Se prosterner dans la tradition zen
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Se prosterner dans la tradition zen
J'avais parlé de ce livre que j'avais adoré, Esprit zen, esprit neuf de Shunryû Suzuki. Ce thème qui est celui de la prosternation dans le zen permettra d'en citer un passage.
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Un zen occidental a écrit:Les prosternations signent un abandon intérieur. La prosternation se fait en trois temps : d'abord on joint les mains, puis on se met à genoux, on pose enfin le front à terre. Une fois étendu, les genoux, les coudes et le front doivent être en contact avec le sol. Toutes les écoles bouddhistes ont en commun cette procédure même si les formes peuvent encore varier. Dans le bouddhisme tibétain, les prosternations sont pour le moins spectaculaires, le pratiquant se jette littéralement à terre et les précautionneux utilisent des protections. Dans le zen, le geste est plus doux, plus intériorisé. Les prosternations se font habituellement par séries de trois (on dit sampai, "trois prosternations") ou de neuf (kyûhai, "neuf prosternations").
Shunryû Suzuki a écrit:Après zazen, nous nous prosternons neuf fois contre le sol. En nous prosternant, nous nous abandonnons. Nous abandonner signifie abandonner nos idées dualistes. Il n'y a donc pas de différence entre faire zazen et se prosterner. D'habitude, se prosterner signifie présenter ses respects à ce qui est plus digne de respect que soi-même. Mais quand vous vous prosternez devant Bouddha, vous ne devriez avoir aucune idée de Bouddha, vous devenez simplement un avec le Bouddha, vous êtes déjà Bouddha même. Quand vous devenez un avec Bouddha, un avec tout ce qui existe, vous trouvez la vraie signification de votre être. Quand vous oubliez toutes vos idées dualistes, tout devient votre maître, et tout peut-être l'objet d'adoration.
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Le manège enchanté- Titan
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genzai :)
Re: Se prosterner dans la tradition zen
On voit dans la vidéo que les deux mains de ce moine se soulèvent, paumes vers le ciel...
Je me souviens de l'explication qu'en avait donné justement Raymond Kotaï Lambert dont il était question ailleurs.
Soulever les mains de cette manière disait-il, revient à soulever le Bouddha, lequel aurait pour ainsi dire ses pieds posés dessus.
Je me souviens de l'explication qu'en avait donné justement Raymond Kotaï Lambert dont il était question ailleurs.
Soulever les mains de cette manière disait-il, revient à soulever le Bouddha, lequel aurait pour ainsi dire ses pieds posés dessus.
Le manège enchanté- Titan
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Pendant la messe catholique on ouvre les mains et on tourne les paumes vers le ciel pendant que l'on récite le "notre père"
On élève les mains au moment de saluer la gloire de Dieu
En faisant cela on se place dans la position du demandeur, du mendiant de grâce.
On élève les mains au moment de saluer la gloire de Dieu
En faisant cela on se place dans la position du demandeur, du mendiant de grâce.
AureaDraconis- Ganymède
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Oui, tout à fait, et donc c'est assez différent de la prosternation dans le zen :
Il y a en effet cette histoire où un moine zen mourant de froid, se saisit d’une statuette en bois de Bouddha pour la jeter au feu, ceci, afin de pouvoir se réchauffer.
Et la morale de l’histoire, c’est qu’il ne s’agit pas de vénérer un personnage, ici représenté sous la forme d’une statuette, mais de réaliser véritablement notre nature de Bouddha…Et réaliser sa nature de Bouddha consisterait justement ici à jeter du bois dans le feu afin de pouvoir se réchauffer, de même que réaliser sa nature de Bouddha consisterait à laver son bol après avoir bu le Gen Maï, cette soupe traditionnelle que l’on boit le matin, dans les temples zen.
D’où ce célèbre Koan :
-Qu’est-ce que la nature de Bouddha, demande un moine à son maître.
-As-tu fini de boire ta soupe ?
-Oui, répond le moine
-Et bien maintenant, va laver ton bol.
