Le manque
Page 2 sur 4 • Partagez
Page 2 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Le manque
Rappel du premier message :
Bonjour,
Je dirais pour amorcer le débat, que le manque ne me semble pas caractérisé essentiellement par le fait de vouloir plus, mais par celui de vouloir retrouver un état où rien ne manque, ce qui me semble très différent. En effet, à chaque fois que le désir d'une chose nous pousserait à agir dans le but de l'obtenir, ce serait sans doute paradoxalement pour retrouver un état où nous n'aurions plus à souffrir le fait de la désirer, plus que pour obtenir la chose en elle-même. En d'autres termes, ce ne serait pas cette chose qui fondamentalement nous manquerait, mais l'état d'équilibre que représente l'absence de désir dont nous prive précisément le désir de cette chose, et ce serait en la possédant que nous pourrions momentanément venir à bout de la souffrance produite par le désir. On comprend évidemment par là que ce qui nous conduit à chercher satisfaction dans les objets des sens, est déterminé par un manque relevant d'une pulsion bien plus primordiale que celle que nous pourrions observer au contact d'un objet de désir et qui n'en serait que la conséquence, et aussi pourquoi les sages de tous bords n'ont eu de cesse d'affirmer que la recherche de satisfactions ponctuelles ne saurait être en mesure d'expugner cette Soif qui en l'occurrence est en train de détruire notre planète ainsi que bon nombre de ses habitants.
Bonjour,
Je dirais pour amorcer le débat, que le manque ne me semble pas caractérisé essentiellement par le fait de vouloir plus, mais par celui de vouloir retrouver un état où rien ne manque, ce qui me semble très différent. En effet, à chaque fois que le désir d'une chose nous pousserait à agir dans le but de l'obtenir, ce serait sans doute paradoxalement pour retrouver un état où nous n'aurions plus à souffrir le fait de la désirer, plus que pour obtenir la chose en elle-même. En d'autres termes, ce ne serait pas cette chose qui fondamentalement nous manquerait, mais l'état d'équilibre que représente l'absence de désir dont nous prive précisément le désir de cette chose, et ce serait en la possédant que nous pourrions momentanément venir à bout de la souffrance produite par le désir. On comprend évidemment par là que ce qui nous conduit à chercher satisfaction dans les objets des sens, est déterminé par un manque relevant d'une pulsion bien plus primordiale que celle que nous pourrions observer au contact d'un objet de désir et qui n'en serait que la conséquence, et aussi pourquoi les sages de tous bords n'ont eu de cesse d'affirmer que la recherche de satisfactions ponctuelles ne saurait être en mesure d'expugner cette Soif qui en l'occurrence est en train de détruire notre planète ainsi que bon nombre de ses habitants.
Le manège enchanté- Lune
-
Messages : 2624
Date d'inscription : 17/12/2018
Localisation : Lot 46
Re: Le manque
Dans Le Monde comme volonté et représentation (livre II, 38), Schopenhauer écrit : « Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance. La satisfaction y met fin ; mais pour un désir qui est satisfait, dix au moins sont contrariés ».
Il existe deux types de manque : celui d'ordre pratique et vital ou celui relatif au désir mental. Dans tous les cas, l'homme trouve un attrait particulier pour un objet dont il devient l'esclave par son absence. Si l'on se pose la question de la préséance, il apparaît que l'envie provoque la sensation de privation. En effet, le vide s'organise autour de la plénitude envisagée par la possession objective. Cette relation adjacente à celle du sujet nous notifie le besoin d'être à travers les moyens apparents. D'où la vision pessimiste de Schopenhauer avec l'assimilation du désir à la volonté et la difficulté de s'affranchir de cette dernière.
La particularité de l'être humain réside dans la maîtrise relative sur ses instincts et pulsions par forme rationnelle. L'effectif se trouve suspendu au nom d'une éthique, d'une morale ou d'une projection sur un danger présent ou à venir. Par conscientisation du pur et de l'impur, l'homme se débat avec les motifs inconscients. Des structures archétypales brodent sa trame de vie et il travaille souvent contre lui-même. Comme le souligne Prof X, par l'identification liée à des schémas souvent profondément enfouis, il prend contact avec une dénaturation du réel dans la trinité sujet-objet-conscience.
