette sexualité réprimée n'était déjà pas transcendante ni les instincts en question. Willhem Reich à travaillé là-dessus et il s'est leurré parce qu'il pensait pouvoir passer par la technique, en bon scientifique et médecin qu'il était.

C'est une question de transcendance avant toute chose et absolument pas une affaire de scientifiques rationalistes athéistes et égocentriques.

C'est la guérison par la transcendance qui permet de comprendre l'intrication entre physiologie et psychisme. La sexualité est tellement mal comprise même par les religions et la science qu'elle est devenue une cause importante de la violence et l'aliénation mentale. Quel crédit je peux accorder à des penseurs à des scientifiques à des décideurs politiques incapables eux-mêmes de maîtriser leurs instincts sexuels ? Et je ne parle pas de les transcender, là mon discours serait engoissant, parce qu'à défaut de pouvoir se représenter mieux l'on se représente le moins et l'on souhaite même garder ce qui est mauvais pourvu qu'on puisse lui donner une valeur illusoire.

.
J’ai connu quelques bons psychiatres qui étaient complètement psys.
Ils savaient entrer dans le monde des psychotiques et leur donner envie d’en ressortir avec eux.
En utilisant des techniques d’hypnose narrative.
Milton Erickson utilisait des techniques paradoxales et invitait ses consultants à partir en voyage thérapeutique avec lui.
Le principe c’est d’ accompagner dans un voyage guérissant.
Être le passeur qui fait passer d’une rive à l’autre en évitant le pire du pire…
En ayant connu le pire du pire et en ayant sû le surmonter…
Et savoir désormais emmener le consultant à faire de même.

En lisant ton lien sur l'anti-psychiatrie j'ai compris pourquoi, @sod tu disais à quoi sert-il concrètement de savoir que les données sur la psychopathologie ne sont pas tout à fait scientifiques.

En fait, les psychiatres dissidents sont trop minoritaires pour infléchir sur une politique plus morale et scientifique du soin. C'est pour cela que j'indiquais plutôt d'informer ou d'éduquer le peuple. De toute façon, tous les réformateurs, par exemple ceux religieux, invitent à dépasser des traditions devenues stériles voire pernicieuses. À une plus petite échelle, c'est bien à une révolution dans les mentalités que cherchent les philosophes lorsqu'ils rédigent leur doctrine, leurs enseignements. Nous fonctionnons en cycle évolution-involution qu'il nous faut renouveler. C'est notre condition face à l'entropie.

Salut jean,

Je ne sais pas ce que tu fais comme métier ni ce que tu as comme formation mais j'ai remarqué un truc : tu as une bonne connaissance des institutions sociales et de leur fonctionnement, donc de leur inertie et de leurs travers, connaissance que je n'ai pas du tout... sauf en tant que "bénéficiaires" ... (comme ils disent   ) de leurs services ... dont je me passe très bien  - merci Jésus le Guérisseur Cosmique.

Et ce que je viens de remarquer c'est que déjà dans le topic de l'ésotérisme de Riffard tu avais apporter de l'information là dessus - sur l'institution des savants et les critères pour faire carrière dedans - ce qui permettais un peu de comprendre la démarche de Riffard, comprendre pourquoi il avait donné cette forme à son livre.

jean123 a écrit: C'est pour cela que j'indiquais plutôt d'informer ou d'éduquer le peuple.

Absolument ... il n'y a que ça de vrai :

"L'éducation populaire (en Belgique, éducation permanente) est un courant de pensée qui cherche principalement à promouvoir, en dehors des structures traditionnelles d'enseignement et des systèmes éducatifs institutionnels, une éducation visant l'amélioration du système social. Depuis le XVIIIe siècle occidental, ce courant d'idées traverse de nombreux et divers mouvements qui militent plus largement pour le développement individuel des personnes et le développement social communautaire (dans un quartier, une ville ou un groupe d'appartenance, religion, origine géographique, lieu d'habitation, etc.) afin de permettre à chacun de s'épanouir et de trouver une place dans la société."

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ducation_populaire

jean123 a écrit: De toute façon, tous les réformateurs, par exemple ceux religieux, invitent à dépasser des traditions devenues stériles voire pernicieuses.

