La douleur et la souffrance

Kzar a écrit:Il n'y a à se rendre nulle part. Quand la souffrance se présente, elle est là. La réaction mentale à cette souffrance montre que nous sommes là aussi, nous vivant séparés d'elle. De là deux possibilités: refuser que cette souffrance soit la en créant mentalement une alternative, ce qui devrait être, mais qui ne change strictement rien en soit à la situation présente. Deuxième possibilité, accueillir inconditionnellement la situation présente, qui comprend non seulement la souffrance mais aussi mon désir de m'en affranchir. À partir de là s'ouvre une potentialité de chemins dans l'espace temps pour essayer d'atteindre mon but de santé, de détente, de paix.
Si enfin il y a acceptation inconditionnelle de ce qui se présente sans aucune réaction égocentrique, bravo, tu es un sage et tu n'auras plus aucun besoin d'espace temps pour tenter d'infléchir le courant de ce qui est: tu vis ton ultime incarnation.

Miwae a écrit:Là où il y a la souffrance, là il faut aller, c'est qu'il faut creuser.

labeillou a écrit:Plus vivant, beaucoup plus.

peinture Anne Bachelier

Beaucoup de choses ont été dites, pour certaines très juste mes avis des pistes de recherches.

Ressentir c'est être vivant.
je pense à un ami très chère qui s'était mi à faire des bijoux en métal.
il travaillait la matière en la fondant à la cire perdue. Il a du arrêté à la suite de graves blessures.
Il est en fauteuil roulant et ne sent pas ses jambes. il ne sentait pas le métal en fusion.
Parfois, nous discutons.
Quelle souffrance est la plus difficile ? Celle de ne plus sentir ? Celle d'accepter de ne plus sentir ?
Ses jambes semblent mortes, pourtant on les voit souvent bouger frénétiquement.
ça remonte le long de sa colonne et l'agite jusqu'à la tête. C'est une souffrance sourde qui s'exprime. Quelque chose ne va pas "en bas" mais comme le "lien" est coupé entre le bas et le haut son intelligence corporelle a trouvé cette méthode de communication. Alors il sait, déplace sa jambe avec sa main, tourne un peu le thorax pour se repositionner. Il me sidère. il a acheté un camion adapté pour conduire avec "ascenseur" et tout. Il l'a aménagé lui même et voyage seul. Sans assistance, je veux dire. il sait reconquérir centimètres après centimètres son autonomie dans l'espace et le temps.
Il fait de la gravure aujourd'hui. La souffrance est là. physique, morale, il ne peut la faire disparaitre, mais il sait la sublimer. j' l'aime. c'est mon ami, il est extra-ordinaire. Un grand jardinier.  on en discute pendant des heures ...
j'espère que son histoire peut te donner des pistes à explorer pour trouver, sentir ce qui est vivant en toi. Il aime la partager.