De cette manière, S. Suzuky explique que se prosterner n’est pas un acte de vénération, mais l’action même par laquelle nous réalisons notre nature de Bouddha.
Ainsi retrouve-t-on ce concept, ce concept central dans le zen, Mushotoku : Sans but, ni esprit de profit.
Il y a en effet cette histoire où un moine zen mourant de froid, se saisit d’une statuette en bois de Bouddha pour la jeter au feu, ceci, afin de pouvoir se réchauffer.
Et la morale de l’histoire, c’est qu’il ne s’agit pas de vénérer un personnage, ici représenté sous la forme d’une statuette, mais de réaliser véritablement notre nature de Bouddha…Et réaliser sa nature de Bouddha consisterait justement ici à jeter du bois dans le feu afin de pouvoir se réchauffer, de même que réaliser sa nature de Bouddha consisterait à laver son bol après avoir bu le Gen Maï, cette soupe traditionnelle que l’on boit le matin, dans les temples zen.
D’où ce célèbre Koan :
-Qu’est-ce que la nature de Bouddha, demande un moine à son maître.
-As-tu fini de boire ta soupe ?
-Oui, répond le moine
-Et bien maintenant, va laver ton bol.
De cette manière, S. Suzuky explique que se prosterner n’est pas un acte de vénération, mais l’action même par laquelle nous réalisons notre nature de Bouddha.
Ainsi retrouve-t-on ce concept, ce concept central dans le zen, Mushotoku : Sans but, ni esprit de profit.
Le manège enchanté- Titan
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Mais en fait, pour dire un mot sur ces deux états d’esprit, celui que tu mentionnes Auréa, et celui propre au zen, il faut s’en référer à ce que dit Daisetz Teitaro Suzuki, à distinguer de Shunryu Suzuki que je citais plus haut. Ce maître zen dit que d’une certaine manière, pratiquer zazen pour un adepte revient d’abord à imiter l’état d’esprit de l’éveillé…En effet symboliquement parlant zazen est la posture du Bouddha et représente donc son état bien-heureux, lui qui aurait vaincu la souffrance psychique.
Donc, imiter le Bouddha par la posture de zazen, c’est réaliser cette bouddhéité. Donc on pourrait dire que là où le chrétien se pose dans la position du demandeur, du mendiant de grâce comme tu le disais, le bouddhiste ferait comme si cette grâce était déjà là, ceci impliquant qu’il n’y ait rien d’autre à chercher outre la posture elle-même. Et donc, je pense que c’est la même chose vis-à-vis de la prosternation qui serait la réalisation directe de cette grâce.
Donc, imiter le Bouddha par la posture de zazen, c’est réaliser cette bouddhéité. Donc on pourrait dire que là où le chrétien se pose dans la position du demandeur, du mendiant de grâce comme tu le disais, le bouddhiste ferait comme si cette grâce était déjà là, ceci impliquant qu’il n’y ait rien d’autre à chercher outre la posture elle-même. Et donc, je pense que c’est la même chose vis-à-vis de la prosternation qui serait la réalisation directe de cette grâce.
Le manège enchanté- Titan
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Oui par la communion de l'esprit probablement
AureaDraconis- Ganymède
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Oui, et du corps !
Le manège enchanté- Titan
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AureaDraconis :)
Re: Se prosterner dans la tradition zen
Bonjour @Le manège enchanté et merci pour ton partage.
Concernant les prosternations, parfois spectaculaires dans le bouddhisme tibétain, notament lorsque les pratiquants parcourent de longues distances en montagne comme l'ascension du mont Kailash en se prosternant tous les trois pas pour accumuler plus de mérite, ou pour atteindre le nombre de 100 000 prosternations en "une vie", elles sont plus ordinairement comme dans le bouddhisme zen au nombre de trois au début de la pratique, pour se relier aux trois joyaux : Bouddha (le but), Dharma (l'enseignement, les moyens) et Sangha (la communauté des pratiquants et les amis de bien) et comme le dit "zen occidental" en tant que pratique d'abandon intérieur et en tant que signe d'humilité. On ne se prosterne effectivement pas devant un être qu'on vénèrerait, mais devant la capacité à actualiser la bouddhéité et l'éveil présente chez tous les êtres.
