Sans la musique...

"Sans la musique, la vie serait une erreur." Nietzsche

Je voulais proposer dans ce sujet que chacun se laisse dire librement ce que cette phrase lui évoque.

Je commence :

Le monde ne serait-il pas comparable à une grande symphonie dont le chef d’orchestre serait le Créateur ?

Finalement, il n’est pas improbable que cette recherche d’équilibre et d’harmonie qui nous mobilisent tous en tant qu’êtres humains lorsqu’il est question de cette quête de félicité, puisse être réduite à cette tentative d’essayer de se mettre au diapason de cette grande symphonie, de cette vibration universelle et omniprésente.

Cette phrase de Nietzsche signifierait donc en fin de compte que cela serait possible, que nous aurions cette faculté à nous harmoniser avec cette grande symphonie, la chose impliquant par là que la vie ne serait précisément pas une erreur.

PS : Je me permets d'ajouter une petite illustration du propos :

"Sans la musique, la vie serait une erreur."

La musique est vibration,énergie,mouvement. L’émission d'une fréquence d'onde cherchant son récepteur afin d’élaborer un langage.

Aux premiers abords vient a l'esprit le son qui est également vêtu de ces mêmes qualités.Certains sentent des affinités avec différents courants de musiques et moins avec d'autres. Pourtant dans le classique comme dans le hip hop le langage peut s’établir.

Pour beaucoup,les paroles font appel au mental ce qui peut dénaturer le langage. Peut-être pas toujours,les paroles peuvent aussi être accompagnatrices mais dans un certain espace-temps.

Les paroles sont sons également,le mélange est aussi l'expression de la vibration.Quant aux sens des mots,dans un certain espace-temps,ils peuvent participer a l'illumination du tout.

La vie ne peut être sans musique,elle est elle-même la musique.L'erreur serait de croire qu'elle n'existe pas.Sans la vie,la musique serait une erreur car cette dernière ne serait pas.

Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter.

Cioran

La musique , on pourrait dire que c'est le son de l'âme ?
Elle entre et circule en nous par des portes secrètes à chacun et nous parle et nous enveloppe ,nous rend léger et moelleux ,
nous élève , nous enlève ...... dans une autre vie .. je voudrais être joueuse de Mandoline ou jouer du Violon dans un orchestre philharmonique , pourquoi pas , autant souhaiter le meilleur .. une vie consacrée à cette musique doit ressembler à une vie de méditation
Merci pour ce sujet le Manège enchanté    

Voici une video récente en lien direct avec ce sujet.



Bon visionnage ou bonne ecoute

Oula c'est du lourd vas y que je te mélange tout et n'importe quoi avec une super musique de fond et des intervenants au titre bidon pour donner une impression de thématique grandiloquente, et ils font payer ça, y'en a qui ont vraiment honte de rien, pas étonnant d'y trouver Nassin Harameim

Celle-ci,aujourd'hui,est gratuite.Effectivement,rien n'est réellement gratuit.Un peu comme tout ce que nous vivons aujourd'hui,comme un gout de responsabilité commune.

Juste un peu d'information en lien avec le sujet.Jusqu'ici,ne t'ayant pas encore vu t'exprimer ici,peut-etre as-tu quelque chose a proposer?

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La soupe cosmique
Le business quantique
Tout est énergétique.
Géomètrie et sonorités sacrées y participent
La corpusculaire et l’ondulatoire transent en danse.
L’évolution est arborescente et exponentielle.

On est pris par le rythme…

C'est très juste Cogitop. Ces propos sont libres de sens et je me permets de prendre le temps afin de m'attarder sur celui d'une globalité.

Cette vidéo contribue à ce rythme qui nous prend mais il n'y a peut-être pas que ça. Pas forcément dans la tournure des images,du son ou des mots. Quoi qu'on puisse en dire cela entre dans le cadre du sujet. Pour une fois que j'essaie d'y rester .
Pas de problème non plus sous la forme de l'appât du gain et ou de notoriété.
En quelques sortes, un tri pas toujours évident. Reste certainement a choyer notre confiance,notre foi intimement liée ici et probablement sur le plan de la conscience.