D'autre part, je dirais que le désir naît de l'identification et que celle-ci engendre le cycle objet-désir-objet. Cet appétit ne se trouve jamais rassasié puisqu'il s'attache à tout phénomène pouvant lui donner cause. La lutte interne consiste à vivre une continuelle déception par la poursuite d'un bien de forme ou de valeur dont l'appropriation révèle seulement l'absence de plénitude. Spinoza pose le désir comme essence. L'homme cherche à persévérer dans son être et par son effort (conatus) il se déploie à travers le monde. La joie qu'il éprouve provient du passage d'un état à un autre de plus grande perfection.
Le manque induit conséquemment un mouvement volitif et cognitif. Il asservit à sa propre valeur tandis qu'il révèle la souffrance originelle. Pour celui ou celle dont l'aspiration procurerait la force nécessaire à une compréhension de la dualité, le chemin propose une mise en veille des processus de volonté. Lorsque le vide se perçoit comme le vide alors le plein devient le plein. Si chaque chose est à sa place, l'on devient indifférent au monde. Alors tout égal brille dans sa plénitude tel qu'il est. Cet amour se projette en soi. Soi s'assimile à ceci et s'offre à Cela.
Aimelavie- Quetzálcoatl
-
Messages : 75
Date d'inscription : 13/05/2018
Localisation : Valenciennes
Re: Le manque
Si tout était parfait dans le meilleur des mondes,
Qu’est-ce qu’on s’emmerderait !
On a besoin du manque pour apprécier le mieux.
D’entretenir le désir de nourrir ses envies...
Qu’est-ce qu’on s’emmerderait !
On a besoin du manque pour apprécier le mieux.
D’entretenir le désir de nourrir ses envies...
Cogitop- Vénus
-
Messages : 3664
Date d'inscription : 22/08/2018
Localisation : Broceliande
Emploi/loisirs : Chamane-médecin
Humeur : En miroir
Re: Le manque
Cogitop a écrit:Si tout était parfait dans le meilleur des mondes,
Qu’est-ce qu’on s’emmerderait !
C'est à peu de choses près ce que dit l'Architecte de la Matrice dans Matrix je crois
Le manège enchanté- Lune
-
Messages : 2624
Date d'inscription : 17/12/2018
Localisation : Lot 46
Re: Le manque
En fin de compte, lorsqu’on parvient à la contempler, il n’y-a rien de plus désaltérant que la soif.
Le manège enchanté- Lune
-
Messages : 2624
Date d'inscription : 17/12/2018
Localisation : Lot 46
Re: Le manque
Hum , c'est quand on ressent l'ineffable impression de sa propre présence en soi qu'on prend conscience du manque que l'on n'a pas ressentit , rien ne nous fait savoir que nous ne sommes pas conscient de nous mêmes , sinon cette présence que nous avons de parfois de nous , nous manquons nous ? , nous rappelons nous que nous ne sommes pas là , que nous ne sommes pas , pourquoi ne nous manquons nous pas ? , love .
Dernière édition par Professeur X le Mar 12 Fév 2019 - 11:27, édité 1 fois
Professeur X- Soleil
-
Messages : 5365
Date d'inscription : 12/05/2018
Localisation : ici
Re: Le manque
Pour moi le manque n’est pas quelque chose en moins, mais quelque chose en plus.
Invité- Invité
Re: Le manque
Lotus a écrit:Et si le manque n’etait Pas quelque chose en moins, mais quelque chose en plus ?
Hum , il me semble avoir déjà lu ça quelque part , love .
Professeur X- Soleil
-
Messages : 5365
Date d'inscription : 12/05/2018
Localisation : ici
Re: Le manque
Professeur X a écrit:Lotus a écrit:Et si le manque n’etait Pas quelque chose en moins, mais quelque chose en plus ?
Hum , il me semble avoir déjà lu ça quelque part , love .
je radote on dirai, au moins je suis fidèle à ma vision des choses
Invité- Invité
Re: Le manque
Le manège enchanté a écrit:En fin de compte, lorsqu’on parvient à la contempler, il n’y-a rien de plus désaltérant que la soif.
Donc il faudrait voir dans le manque l'existence de la satisfaction, le plaisir et souffrance étant deux aspects d'une même chose, si intimement liés que l'on pourrait observer derrière chaque manque la satisfaction qui lui est associée et s'en trouver comblé.
Ça me fait penser à une réponse de arrow qui disait qu'il fallait apprendre à "aimer" les mauvais moments, que je ne comprends pas dans le sens de les saisir, mais plutôt d'en apprécier la complémentarité avec les bons de sorte que rencontrer l'un, c'est aussi rencontrer l'autre et qu'on pourrait ainsi en éprouver une forme de complétude ?!
...réflexion à expérimenter ...
