Le sens de la souffrance

Rappel du premier message :

Notre intuition fonctionne de manière similaire aux réseaux de neurones utilisés en intelligence artificielle.
Le principe est une reconnaissance de patterns qui permet de décrire des phénomènes de manière purement opérationnelle, sans en comprendre le sens.

Lorsque notre intuition attire notre attention sur quelque chose, c'est qu'elle a détecté une présence de sens, et non le sens en lui-même, ainsi qu'une réponse par défaut purement opérationnelle, dont elle nous fait part à travers l'émotion.

La souffrance est l'expérience aussi riche de sens et brute que possible, qui perdure et qu'on se transmet afin que le sens de l'expérience, bien que n'étant pas compris, ne soit pas perdu.

Elle disparaît lorsqu'on comprend le sens de l'expérience et, pour nous encourager dans cette voie, notre cerveau nous fait alors ressentir de l'amour à la hauteur de la souffrance que nous avons ainsi vaincue.

Au coeur de chaque souffrance se trouve le moyen de la transcender.
Une perle de compréhension.
L'amour est la compréhension.

Cerf volant : la bipolarité est un mal qui se soigne heureusement.
Tu parles de ton expérience?
Une forme de mal qui n'irait pas dans l'éthique propre à la nature même de l'âme humaine ?

J'ai remarqué une noirceur dans tes propros depuis longtemps mais avec un fond de bienveillance et de pureté. Mais je ne dirais pas de la bipolarité, tu as ce mal que d'autres individu ont, comme un mauvais paramétrage qui va influencer négativement une âme saine.
Je suis désolée.

Mélanie,

Qu'est-ce que tu entends par un mauvais paramétrage ?

La souffrance est peut-être un processus mental qui se juxtapose à la douleur
Nous avons tous une voie dans notre tête qui nous critique en permanence
Chez certains cette voie peut être très forte

AureaDraconis a écrit:Nous avons tous une voie dans notre tête qui nous critique en permanence
Chez certains cette voie peut être très forte

...la chose pouvant être assimilée au dialogue intérieur, celui du mental schizophrène, par opposition au monologue intérieur.

Cerf-volant a écrit:Mélanie,

Qu'est-ce que tu entends par un mauvais paramétrage ?

J'en sais pas plus et ce sont des énergies assez sombres derrière, je n'y mettrais pas la tête.
Un énergéticien ou un thérapeute aurait peut-être des réponses.

Apres je n'ai pas la science infuse mais c'est ce que je capte chez toi et chez d'autres personnes.

Mélanie a écrit:

Cerf-volant a écrit:Mélanie,

Qu'est-ce que tu entends par un mauvais paramétrage ?

J'en sais pas plus et ce sont des énergies assez sombres derrière, je n'y mettrais pas la tête.
Un énergéticien ou un thérapeute aurait peut-être des réponses.

Apres je n'ai pas la science infuse mais c'est ce que je capte chez toi et chez d'autres personnes.

Mélanie,

L'alcoolique qui arrête de boire souffre beaucoup et cependant il est dans la bonne direction. Je crois qu'il y a beaucoup d'autres situations comme ça, qui ressemblent sur ce point à ce qui se passe pour l'alcoolique en sevrage : c'est parce qu'on est en train de se désintoxiquer de certaines sales manies qu'on souffre. Il y a simplement que contrairement au sevrage de l'alcoolique, on ne sait pas exactement ce qui se passe, à quoi est due notre galère, et que cette souffrance que l'on traverse est simplement un des effets secondaires indésirables du traitement de choc que la vie nous impose.

Un titre ô combien vaste et large.En se référant a ce que raconte Robert:

Souffrance​​​ nom féminin

1--Fait de souffrir. La souffrance au travail. La souffrance animale.
Être en souffrance : souffrir psychiquement. Adolescents en souffrance.
Douleur physique ou morale. Endurer d'atroces souffrances.

2--En souffrance : se dit de marchandises qui n'ont pas été retirées, ou d'une affaire qui reste en suspens.

Robert n'a pas les solutions mais des définitions.Un cadre succin qui mérite probablement d'être éclaté afin de repousser les limites de la définition.

Quand la souffrance apparait, celle-ci flirt avec des résistances.Les résistances forment la prison dans laquelle elle va séjourner.Plus elle y sejourne,plus elle prend ses aises en installant la décoration.Des fenêtres avec rideaux tirés,une porte verrouillée, du mobilier a angles droits,un sol glissant, des fleurs en plastiques...Une maison intérieure ou la lumière ne passe plus beaucoup bien que la maison soit contenu dans les rayons du soleil.
Repousser les limites de la souffrance porte a un élargissement permettant de remonter a l'origine de sa naissance.Une bonne nouvelle,tout se qui nait est destiné a mourir.
Dans son origine peut s'y trouver une part de responsabilité.Ici il n'y a pas de coupable.Souvent des valises laissées en plant ou l'intérêt de les ouvrir est occulté,en gros les résistances.
La souffrance est en mesure de nous renseigner, de dévoiler des blessures laissées a l'ombre.S'en suit régulièrement des schémas cycliques dont certains sont communs a l'humanité.La souffrance est une expression de l'amour.

Bravo @Yolo pour ton humour allégorique !

Le terme de "résistances" étant d'ailleurs particulièrement bien choisi je trouve, résistance qui ne serait pas seulement inconsciente, involontaire, subie, interdisant par là à l'énergie de circuler de manière fluide, mais qui consisterait également en une somme de comportements volontaires ayant pour effet de malencontreusement la faciliter.