ça c'est sur ils ont aucun problème avec l'appat du gain 66 millions de revenus pour vendre des vidéos de salades de mots au pifomètre trucs sortis de nul part et comparaisons loufoques entre des sens comme si y'avait une équivalence en terme de mesures, c'est incroyable que ces bisness fonctionnent
https://en.wikipedia.org/wiki/Gaia,_Inc.

Hum , la musique un bon moyen d'observer notre identification , une chanson passe à la radio et tout les souvenirs et les sentiments qui y sont liés déboulent dans notre champ de conscience , la musique à toujours servie à asservir les peuples , aujourd'hui on appel ça culture , que ce soit la religion ou bien l'armée le pouvoir d'identification de la musique à toujours été utilisée , la question est , peut on écouter de la musique sans y être identifié , love .

« C’est pourquoi il n’y a rien de plus sensé que de s’asseoir en zazen [dans la Musique] »

Kodo Sawaki avec un petit ajout de bibi entre crochets.

(L'assise est aussi Musique)

En fait, on pourrait en venir à dire que cette partie de phrase : "sans la musique", musique sans laquelle la vie serait une erreur d'après Nietzsche, est une chose, ou plutôt une absence de chose qui d'un certain point de vue n'existerait pas, et ce serait peut-être précisément le sens de cet aphorisme, à savoir que cette absence de musique n'existe pas, en d'autre terme, que Tout est en dernière instance Musique, la chose impliquant que la vie ne serait pas en définitive une erreur.

C'est peut-être pour cette raison que Seppô dit que "lorsque la largeur du monde est de dix pieds, la largeur du miroir éternel est de dix pieds " et que lorsque Gensa, faisant suite à cette affirmation lui demande : "Quelle est la largeur du brasero ?", Seppô lui répond : "La même que celle du miroir éternel."

Ce qu'on pourrait peut-être traduire en disant qu'une noire, par exemple, serait cette note qui lorsqu'elle serait jouée serait de l'espace et de la durée de la totalité du Morceau de Musique qui bien sûr n'aurait ni commencement ni fin, un tel Morceau de Musique occupant tout l'espace et tout le temps, raison aussi pour laquelle il ne pourrait pas exister un espace et un temps se situant en dehors de cette note.

Pour comprendre l'intégralité du commentaire qui va suivre de Nishijima sur cette histoire, Il faut aussi noter la réaction de Gensa quand Seppô répond à sa question sur la largeur du brasero en disant qu'il est de la même largeur que celle du miroir éternel. Voici la réplique de Gensa qui finit par dire à Seppô : "Il semble bien que les talons du vieux maître ne touchent pas le sol."

Voici donc ce commentaire :

Le miroir éternel a une longue histoire dans le discours bouddhique. Il sert à représenter un certain nombre de concepts apparentés. La fonction d’un miroir est de refléter ce qui se trouve devant lui. Si c’en est un bon, il remplira sa fonction sans distorsion. Le miroir sert donc souvent de métaphore du fonctionnement de l’esprit réflexif, ou, plus précisément dans cette histoire-ci, de l’intuition. Dans le Bouddhisme, l’intuition est appelée prajñâ, littéralement « avant de savoir », ou « pré-cognition ». Ceci renvoie à notre sagesse naturelle originelle avant que nous ne conceptualisions le monde. On peut dire qu’elle réflète la situation réelle sans distorsion. Cependant, la prajñâ ou miroir éternel, ne se contente pas de refléter la réalité : elle est la réalité même. Maître Dôgen disait que le miroir éternel était chaque endroit et chaque temps concrets à travers tout le splendide Univers.
L’unité du subjectif et de l’objectif peut se voir dans l’affirmation de maître Seppô : « Lorsque la largeur du monde est de dix pieds, la largeur du miroir éternel est de dix pieds ». Maître Gensa indique un objet concret et demande sa largeur. Maître Seppô explique qu’elle est la même que celle du miroir. Maître Gensa critique cette affirmation. Il s’agit d’une personne très terre-à-terre, et il a pu penser que l’attitude de Seppô est un peu trop abstraite ; il veut entendre une réponse plus concrète, plus factuelle, comme sept pieds ou huit pieds. Maître Dôgen discute de ce récit en détail dans le Shôbôgenzô Kôkyô (Le miroir éternel).