Il y a aussi cet article /témoignage sur les prosternations dans le bouddhisme zen qui peut compléter les citations que tu as partagées.
https://lejardindelavisionpure.wordpress.com/2021/12/15/prosternations/
Concernant les prosternations, parfois spectaculaires dans le bouddhisme tibétain, notament lorsque les pratiquants parcourent de longues distances en montagne comme l'ascension du mont Kailash en se prosternant tous les trois pas pour accumuler plus de mérite, ou pour atteindre le nombre de 100 000 prosternations en "une vie", elles sont plus ordinairement comme dans le bouddhisme zen au nombre de trois au début de la pratique, pour se relier aux trois joyaux : Bouddha (le but), Dharma (l'enseignement, les moyens) et Sangha (la communauté des pratiquants et les amis de bien) et comme le dit "zen occidental" en tant que pratique d'abandon intérieur et en tant que signe d'humilité. On ne se prosterne effectivement pas devant un être qu'on vénèrerait, mais devant la capacité à actualiser la bouddhéité et l'éveil présente chez tous les êtres.
Il y a aussi cet article /témoignage sur les prosternations dans le bouddhisme zen qui peut compléter les citations que tu as partagées.
https://lejardindelavisionpure.wordpress.com/2021/12/15/prosternations/
genzai- Quetzálcoatl
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Le manège enchanté :)
Re: Se prosterner dans la tradition zen
Bonjour genzai et merci pour ces précisions...
Très émouvant aussi ce témoignage de Jiun Eric Rommeluère concernant Niwa Renpô...
Très émouvant aussi ce témoignage de Jiun Eric Rommeluère concernant Niwa Renpô...
Le manège enchanté- Titan
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genzai :)
Re: Se prosterner dans la tradition zen
Hé, malgré mon assiduité au zazen, j'ai pas voulu faire la couture du kesa, ni porter ce que je voyais être une robe. Alors, je n'ai pas connu la prosternation réservée au moine qui a bien fait ses voeux en répétant oui oui oui oui !
Kotaï ne voyait pas ça d'un bon œil (lui qui n'en avait qu'un en plus !).
Dans le catholicisme on se prosterne aussi face contre sol pour entrer en séminaire il me semble ? J'ai vu ça dans une cathédrale.
Kotaï ne voyait pas ça d'un bon œil (lui qui n'en avait qu'un en plus !).
Dans le catholicisme on se prosterne aussi face contre sol pour entrer en séminaire il me semble ? J'ai vu ça dans une cathédrale.
jean123- Encelade
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Non pas pour entrer en séminaire mais lors de l'ordination et de la prononciation des voeux. L'aspirant prêtre est alors couché, face contre terre.
AureaDraconis- Ganymède
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jean123 :)
Re: Se prosterner dans la tradition zen
@Jean
Ah moi, la robe zen, le kolomo, il me le faut pour méditer ! Bien sûr, ce n'est pas indispensable et on peut très bien pratiquer zazen sans ; néanmoins ça tend à créer je trouve une rupture symbolique opportune avec la vie ordinaire, ça rentre dans le rituel en quelque sorte.
D'autre part, c'est peut-être idiot mais c'est comme le kimono pour ces pratiques que sont le Taï chi ou le Qi Gong, tu sens que ce vêtement est véritablement taillé pour aller avec, je veux dire ça change véritablement quelque chose au niveau sensation. Après, il peut m'arriver aussi de méditer tout simplement jambes croisées sur mon canapé, sans kolomo et sans rituel, mais pour moi c'est différent de quand je fais zazen, et notamment bien sûr parce que la qualité de la posture se trouve dans ces conditions moins déterminante. D'ailleurs, j'appelle ça souvent la "dormitation".