Bien sûr, il y a aussi dans de tels comportements une forme évidente d'inconscience, mais c'était surtout pour mentionner le côté parfois actif de cette résistance, là où à l'opposé, nous trouvons cette image du verre d'eau boueuse qu'il suffit de laisser suffisamment au repos pour constater que la boue a fini par se déposer au fond du récipient, ce qui ne laissera pas de rendre cette eau parfaitement claire. La chose ne sera pas sans évoquer me semble-t-il ce concept taoïste qui est celui du "non agir".

Pour en avoir déjà entendu parlé sans savoir ce que c'est (bah oui   )je me permets d'ajouter un lien concernant le "non agir".

https://oncletao.com/le-paradoxe-du-non-agir-wu-wei-existe-une-formule-taoiste-a-la-reussite/

Merci

Quand j’ai entendu pour la première fois ce terme, mon mental s’en est immédiatement emparé. Ma réaction fût celle tout à fait légitime de m’efforcer à non agir, ceci relativement à ce qu'il me semblait en comprendre. Mais ce qui s’est passé par la suite, à force de m’intéresser à ce concept, à force de dialoguer avec des personnes, de lire sur le sujet et d'entretenir ce précieux contact avec l'altérité et plus particulièrement avec des amis de bien, des chercheurs, c’est que je me suis trouvé peu à peu pénétré par la chose, ceci ayant entraîné chez moi une facilité croissante à non agir, ce qui ne veut pas dire que je sois arrivé à un parfait détachement, mais simplement que j'ai fait d'indéniables progrès là dessus.

En réalité le réflexe quasi inévitable au contact des enseignements auxquels on s’intéresse, c’est d'abord d’essayer de les comprendre, mais comme le disais je ne sais plus qui, comprendre n’est qu'une mince affaire, ceci impliquant peut-être que ce qui compte avant tout, c’est d’assimiler, à savoir  probablement, de le faire avec tout son corps, avec tout son esprit, l’assimilation pouvant être ici définie plus particulièrement  dans ce sens qui serait celui d’un « processus par lequel les êtres organisés transforment en leur propre substance les matières qu'ils absorbent. »

Cette absorption, c’est ce à quoi aboutirait d’une certaine manière le fait de tenir présente une question, laquelle serait en l’occurrence celle que nous poserait cet héritage taoïstes. Tenir présente cette question, c’est justement la poser, la reposer inlassablement, en discuter, lire à son sujet, méditer, ceci jusqu’à ce qu’ait lieu cette assimilation par laquelle notre psyché aura intégré ce réflexe qui serait celui en l’occurrence d’être devenu inconsciemment capable de non agir, c'est à dire sans même que nous nous rendions compte véritablement de ce que nous sommes en train de faire.

En effet, cette intégration entraînant une meilleure capacité à lâcher prise ne serait pas pour ainsi dire du ressort de la volonté ou de la conscience, mais d’un contact répété avec cette question qui nous habiterait et avec tout ce qu’implique le fait d’en être habité. Le temps jouera ici un rôle déterminant concernant la manière dont cette question en viendra à infuser progressivement, ce temps qui aurait pour effet de nous amener à nous rappeler et à oublier, à savoir de nous rappeler de cette question, entraînant tout d’abord de se trouver de manière répétée comme stoppé par l’incompréhension liée aux efforts du mental, la chose impliquant qu’à un certain moment nous en venions à devoir laisser la question de côté, à devoir l’oublier, ceci n'empêchant pas de l’aborder sans parfois en avoir véritablement conscience depuis un autre angle, ceci au travers d'autres lectures par exemple.

Mais cet oubli ne serait pour ainsi dire que partie remise, car nous en viendrons à reprendre cette question plus avant, le fait de l'avoir laissée de côté entraînant que quantité de nœuds auront été défaits, à savoir ceux que nous aurions rencontré plus tôt, la question se reposant selon d'autres termes, comme éclairée nouvellement, comme enrichie de notre expérience. Voilà peut-être comment peu à peu, de nœuds en nœuds, lesquels en viendraient à se défaire naturellement, la chose pourrait aboutir à cette assimilation, cette absorption convoitées.

Comme le disait Deshimaru, être profond en une chose, c’est être profond en tout. Ceci pourrait évoquer cette idée concernant le bien-fondé que pourrait revêtir notre obstination à ne pas vouloir lâcher un fil, qui en étant tiré peu à peu, nous ferait accéder à cet amas de fils entremêlés constitutifs de notre intériorité, entraînant par là et progressivement que l’ensemble se défasse "naturellement, inconsciemment, automatiquement".

Le sens de la souffrance est verticalisant. C'est seulement à cette condition qu'elle nous ouvre à d'autres horizons.

jean

Cette verticalité qui d’ailleurs n’est pas sans évoquer l’axe terre ciel que nous sommes, avec ce que cela suggère à la fois comme désir chez l'être de monter vers Dieu, et comme volonté du divin de descendre sur l'être, la chose allant dans les deux sens, ce qui définirait d’une certaine façon le principe d’illumination.

la souffrance n'est pas toujours transformée en lumière, elle est aussi le socle de la colère ou parfois meme de la haine; Les gens regardent plus facilement a l'exterieur que a l'interieur d'eux meme, ce que regrettait Jung d'ailleurs..
voir le mal partout, ou le projeter sur autrui est souvent le signe d'une grande souffrance intérieure qui n'a pas été traité.
les tueries de masse aux USA nous apprennent que c'est souvent l'aboutissement d'une grande souffrance interieure qui a gangrainé la personne jusqu'au passage a l'acte:

le théologien Danois Soren Kierkegaard disait que
" la haine, c'est l'amour qui a sombré."

il disait aussi:
"la croix est vide parce qu'elle t'attend".