Art poétique


De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l’Impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l’Indécis au Précis se joint.

C’est des beaux yeux derrière des voiles,
C’est le grand jour tremblant de midi,
C’est, par un ciel d’automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L’Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l’Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l’éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d’énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l’on n’y veille, elle ira jusqu’où ?

Ô qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d’un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu’on sent qui fuit d’une âme en allée
Vers d’autres cieux à d’autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym…
Et tout le reste est littérature.

Paul Verlaine, Jadis et Naguère (1885)

« C’est grâce à la marche que la Musique reste constante, [cette marche, c'est celle des montagnes]. Bien que la marche des montagnes bleues soit plus rapide que le vent, ceux qui habitent au sein des montagnes ne la perçoivent ni ne la connaissent. Le sein des montagnes signifie l’éclosion des fleurs au sein du monde. »

Que pourrait être cette éclosion des fleurs au sein du monde dont parle Dogen, cette éclosion qui rappelle la marche des montagnes bleues ?

Il y a une histoire non traditionnelle qui semble l’expliquer, une histoire racontée autrefois par un faussaire     :
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Yu demanda à maître Yuan : Qui est Bouddha ?

Maître Yuan dit : Allez voir Maître Chuan Ho, il connaît la réponse.

Yu fit son baluchon et entreprit de partir à la rencontre de Chuan Ho.

Ce dernier, lui avait dit maître Yuan, vivait seul au milieu de la forêt Ma'a.

Après deux longs mois de marche, Yuan avait atteint l'ermitage, mais à son arrivée, le maître était absent. Les heures s'égrainaient et Yu brûlait d'impatience de pouvoir s'entretenir avec lui. A la nuit tombée, aucune trace de Chuan Ho, le lendemain non plus ; Yu trépignait.

Depuis un mois à présent, il pratiquait zazen sous le petit auvent de la cabane de Chan Ho lequel ne s'était toujours pas montré. Trois mois passèrent, et puis quatre et ainsi de suite. Au bout d'une année passée seul à méditer, Yu n'attendait même plus la venue de Chan Ho. Trois années passèrent ainsi en un éclair, trois années au bout desquels Yu prit la résolution de retourner voir son maître Yuan.

"Alors avez-vous compris ?" demanda Yuan.

"Oui" répondit Yu

"Et qu'avez-vous compris ?"

"Je suis parti à la recherche de Chan Ho, mais lorsque je suis arrivé à son ermitage il ne s'y trouvait pas. J'ai passé trois années à pratiquer zazen, seul, dans la montagne, et me voici aujourd'hui de retour devant vous."

"Et bien, célébrons votre retour !" s'exclama Yuan, et ensemble ils burent le thé.

Petit commentaire sur cette histoire :

On pourrait dire au sujet de Yu qu’il a passé trois années sur le dos de zazen, à l’instar des habitants de la montagne qui ni ne la perçoivent, ni ne la connaissent. C’est pour cela que la réponse qu’il donne à son maître quand celui-ci lui demande s’il a compris, me semble être bonne ; en s’exprimant simplement sur les faits, Yu semble dire que le Bouddha tout comme les montagnes sont inconnaissables, qu’il est juste question pour la montagne qui marche d’incarner la montagne qui marche, et pour le Bouddha d’incarner le Bouddha.

En fait, on pourrait dire qu’une telle chose serait contraire à ce fameux principe du « Connais-toi toi-même », mais en réalité ce qui semble être ici reconnu, c’est cette marche qui fait que toute chose est comparable à « l’éclosion des fleurs au sein du monde ». De cette manière on pourrait dire au sujet de la réponse de Yu à son maître, qu’elle est cette éclosion même, qu’elle ne s’en distingue pas.

Si Yu avait répondu à son maître Yuan, « J’ai compris que le Bouddha était ma recherche de Chan Ho, son absence, ma pratique de zazen durant trois années, seul dans la forêt et mon retour vers vous », il aurait disons défini le Bouddha en l’identifiant à ces événements. Or, il se garde bien de le faire, donc quelque part sa réponse est irréprochable parce qu'elle s’inscrit sciemment dans la continuité de la marche des montagnes bleues, qu’elle s’inscrit dans la continuité de l’éclosion des fleurs.