Ah moi, la robe zen, le kolomo, il me le faut pour méditer ! Bien sûr, ce n'est pas indispensable et on peut très bien pratiquer zazen sans ; néanmoins ça tend à créer je trouve une rupture symbolique opportune avec la vie ordinaire, ça rentre dans le rituel en quelque sorte.
D'autre part, c'est peut-être idiot mais c'est comme le kimono pour ces pratiques que sont le Taï chi ou le Qi Gong, tu sens que ce vêtement est véritablement taillé pour aller avec, je veux dire ça change véritablement quelque chose au niveau sensation. Après, il peut m'arriver aussi de méditer tout simplement jambes croisées sur mon canapé, sans kolomo et sans rituel, mais pour moi c'est différent de quand je fais zazen, et notamment bien sûr parce que la qualité de la posture se trouve dans ces conditions moins déterminante. D'ailleurs, j'appelle ça souvent la "dormitation".
Le manège enchanté- Titan
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Hum , l'important n'est-il pas de se prosterner intérieurement , les manifestations extérieures ne font pas le dévot , love.
Professeur X- Soleil
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AureaDraconis :)
Re: Se prosterner dans la tradition zen
Personnellement, je ressens le besoin de le faire avec le corps tout entier, ce qui allie corps et esprit...
Le manège enchanté- Titan
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genzai et AureaDraconis :)
Re: Se prosterner dans la tradition zen
D'ailleurs Prof, peut-être trouveras-tu intéressant de lire ce que dit ici le dico des symboles...Ce n'est pas précisément sur la prosternation mais sur ce signe extérieur qu'est l'habit, celui du moine, je dis extérieur parce que tu parlais d'une prosternation intérieure ; on va voir que l'habit peut être considéré parfois comme une chose propre selon les traditions à posséder en elle-même un certain pouvoir :
"Il est un peu vite dit que l'habit ne fait pas le moine, ou que, selon Tchouang-tseu, il ne fait pas le mandarin. Certes, et ce n'est pas négligeable, l'habit monastique peut avoir pour but de masquer l'aspect individuel du corps. Mais la prise d'habit, dans l'antique Eglise d'Orient, comme dans les ordres religieux, a pu constituer un véritable second baptême, dont l'effet n'est pas qu'extérieur. L'habit des moines bouddhistes n'évoque pas que le détachement du monde, la poussière et les haillons ramassés au hasard des chemins. L'investiture du patriarcat zen se fait par la transmission de la robe, de la kâsaya. S'ils ne leur doivent pas leur science, les lettrés chinois annoncent néanmoins par leur bonnet rond, qu'ils savent des choses du ciel ; par leurs souliers carrés, qu'ils savent des choses de la terre ; par leurs pendeloques sonores, qu'ils savent mettre l'harmonie partout (Tchouang-tseu, ch 21). Si donc le vêtement extériorise la fonction ou l'état, il en est parfois le symbole et contribue même à conférer l'un à l'autre."
Le manège enchanté- Titan
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genzai :)
Re: Se prosterner dans la tradition zen
Il faut préciser que le kolomo est noir mais dessous le kimono est blanc. Le noir attire la lumière et le blanc la réfracte, c'est-à-dire qu'il protège aussi des ondes négatives !
jean123- Encelade
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Jean 123 : Au delà de l'aspect formel d'une cérémonie, prendre les voeux est un engagement profond à prendre seulement lorsqu'on se sent prêt et qui me parait plus relèver d'une "évidence" par rapport à sa propre pratique que d'une "obligation".
Et à partir de là, le kesa ne sera plus vu comme une robe extérieure à soi, et le fait de coudre les morceaux de tissus s'apparentera (de ce que les maitres en disent) à la pratique de l’humilité, de la patience, à l’esprit silencieux et flexible qui un point à la fois n'attend rien et accueille tout, comme le zazen en fait.
Donc, je pense que c'est à chacun son rythme ...
Et à partir de là, le kesa ne sera plus vu comme une robe extérieure à soi, et le fait de coudre les morceaux de tissus s'apparentera (de ce que les maitres en disent) à la pratique de l’humilité, de la patience, à l’esprit silencieux et flexible qui un point à la fois n'attend rien et accueille tout, comme le zazen en fait.