Oui, mais souvent ça ne marche pas, et je prend un exemple au hasard : Jésus...
Les historiens sont tous d'accord depuis plus de 20 ans : Jésus était juif pratiquant, il n'est pas le premier des chrétiens, il n'a jamais voulu fondé le christianisme et ne l'a pas fait non plus. Il voulait redonner de l'élan a la religion de ses pères qui était la sienne aussi. Et quasiment tous ses premiers disciples, pendant un siècle, étaient des juifs réformateurs aussi. Mais comme leur projet de rénovation n'a pas marché - à cause de l'institution religieuse fossilisée - au bout d'un moment les disciples se sont constitués en groupe à part et ont laissé tombé le projet de rénover le judaïsme.

Ensuite le christianisme est devenu la religion de l'Etat romain et 1.000 ans après rebelotte avec Luther, même processus :

1 - Besoin de rénover.
2 - Tentative de rénover.
3 - Echec de la rénovation.
4 - Constitution en groupe a part.

Fin du cours de sociologie free lance

METANOIA : du grec méta, préfixe indiquant ici la transformation, et noia, de noos ou noüs, esprit.

Métanoïa, traduit en français par conversion, pénitence, repentir, ou encore repentance, signifie littéralement changement de pensée.

Le terme a été emprunté au vocabulaire biblique par l'un des principaux portes-parole de l'anti-psychiatrie, Ronald D. Laing (voir notamment La politique de l'expérience. Essai sur l'aliénation et l'Oiseau de Paradis. Paris, Stock, 1969, p.88).

Il s'agissait pour Laing de l'expérience, - qu'empêche l'Institution psychiatrique d'alors - que le sujet - que la société fait passer pour malade mental et qui tente de répondre à l'oppression dont il est victime - devrait poursuivre jusqu'à ses dernières limites pour en revenir transformé. »

Michel Caire - Histoire de la psychiatrie en France
http://psychiatrie.histoire.free.fr/lexiq/lex/meta.htm


Un exemple trouvé dans le catalogue des 10.000 choses que dieu peut faire pour nous, c’est la première des choses que Jésus dit dans l’évangile de Matthieu quand il se met à parler avec Sa parole Majuscule à ne pas confondre avec la notre :

« Métanoéo car le Royaume de Dieu est proche » Matthieu 4 - 17

Très intéressant ton post ! J'ai pu trouver sur le site Gallica le livre de Michel CAIRE "Histoire de la psychiatrie".

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Metanoia, catharsis, désintégration positive…
Le cheminement vers le méta modèle…
La noosphére, la symbiose…
L’intégration infinie de l’infini…

Une piste ici :

https://adulte-surdoue.fr/viewtopic.php?t=3973

« Au cœur de la psychose, je l’ai rencontré, belle et bonne, par-dessus tout sage et par cette sagesse qui m’accompagne et me guide a travers le monde d’en bas dans mon voyage bardo thodöl vers la renaissance – je la trouve, elle, l’incarnation de l’intelligence : Pallas Athena en personne. »

Philip K. Dick - Exégèse

« Dans son ouvrage consacré aux rapports de la schizophrénie et de l’expérience religieuse intitulée L’exploration du monde intérieur, le psychologue Anton Boisen décrit le cas d’un patient nommé Albert W. dont la psychose se caractérisait par des phénomènes étonnamment comparables a ceux que présentait Philip K. Dick :

« Les troubles commencèrent ainsi : il avait l’idée qu’il se passait quelque chose d’étrange. Il se sentait en possession d’un pouvoir qu’il ne détenait pas auparavant et se mit à percevoir « un flot  d’images mentales comme s’il y avait a l’intérieur un album qui se feuilletait tout seul ». Vint ensuite, à l’occasion d’une vision l’apparition d’une femme noire a laquelle il attribua une origine surnaturelle. La deuxième étape observée dans le développement de la psychose d’Albert W fut une lancinante sensation de danger imminent. Il se croyait menacé de mort. Puis il vit les choses sous un jour nouveau et crut que « l’aube de la création » était venue. Il vivait dans un autre monde. Après quoi lui vint l’idée qu’il avait vécu avant cette vie et qu’il était quelqu’un de beaucoup plus important qu’il n’avait put en rêver. Dans cette existence antérieure, il avait été Jonas, il avait également été le christ. Mais le plus souvent c’était saint Augustin. Il s’aperçut qu’il y avait une vaste compétition de type « je contre tous », une lutte pour la suprématie de la part de certains groupes, encore qu’on ne sut pas très bien où il se situait lui-même par rapport à cette rivalité.»