Il ne revient pas en quelque sorte sur cette marche, il marche avec les montagnes en somme, il fleurit avec les fleurs. Il ne commet pas l’erreur dénoncée par Sosan quand il dit :

Une différence d’un dixième de pouce d'avec elle (La Voie)
Et le ciel et la terre se trouvent séparés.

Passage du Shin Jin Mei qui fait je pense référence à ce que disait Dogen lorsqu’il mentionne cette étape de la vie du chercheur où les montagnes cessent d’être des montagnes.

On pourrait peut-être conclure en disant que si les habitants des montagnes percevaient et connaissaient les montagnes, alors cela signifierait qu’ils ne marcheraient pas avec elles, ou plutôt qu’ils croiraient ne pas être en train de marcher avec elles. Ainsi, en ne se fondant pas avec cette marche, peut-être que leur connaissance des montagnes serait de l’ordre d’une apparence, une apparence qui pourrait s’avérer comme étant de nature favorable à certains moments et comme de nature défavorable à d’autres tout comme décrit dans l’histoire suivante :

Houan-ti dit à Lou-nuen:

On dit que Ji-wu était capable de chevaucher le Dragon Zi à la marée montante, mais qu’à la marée descendante son esprit devenait si débile qu’il en oubliait son propre nom.

Il est dit aussi que Yuan-po maîtrisait si bien son aspect le jour, qu’il pouvait se rendre invisible, mais que la nuit, il était aussi grossier qu’un invité qui se croit maître de maison.

A propos de Chuan-ku, l’histoire raconte qu’aux solstices, sa force était telle, qu’il pouvait déraciner un grand arbre, mais qu’aux équinoxes, il ne pouvait pas même soulever une motte de terre.

Il ne me semblerait pas idiot, concernant la Musique, Musique avec un M majuscule, de suivre ce fil conducteur selon lequel tout serait Musique. Et à propos de fil conducteur, on pourrait mentionner symboliquement cet objet, la lanterne, qui, « dans les sanctuaires japonais était symbole d’illumination », on pourrait dire aussi d’éveil, ceci dans le sens d’un esprit qui se maintiendrait en éveil. Voici ce que dit Ryôkan à ce sujet dans l’un de ses poèmes :

A ceux qui partout
sont aux affaires publiques,
je m’adresse ainsi :
votre esprit originel,
surtout, ne l’oubliez pas !

Donc, il y aurait bien cette idée de se souvenir, de maintenir cette lanterne allumée, de tenir dans sa main ce fil conducteur, ceci, en quelque sorte pour veiller sur "La vraie Loi, Trésor de l'Œil " (Shôbôgenzô - traduction par Yoko Orimo)

Et concernant cette idée que tout puisse être Musique, il y a cette histoire qui reprend le thème de la Perle Brillante, sachant que Seppo affirmait que « L’Univers entier est une Perle Brillante ».

Voici cette histoire :

Mu-jin-sei gardait toujours dans sa main gauche une perle de nacre.
Lorsqu’il rencontra Fa yuan, celui-ci lui demanda : « Où allez-vous ? »
Mu jin sei lui montra la perle et lui répondit : « Je vais là. »
Fa yuan eut un sourire et dit : « Permettez que je vous accompagne. »
Et là-dessus il prit congé de Mu jin sei.

Cette histoire qui est clairement un rappel de l’enseignement de Seppo, se termine par une sorte de trait d’humour. Après que Fa yuan ait proposé à Mu jin sei de l’accompagner, il finit en fin de compte par prendre congé de lui, ce qui semble signifier que quel que puissent être la forme que prennent les circonstances, quelque-soit la tournure des événements, il en serait que tout est l’expression même de la Perle Brillante.