Donc, je pense que c'est à chacun son rythme ...
genzai- Quetzálcoatl
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Professeur X a écrit:Hum , l'important n'est-il pas de se prosterner intérieurement , les manifestations extérieures ne font pas le dévot , love.
Oui, c'est vrai. Il faut une profonde sincérité de l'esprit pour que les manifestations du corps puissent s'y unir et la renforcer.
genzai- Quetzálcoatl
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Je savais bien tout ça à l'époque. Pour moi, participer à un atelier de couture du késa n'était pas dans mes cordes.genzai a écrit:Jean 123 : Au delà de l'aspect formel d'une cérémonie, prendre les voeux est un engagement profond à prendre seulement lorsqu'on se sent prêt et qui me parait plus relèver d'une "évidence" par rapport à sa propre pratique que d'une "obligation".
Et à partir de là, le kesa ne sera plus vu comme une robe extérieure à soi, et le fait de coudre les morceaux de tissus s'apparentera (de ce que les maitres en disent) à la pratique de l’humilité, de la patience, à l’esprit silencieux et flexible qui un point à la fois n'attend rien et accueille tout, comme le zazen en fait.
Donc, je pense que c'est à chacun son rythme ...
Et puis, dans ma pratique de nombreuses disciplines, j'ai réduit mon zen à l'essentiel en limitant le formalisme.
J'ai aussi en pratiquant 2 disciplines martiales préféré le côté tonic, amical et rieur, que celui dans le zen où beaucoup de personnalités introverties venaient sans amitié manifestée.
Je peux faire mon extrapolation avec les étudiants en psycho avec qui une discussion pouvait vite tourner au conflit, d'ailleurs entre les cours ils parlaient rarement de ce qu'ils avaient appris et s'isolant assez, tandis que les étudiants en philo se réunissaient, discutant du cours, écoutant l'autre sans rompre brutalement les discussions avec emportement. C'est un peu caricatural, mais les ambiances sont différentes selon les disciplines et les instructeurs aussi.
Mon engagement, j'ai pu le vivre de différentes manières comme donner un jour tout ce que je possédais, ou intervenir dans des dangers pour protéger autrui. Prononcer des vœux sur quelque chose que je faisais déjà ? C'est tout un ensemble où l'individu peut ne pas se reconnaître à travers les autres et percevoir que l'authenticité dans ses actes ne rencontre que difficilement l'amitié philosophique si chère aux philosophes grecs, tout autant qu'un certaine profondeur dans l'engagement de sa vie même.
jean123- Encelade
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genzai :)
Re: Se prosterner dans la tradition zen
Je complète ma réponse en précisant que dans le zen il y a un étayage de l'enseignement avec des histoires de samouraïs. Ça démontre que c'est une voie davantage interne et les emprunts une voie externe, ouverte sur le monde.
C'est rare aussi que dans un cours collectif de yoga on ne rigole pas aussi. C'est une discipline également ouverte sur le monde car la complexité de cette voie oblige à accueillir les connaissances venues d'ailleurs.
Le zen n'offre pas une culture physique : étirements du corps avant et après zazen sont utiles pour entrer dans de bonnes dispositions, au moins articulaires, parce que nous ne vivons pas l'assise au sol au quotidien pour vivre et pas non plus la même morphologie.
Je ne crois pas qu'actuellement le pratiquant du zen puisse saisir ces histoires de samouraïs. Tiens c'est curieux, je me rappelle de mon rêve de cette nuit où l'on me dit de ne pas pousser une porte, je ne comprends pas et dans mon élan j'ouvre et il y a un labo de fabrication de drogue et là, un type armé.doit me supprimer. Oh, hier soir j'ai dit dans le topic Éveil Choucroute que les éveillés se shootent aux hormones (avec leur sexualité) malgré avoir vécu l'anéantissement du moi, d'après Nathan ! La déclaration de notre ami est stupéfiante !
