Koans

X : "Si vous fermez la porte à toutes les erreurs, la vérité restera dehors."

Y : "Si vous ouvrez la porte à toutes les fenêtres, il y aura des courants d'air."

X : "Oui, un grand courant d'air qui ne sera stoppé par rien. En d'autres termes : je prends conscience de ce mécanisme par lequel, lorsque j'évacue une opinion, je tends à sentir le besoin de la remplacer par une autre...ou comme la nature a horreur du vide."

Y :  
"Quel est le bruit que font deux mains qui n'applaudissent  pas ?"

X : "C'est le même que celui que fait une bibliothèque."

Joli  

.
Lorsque j’applaudis, c’est laquelle de mes mains qui fait le plus de bruit ?

Plus haute est la lune, plus basses sont les ombres du château…

Si je marche à cloche pied,quelle est la jambe la plus lourde?

« En ne pensant ni au bien ni au mal, à cet instant précis : quel était ton visage originel avant que ton père et ta mère soient nés ? »

Balèze

quelle différence entre ce topic et Pensées du jour ?

Disons que ce sont des sortes d’énigmes sans réelles réponses qui a force de se focaliser dessus créees une entorse cerebral ce qui peut forcer le mental à aller se coucher.

╝ Songez à la garniture, d'un sandwich au pain ╗

Je sais pas si j'ai bien compris le principe

Ce sont des phrases paradoxales qui suspendent la logique du mental.
Et ouvrent les portes à la méditation

J'avoue mon explication était pas des meilleurs. Il y avait la tête bloquée entre un faux depart de sommeil et le réveil . Et puis comme toi,en mode découverte.

Beaucoup trop intelectuel pour moi en ce moment..
c'est un genre de méditation par l'absurde?

Hakaan a écrit:quelle différence entre ce topic et Pensées du jour ?

J'en vois deux :

1 - Ici on peut répondre longuement et discuter longuement sur un Koan alors que je crois savoir que dans la pensée du jour il est demandé d'éviter de trop longues discussions.

2 - Les koans sont une forme particulière de pensées du jour donc il est vrai que ce topic est comme une sorte de sous-rubrique de la pensée du jour, sur des pensées du jour ... un peu spéciales, relevant de la catégorie des koans.

Je ne sais pas si ceci est un Koan mais c'est ce qui m'est venu a l'esprit :

"Il faut y croire puisque c'est absurde. Il a été enseveli, il est ressuscité : cela est certain puisque c'est impossible"

Tertullien

Ce que je crois c'est que la rencontre avec des choses qu'on croyait impossible est quelque chose de transformant, ou qui peut le devenir, au delà du premier moment de trouble, si nous savons bien réagir.

C'est Leslie Kean et ses histoires d'OVNI qui m'a ouvert les yeux sur ce potentiel de la rencontre avec l'impossible - ou ce qu'on croyait impossible pour être précis.

Tiré de « Les histoires du Temple » histoires relatées par Wèizào zhě…

Li Hou questionna Xuan Ji : « Où se trouve le Bouddha des trois temps ? »
Yi Sin Chouei l’aurait dit-on découvert, répondit Xuan Ji, lorsqu’un jour, à brule pourpoint, alors qu’il finissait silencieusement de balayer la terrasse, Omi San, le cuisinier, l’interpela : « Arrêtez de dire des bêtises ! » avait-il dit.
Et qu’a donc compris Yi Sin Chouei de cette interpellation ? demanda Li Hou.
Il comprit ce qui avait poussé Yuan Ji Su à partir pour le mont Hui Yi Fou.
Explications : quand Syue Sian voulu entrer dans le zendo et demanda la permission à Huan Zi de le faire, repris Xuan Ji, ce dernier lui aurait dit : « Sortez d’abord avant d’entrer ! » Cela signifiait que l’esprit de Syue Sian était trop plein, qu’il fallait le vider. Le novice ne sut que faire et resta désemparé.
-Qu’aurait-il dû faire ? demanda Li Hou ?
-Il aurait dû connaître la saveur du lait de Dragonne. Si tel avait été le cas, il serait d’abord sorti avant d’entrer comme le lui avait ordonné son maître Huan Zi. Malheureusement, il n’a pas compris. A sa place, on dit que Yuan Ji Su à qui le maître avait fait la même requête, avait répondu : « Si je dois sortir avant d’entrer, alors il me faut d’abord me rendre au sommet du mont Hui-Yi-Fou. » Et sur l’instant, il mit son projet à exécution partant à pied pour ce long voyage.
Lorsqu’il fut question de parler de cet événement avec ses disciples, Huan Zi avait dit : « La détermination de Yuan Ji Su est comparable à celle d’une tigresse prête à défendre ses petits », et ayant prononcé ces mots, il se prosterna.

Cogitop a écrit:Ce sont des phrases paradoxales qui suspendent la logique du mental.

Et si je peux me permettre, je soupçonne, et c'est encore un paradoxe, qu'il faille résoudre les koan précisément par le biais du mental et donc par le biais de la raison...

C'est me semble-t-il le sens qu'on pourrait trouver dans les paroles suivantes, ainsi que dans le commentaire que Jian Su en fait :

Jin-woui dit :

Celui qui veut embrasser le Tao le perd.
Cette perte lui indique l’incommensurabilité du Tao.
Ainsi, la parole qui échoue à embrasser le Tao s’en rapproche par le biais même de cet échec.
Aussi, celui qui veut embrasser le Tao finit par voir son esprit s’abîmer.
Au coeur de cet abîme, son esprit abdique.
Abdiquant de cette manière, il devient paisible et retrouve la quintessence de la Voie.

Jian-su fit ce commentaire :

Seule la parole paradoxale est en mesure de ne pas trahir la Voie.
Mais celui qui en vient à cette extrême de ne pouvoir seulement plus s’exprimer que par paradoxes, finit par perdre sa vivacité et par lasser ses auditeurs, en effet, bien que parfaite sa parole en vient à sembler fade.

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Je pense qu’idéalement, un koan, questionnement paradoxal, est à choisir, à développer, en fonction des besoins de la personne, des besoins de l’élève.

Et seul, un bon maître comprendra comment éveiller et entretenir le bon dans l’élève et à le porter à continuer cette bonification koanique encore et encore…




«  La goutte d’eau prend conscience de son existence dans l’océan.
Elle ne disparaît pas en lui, seules ses limites personnelles disparaissent. »

Jeanne Guesné.


« Et si tu rencontres le Bouddha, ne le tue pas !
Fonds toi simplement en Lui. »

Cogitop a écrit:Je pense qu’idéalement, un koan, questionnement paradoxal, est à choisir, à développer, en fonction des besoins de la personne, des besoins de l’élève.

Certainement. Et à noter aussi ce que précise wiki, à savoir qu'il arrive qu'un moine puisse se voir assigner un seul kōan pour toute sa vie monastique.