De plus, en montrant la perle, Mu-jin-sei semble rejoindre cette idée chère à Dogen, cette idée qui serait celle de « correspondance générale, de jeu de miroir multiple, entre le texte ou l’image et le réel, entre le plus infime et le plus grand, entre le plus quotidien et le plus merveilleux, entre le plus profane et le plus sacré. »
Cette perle de nacre que Mu-jin-sei tient dans sa main gauche semble donc aussi rappeler la trituration de la fleur d’Udumbara par le Bouddha dans son sermon sur le Pic des Vautours.

Par ailleurs, par l’intermédiaire d’un objet concret comme la perle de nacre ou la fleur d’Udumbara se trouverait symbolisé, outre le fait que ces deux là pourrait se rapporter à la totalité de l’univers, cet effort qui est celui de transmission. Et à propos du chán (zen), Bodhidharma dira : « Pas d’écrit, un enseignement différent, qui touche directement l’esprit pour révéler la vraie nature de bouddha ».

Il y aura bien entendu des écrits au sein de l’enseignement zen, mais on pourrait dire qu’ils seraient à comprendre comme l’expression même de la Musique, de la perle brillante ou de la fleur d’Udumbara, et non peut-être comme une explication stricte de ce que la Musique serait sensée être, raison pour laquelle le Bouddha disait peut-être ceci :

« Ne crois pas, Subhuti, que le Tathâgata pense: « Je délivrerai un enseignement. » Non, ne crois rien de cela. Pourquoi ? Celui qui dit que le Tathâgata a quelque chose à enseigner, celui-là calomnie le Bouddha car il ne comprend pas mes paroles. Délivrer le Dharma, Subhuti, signifie en vérité que nul enseignement n’est délivré, tel est au juste l’enseignement du Dharma …»

Ryôkan semble néanmoins mentionner le fait que cette musique qui serait celle de la transmission, aurait à avancer, peu importe pour ainsi dire la tournure des choses :

Reprise

Et quoi qu’il en soit
de la tournure des choses,
c’est tant pis tant mieux.
Ne serait-ce que d’un pas,
Avancez donc ô vous tous !

Ryôkan

En fait, cette idée « d’avancer » comme la suggère Ryôkan pourrait faire penser au fait de jouer (comme on le ferait d’un instrument de musique) l’enseignement, donc de jouer l’enseignement en lui donnant de cette façon une voix, de pincer les cordes du Dharma, quelque soit la tournure des choses, en le prolongeant de telle manière à garder notre lanterne allumée pour veiller sur ce « trésor de l’œil ».

On pourrait noter à ce sujet, qu’il peut exister différentes approches de la Musique, c’est-à-dire peut-être, différentes manières de faire avancer cet enseignement suceptible de parler de la Musique, cet enseignement qui à la fois se trouverait contenu dans la Musique.

Ainsi, « à partir de son étude du Shōbōgenzō, Nishijima a développé une théorie appelée « trois philosophies et une réalité », qui présente son interprétation spécifique des Quatre Nobles Vérités, tout en expliquant la structure de l'œuvre de Dōgen. Selon Nishijima, Dōgen a soigneusement construit son Shōbōgenzō sur une structure quadripartite, où chaque problème est décrit selon quatre différentes perspectives. La première est « idéaliste, abstraite, spirituelle et subjective » ; Nishijima dit qu'il s'agit là de l'interprétation correcte de la Première Noble Vérité, (généralement appelée dukkha). La seconde perspective est « concrète, matérialiste, scientifique et objective » (généralement appelée samudaya). La troisième perspective est décrite comme intégration des deux premières, ce qui produit une synthèse « réaliste » (généralement appelée nirodha). La quatrième perspective est la réalité elle-même, dont Nishijima soutient qu'elle ne peut être décrite ni philosophiquement ni en mots, mais que Dōgen tente de suggérer par la poésie et le symbolisme. Dans le bouddhisme, on parle généralement pour la Quatrième Vérité, de Noble Octuple Sentier.[1]

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gudō_Wafu_Nishijima

H. Hesse

Même si c’est peut-être déjà trop dire sur cette fleur d’Udumbara triturée par le Bienheureux sur le pic des vautours, j’ai ce sentiment en moi, cette joie à pouvoir dire ce que j’entends en elle ; et ce que j’entends en elle, c’est ce cri de louange et d'allégresse : -alleluia ou halleloujah… louez Yahvé.