J'ai connu des encerclements par des petites bandes de voyous et ne vois pas alors comment le pratiquant zen pourrait comprendre ces histoires de samouraïs sans se confronter à des dangers mortels de ce type où l'on est contraint d'accepter la mort pour puiser dans un état d'esprit originel qu'on recherche tant dans le zen ! Tiens, c'est encore une façon de mourir à soi-même que je n'avais pas répertoriée.
C'est rare aussi que dans un cours collectif de yoga on ne rigole pas aussi. C'est une discipline également ouverte sur le monde car la complexité de cette voie oblige à accueillir les connaissances venues d'ailleurs.
Le zen n'offre pas une culture physique : étirements du corps avant et après zazen sont utiles pour entrer dans de bonnes dispositions, au moins articulaires, parce que nous ne vivons pas l'assise au sol au quotidien pour vivre et pas non plus la même morphologie.
Je ne crois pas qu'actuellement le pratiquant du zen puisse saisir ces histoires de samouraïs. Tiens c'est curieux, je me rappelle de mon rêve de cette nuit où l'on me dit de ne pas pousser une porte, je ne comprends pas et dans mon élan j'ouvre et il y a un labo de fabrication de drogue et là, un type armé.doit me supprimer. Oh, hier soir j'ai dit dans le topic Éveil Choucroute que les éveillés se shootent aux hormones (avec leur sexualité) malgré avoir vécu l'anéantissement du moi, d'après Nathan ! La déclaration de notre ami est stupéfiante !
J'ai connu des encerclements par des petites bandes de voyous et ne vois pas alors comment le pratiquant zen pourrait comprendre ces histoires de samouraïs sans se confronter à des dangers mortels de ce type où l'on est contraint d'accepter la mort pour puiser dans un état d'esprit originel qu'on recherche tant dans le zen ! Tiens, c'est encore une façon de mourir à soi-même que je n'avais pas répertoriée.
Dernière édition par jean123 le Sam 29 Juin 2024 - 8:40, édité 2 fois
jean123- Encelade
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Jean 123 : Je peux entendre que le zen ne te corresponde pas à tes attentes, mais il faut savoir que le bouddhisme et donc le zen n'est pas une "activité mondaine" tournée vers le monde et dont l'objectif serait la recherche de bien-être et divertissement, mais une pratique supra mondaine qui ne rejette pas le monde mais qui est tournée vers le fonctionnement de l'esprit dans le but de se libérer des attachements et de la souffrance. Je ne pense pas qu'une chose ou l'autre soit "mieux ou un moins bien"qu'une autre, mais si on y cherche une activité mondaine, ce n'est pas la vocation du bouddhisme.
genzai- Quetzálcoatl
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Re: Se prosterner dans la tradition zen
Merci pour ton intervention genzai !
Tout au contraire, l'esprit du zen me correspond tout à fait, puisqu'il est complémentaire à ma culture yogique martiale et ma propre expérience phénoménale.
Kotaï nous a raconté dans les années 90 qu'il était allé au Japon pour les funérailles du sensei Deshimaru. Avant lui, le zen était très fortement en déclin au Japon. Après lui, les japonais relancent le zen dans une forme ostentatoire et cérémoniale.
Mon esprit contemplatif, d'ailleurs j'ai vécu un état de contemplation en zazen, me pousse au retrait du monde et à la pratique solidaire. Mais le Bouddha n'est-il pas représenté avec le sourire ?
Pour le yoga le sourire est la plus grande posture ! J'ai trop vu d'adeptes de zazen qui n'avaient pas cette première posture d'ouverture.
Mais je te dirais que c'est même un critère très fiable côté choix d'école d'arts martiaux où les adeptes qui ont le sourire, renvoient généralement à une pratique intense, dure, où la mortification est là, comme dans un zen vraiment incarné. Le sourire est la relaxation avant la concentration au combat ou en méditation.
Je pense parler d'authenticité et d'engagement dans la pratique et que pour toute discipline il y a un temps de relâchement maximal et de concentration maximale.