Invité- Invité
Re: Le manque
La complétude, c’est lorsqu’on est conscient que le manque ne nous manque plus.Lotus a écrit:Pour moi le manque n’est pas quelque chose en moins, mais quelque chose en plus.
Et même si le manque n’est plus là...
Il est là, en souvenir...
Juste en cas de besoin.
Cogitop- Vénus
-
Messages : 3664
Date d'inscription : 22/08/2018
Localisation : Broceliande
Emploi/loisirs : Chamane-médecin
Humeur : En miroir
Re: Le manque
Cogitop a écrit:La complétude, c’est lorsqu’on est conscient que le manque ne nous manque plus.Lotus a écrit:Pour moi le manque n’est pas quelque chose en moins, mais quelque chose en plus.
Et même si le manque n’est plus là...
Il est là, en souvenir...
Juste en cas de besoin.
Oula, c’est confus un peu non ?
Invité- Invité
Re: Le manque
Là où satisfaction et manque coïncident... instant soumis à l'impermanence dont l'expérimentation de l'un se rappellerait, en souvenir, à l'existence de l'autre et dont l'observation tendrait à nouveau vers un réalignement.Cogitop a écrit:La complétude, c’est lorsqu’on est conscient que le manque ne nous manque plus.Lotus a écrit:Pour moi le manque n’est pas quelque chose en moins, mais quelque chose en plus.
Et même si le manque n’est plus là...
Il est là, en souvenir...
Juste en cas de besoin.
Et c'est possible ça ?
Invité- Invité
Re: Le manque
Arpège a écrit:Là où satisfaction et manque coïncident... instant soumis à l'impermanence dont l'expérimentation de l'un se rappellerait, en souvenir, à l'existence de l'autre et dont l'observation tendrait à nouveau vers un réalignement.Cogitop a écrit:La complétude, c’est lorsqu’on est conscient que le manque ne nous manque plus.Lotus a écrit:Pour moi le manque n’est pas quelque chose en moins, mais quelque chose en plus.
Et même si le manque n’est plus là...
Il est là, en souvenir...
Juste en cas de besoin.
Et c'est possible ça ?
J'ai l'impression que vous venez de décrire ça :
Invité- Invité
Re: Le manque
Je pense que c’est plus compliqué que ça. Non pas que le Taiji soit simple à comprendre. Bien que chacun puisse à son niveau y voir quelque chose
Invité- Invité
Re: Le manque
Lotus a écrit:@Arpège désolé je me suis mal exprimé, je répondais à Aspirant
Ah bon ? Y a qu'avec moi que tu te montres désagréable alors ? Bon ben je resterais à mon niveau bien modeste de compréhension alors...
[Attention ceci est un troll de niveau omega à ne surtout pas prendre au premier degré ]
Invité- Invité
Re: Le manque
Je dit que je te répondais parce que je parlais de la compréhension du Taiji
Invité- Invité
Re: Le manque
Oui j'avais compris t'inquiète je faisais un troll en lien avec la discussion en HS pas de soucis...
Invité- Invité
Re: Le manque
La complétude c’est quand on a plus de manque.
Mais qu’on savoure encore le peu de souvenir qui nous en reste.
Mais qu’on savoure encore le peu de souvenir qui nous en reste.
Cogitop- Vénus
-
Messages : 3664
Date d'inscription : 22/08/2018
Localisation : Broceliande
Emploi/loisirs : Chamane-médecin
Humeur : En miroir
Re: Le manque
Y’a quelque chose qui cloche dans ce discours Cogitop. S’il n’y a plus de manque il n’y a plus de souvenirs à savourer. Seulement des souvenirs tout court
Invité- Invité
Re: Le manque
Arpège a écrit:
Ça me fait penser à une réponse de arrow qui disait qu'il fallait apprendre à "aimer" les mauvais moments, que je ne comprends pas dans le sens de les saisir, mais plutôt d'en apprécier la complémentarité avec les bons de sorte que rencontrer l'un, c'est aussi rencontrer l'autre et qu'on pourrait ainsi en éprouver une forme de complétude ?!
...réflexion à expérimenter ...
Tout dépend du mauvais moment vécu.....Prenons par exemple quelqu'un qui est torturé ou bien d'autres choses très très désagréables.....je ne pense pas qu'on puisses les apprécier sur le moment et même après niveau souvenir. Par contre un "mauvais moment" plus proche de la "contrariété" oui on peut le voir comme tu le dis.
Totem- Antarès
-
Messages : 8581
Date d'inscription : 11/05/2018
Localisation : Voie Lactée
Page 2 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Page 2 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|