Tout comme Albert W, Philip K. Dick avait la sensation de se trouver au centre d’une bataille titanesque, en l’espèce une joute qu’on pourrait décrire comme opposant le Dieu de Lumière au Maitre du Mensonge

Dick savait très bien qu’au stade terminal de sa folie syphilitique, Nietzche en était également venu à croire que c’était Zarathoustra (Zoroastre) qui s’exprimait par sa bouche et il avait parfaitement conscience de l’ironie du fait. Dick alla même jusqu'à plaisanter en disant : « j’avais idée d’intituler mon prochain livre ainsi parlait Zarathoustra, mais je me suis dit que finalement ce n’était peut être pas une bonne idée.»

Dans son évocation du cas d’Albert W, Anton Boisen note le parallèle qui existe entre son patient et Georges Fox, le visionnaire fondateur des Quakers, et en conclut pour finir que:

« nulle ligne de démarcation ne peut être tracée entre l’expérience religieuse valide et les états ou phénomène anormaux qui, pour l’aliéniste, sont des signes de démence ».

Pour lui, en dernière analyse, ce qui distingue la folie du mysticisme c’est l’orientation que prend la vie de l’individu concerné. Chez le dément, l’expérience accentue le processus de désintégration, chez le mystique, elle mène au contraire à la réunification puis à la guérison.

Julien Silverman, de l’institut national américain pour la santé mentale, formule une observation semblable dans la description des similitudes constatées entre chamans et schizophrènes aigüe. Les prémices de l’initiation chamanique et celle de la psychose du schizophrène sont caractérisés l’une comme l’autre par des crises de personnalités marquant une dégradation de l’image de soi :

« Survient alors dans le champ de l’attention un flot d’images archaïques… les idées surgissent dotées d’une puissance évocatrice bien particulière, comme si elles provenaient d’une source extérieure. Le fait qu’elles soient totalement différentes du contenu  expériences antérieures tend à renforcer l’hypothèse de leur origine surnaturelle. Le sujet a le sentiment de vivre dans le royaume du mystère et de l’inquiétante étrangeté. Il prédit des catastrophes mondiales, s’attribue une place centrale dans le cosmos et se déclare investit d’une mission. Les mots les pensées et les rêves sont aisément perçus comme résidant dans des objets extérieurs »

Il est significatif de constater que les transformations affectives et mentales subit par le chaman qui répond a sa vocation – à l’appel de sa profession -  et qui survit a son passage par le chaos, soit valorisé par la communauté. Les altérations pourtant identiques, qui surviennent chez les individus tenus pour fous dans la civilisation moderne ne sont, elles, jamais considérées comme valides et deviennent source de culpabilisation. Dans cette perspective, Jung – qui était mi chamane, mi mystique – a réussit à intégrer dans l’œuvre de sa vie son expérience hors du commun [celle qu’il vécut quand il a rédigé les sept sermons aux morts] Philip K. Dick tendit vers le même résultat et finit par y arriver, mais au prix de plusieurs années de concentration exclusive. Cela n’a rien d’exceptionnel. Le célèbre mystique allemand Jacob Boehme eut une révélation mystique en 1600 en voyant un rayon de soleil se reflété sur un pot d’étain et on raconte qu’il passa les dix années qui suivirent à s’efforcer de formuler en détail ce qui lui avait été donné de saisir en cet instant. »

Jay Kinney - Corps a corps avec les anges : le dilemme mystique de Philip K. Dick

ness a écrit: Sod, qui a ouvert ce topic, et qui me semble tu aq parlé de ton pere, sais tu si cette pathologie se transmet?

Pas comme la grippe mais d'un sens oui, à ce que je sache quelque chose se transmet.

Si tu fréquente quelqu'un qui a la grippe tu peux chopper la grippe, si ton père est psychotique tu ne le sera pas forcément, mais c'est sur que tu fera partie des gens qui ne vont pas bien du tout et ça plus que les autres, plus que ceux qui n'ont pas eut de parents psychotiques.