Même lorsqu'on est dans un état de concentration maximale face à des voyous, où toute émotion parasite disparaît nécessairement pour entrer dans une hyper-vigilance, il apparaît à un moment ce qu'on appelle le flow, c'est-à-dire un état de bien-être et de relâchement paradoxal dans une situation très critique.
L'on retrouve la même chose dans la contemplation où l'absence de dualité corps/esprit est particulièrement ressentie. Cette expérience pousse à éviter les mondanités qui intellectualisent la vie et divise corps et esprit. La contemplation est davantage dans un esprit d'émerveillement et le sourire est bien là aussi car même dans cet émerveillement l'on n'est pas figé.
Je serais plutôt à dire que ce que les gens peuvent faire du zen ou d'autres choses peut me conduire à préférer des ambiances souriantes, quand elles sont partagées.
D'ailleurs l'on dit qu'on reconnaît un maître à son rire. Et je pourrais ajouter à cela qu'un rire puissant, signe de bonne santé, est tellement émotionnel qu'après le rire, personnellement je ne me souviens plus de ce qui m'a fait rire. C'est ainsi qu'une scène drôle dans un film me laisse en mémoire que j'ai bien rigolé, mais ne sais plus pourquoi ! C'est fantastique car cela n'abîme en rien sa faculté de rire par l'usure de son rapport au monde.
Tout au contraire, l'esprit du zen me correspond tout à fait, puisqu'il est complémentaire à ma culture yogique martiale et ma propre expérience phénoménale.
Kotaï nous a raconté dans les années 90 qu'il était allé au Japon pour les funérailles du sensei Deshimaru. Avant lui, le zen était très fortement en déclin au Japon. Après lui, les japonais relancent le zen dans une forme ostentatoire et cérémoniale.
Mon esprit contemplatif, d'ailleurs j'ai vécu un état de contemplation en zazen, me pousse au retrait du monde et à la pratique solidaire. Mais le Bouddha n'est-il pas représenté avec le sourire ?
Pour le yoga le sourire est la plus grande posture ! J'ai trop vu d'adeptes de zazen qui n'avaient pas cette première posture d'ouverture.
Mais je te dirais que c'est même un critère très fiable côté choix d'école d'arts martiaux où les adeptes qui ont le sourire, renvoient généralement à une pratique intense, dure, où la mortification est là, comme dans un zen vraiment incarné. Le sourire est la relaxation avant la concentration au combat ou en méditation.
Je pense parler d'authenticité et d'engagement dans la pratique et que pour toute discipline il y a un temps de relâchement maximal et de concentration maximale.
Même lorsqu'on est dans un état de concentration maximale face à des voyous, où toute émotion parasite disparaît nécessairement pour entrer dans une hyper-vigilance, il apparaît à un moment ce qu'on appelle le flow, c'est-à-dire un état de bien-être et de relâchement paradoxal dans une situation très critique.
L'on retrouve la même chose dans la contemplation où l'absence de dualité corps/esprit est particulièrement ressentie. Cette expérience pousse à éviter les mondanités qui intellectualisent la vie et divise corps et esprit. La contemplation est davantage dans un esprit d'émerveillement et le sourire est bien là aussi car même dans cet émerveillement l'on n'est pas figé.
Je serais plutôt à dire que ce que les gens peuvent faire du zen ou d'autres choses peut me conduire à préférer des ambiances souriantes, quand elles sont partagées.
D'ailleurs l'on dit qu'on reconnaît un maître à son rire. Et je pourrais ajouter à cela qu'un rire puissant, signe de bonne santé, est tellement émotionnel qu'après le rire, personnellement je ne me souviens plus de ce qui m'a fait rire. C'est ainsi qu'une scène drôle dans un film me laisse en mémoire que j'ai bien rigolé, mais ne sais plus pourquoi ! C'est fantastique car cela n'abîme en rien sa faculté de rire par l'usure de son rapport au monde.
jean123- Encelade
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genzai :)
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