Ensuite, une infirmière en psy qui avait 20 ans de métier m'a dit un jour que la mère des psychotiques avait toujours le même profil de personnalité, au point que dans le métier on leur avait donné un nom : "la mère du psychotique". Froide, autoritaire, intrusive, très angoissée, voulant tout maitriser, donnant des injonctions paradoxales et beaucoup de brimades culpabilisantes, voulant garder son enfant dans une forme de sujétion, comme si c'était sa chose et pas quelqu'un.

Elle avait vu la mienne une fois et m'avait dit que c'était un miracle que je ne sois pas devenu schizo avec une mère comme ça.

Enfin bien sur sans parler des parents, si tu vis au quotidien avec quelqu'un de psychotique qui ne se soignerait pas, ça peut te démolir aussi, t'épuiser, te faire plonger en dépression ou te pousser à des formes de violence, par réaction a sa violence que tu subit a son contact.

Je me souviens de cette question Sod, tu as mis beaucoup de temps pour y répondre, environ 3 ans, et je pense qu'elle s'est dilué dans l'espace..
Peut importe que ce soit héréditaire, ou transmissible par vie commune, le tout c''est de s'en sortir non? ou alors d'apprendre a vivre avec, tout en sachant que jamais on ne pourra réellement s'adapter au monde de la "normalité" au fond, ou de" l'anormalité" ce serait une erreur ..
Se reconnaitre est déja un pas de géant.

ness a écrit:Je  me souviens  de cette question Sod, tu as mis beaucoup de temps pour y répondre, environ 3 ans, et je pense qu'elle s'est dilué dans l'espace..

 Si je me permet parfois de faire allusion a l'autisme que je crois voir dans l'oeil de mon prochain c'est bien parce que j'ai vu le même genre de poutre dans le miens. Alors merci pour ta remarque - J'aurais put ne pas être conscient du phénomène.    

ness a écrit:Peut importe que ce soit héréditaire, ou transmissible par vie commune, le tout c''est de s'en sortir non? ou alors d'apprendre a vivre avec, tout en sachant que jamais on ne pourra réellement s'adapter au monde de la "normalité" au fond, ou de" l'anormalité" ce serait une erreur ..

Oui voilà c'est ça : apprendre a vivre avec.
Avoir la force de vivre avec...C'est aussi comprendre que l'Aide du Médecin Jésus ressemble sur certains points a l'aide donnée par les cachetons : ça ne guérit pas mais ça aide a porter ce p.tain de karma... sans finir par se flinguer, sans tomber dans le produit - ou en sortir si on y tombe. L'Aide que m'a donné jésus c'est aussi arrêter autant que possible le cercle vicieux de la maladie qui consiste a se fabriquer encore plus de mauvais karma supplémentaire avec la méchanceté (inconsciente) qui est le piège ou tombent souvent les grand souffrants.

ness a écrit: Se reconnaitre est déja un pas de géant.

Personne ne cherche a se soigner de quelque chose s'il ne s'est pas d'abord trouvé malade de cette chose là. (Exemple sa méchanceté de souffrant où sa bêtise) J'arrête pas de le dire, excusez moi si je me répète et si c'est a moi que je suis en train de dire ça.  alors que les autres ne sont pas concernés.

Mais le déni est une dimension complètement tragique de la psychose : le type se prend pour un initié, enfermé dans la chambre d'isolement de l'HP, et la piqure de force qu'on lui a fait pour qu'il se calme n'y change rien, il ne démordra pas.

Et si j'ai posté ces propos de Jay Kinney dans le message d'hier c'était juste pour dire que dans un sens, si ça se trouve, PEUT ETRE que le malade ne se trompe pas totalement, PEUT ETRE qu'il ne se trompe qu'a moitié : dans sa chambre d'isolement et abrutit par sa piqure, il n'est pas encore un chaman mais il pourra devenir un grand chamane si en donnant une forme socialisée a sa folie - par exemple écrire des romans SF / métaphysiques comme Dick - sa folie deviendra utile a son prochain, il n'aura pas souffert tout ça pour rien.