Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
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Contes d'ici et là
Les bras de la dryade
"Quand Timaeus était un bébé, il pouvait déjà disparaître des heures entières.
Cela rendait Megaera folle de se réveiller le matin et trouver son berceau vide. Ou de se tourner quelques secondes pour retrouver son panier retourné, la porte ouverte et son enfant nulle part en vue.
La première fois arriva quelques jours à peine après sa naissance. Après des jours à refuser de laisser quiconque le prendre, des jours à se souvenir de son petit corps immobile, inerte et enveloppé de lin brut, elle avait finalement succombé à l’épuisement, l’avait posé dans son petit lit et s’était endormie, une main sur son petit ventre rond, à sentir sa respiration.
Et elle se réveilla devant un lit vide.(...) "
http://valeriane.org/blog/les-bras-de-la-dryade/
Dernière édition par Kolam le Lun 14 Mai 2018 - 18:26, édité 1 fois (Raison : Absence de majuscule dans le titre.)
Dryade- Quetzálcoatl
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Localisation : Lorraine
.Elili :)
Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
Merci Dryade
et pour le lien...
... suis allée chercher la suite, du coup ... quelle belle histoire
"Elle se réveilla et hurla, hurla encore plus fort que quelques jours plus tôt, quand sa mère lui annonça que le bébé n’était pas même né.
Sa famille arriva en courant, ses frères fouillèrent la maison, la forge, le jardin, son père courut partout en appelant et priant le Fantôme, sa mère la tint contre elle, paniquée, car même un faune aussi jeune ne peut disparaître seul.
Et puis Panos revint avec Timaeus en bonne santé, encore à moitié endormit, son visage couvert de sève parfumée.
‘Je l’ai trouvé dans un arbre’ déclara t’il ‘perché dans les branches comme un petit oiseau à fourrure’
Megaera reprit son bébé dans ses bras, l’embrassant, pleurant et riant à la fois et ne le reposa pas pour encore plusieurs jours.
Et cela arriva à nouveau.
Très vite, tout le monde s’habitua à sortir de la maison et chercher dans les arbres pour retrouver un petit bébé rouquin endormit dans les branches, au milieu des oiseaux, des fleurs et des insectes.
Seule Megaera ne se fit pas aux disparitions de son fils. Chaque fois qu’elle trouvait son lit vide, son berceau retourné, elle ressortait en courant, le péchait des branches et retournait à l’intérieur, le serrant fort contre elle.
Et un jour, elle courut plus vite que d’habitude. Peut être parce qu’il avait une de ces fièvres enfantines, ou que ses dents lui faisaient mal, ou parce qu’elle était une mère surprotectrice, mais cette fois, elle fut encore plus rapide à sortir de la maison.
Et elle la vit.
A la place du grand saule qu’elle avait toujours connu (elle dormait à l’ombre de cet arbre enfant, peut être que c’est de là que Timaeus avait prit cette habitude?) il y avait une grande femme au parfum de sève et à la peau d’écorce.
A la place de l’arbre solide aux longues feuilles, il y avait une belle, grande femme aux yeux d’ambres, au sourire pleins d’amour et de tendresse pour le tout petit bébé qui dormait dans ses mains.
Elle connaissait l’existence des dryades, son oncle Thaddai et son frère Zotikos, lui avaient souvent parlé de leurs rencontres avec elles. Mais elle n’en avait jamais rencontré une. Elle n’avait jamais su que le grand saule près de leur maison en était une.
Ellen’avait jamais sut que quelqu’un veillait sur son fils quand elle ne pouvait pas.
Alors elle s’arrêta.
Elle recula.
Elle ne ferma pas la porte parce que… Ben… Maman surprotectrice.
Mais elle prit son panier à ouvrages, s’assit près de la porte et commença à tisser un ruban.
Et quand, quelques heures plus tard, Timaeus se réveilla affamé dans le nid d’un arbre, elle vint calmement le prendre, et noua le joli ruban autour d’une des branches, remerciant la dryade de prendre soin de son fils.
Elle ne revit jamais la dryade, parfois, elle se demande si elle n’a pas rêvé cette rencontre
Mais ensuite, elle sent les baisers parfumés à la sève sur le visage de son fils, elle sent la douceur de ses boucles soigneusement peignées, et elle ajoute des perles et des rubans aux branches du saule."
et pour le lien...
... suis allée chercher la suite, du coup ... quelle belle histoire
"Elle se réveilla et hurla, hurla encore plus fort que quelques jours plus tôt, quand sa mère lui annonça que le bébé n’était pas même né.
Sa famille arriva en courant, ses frères fouillèrent la maison, la forge, le jardin, son père courut partout en appelant et priant le Fantôme, sa mère la tint contre elle, paniquée, car même un faune aussi jeune ne peut disparaître seul.
Et puis Panos revint avec Timaeus en bonne santé, encore à moitié endormit, son visage couvert de sève parfumée.
‘Je l’ai trouvé dans un arbre’ déclara t’il ‘perché dans les branches comme un petit oiseau à fourrure’
Megaera reprit son bébé dans ses bras, l’embrassant, pleurant et riant à la fois et ne le reposa pas pour encore plusieurs jours.
Et cela arriva à nouveau.
Très vite, tout le monde s’habitua à sortir de la maison et chercher dans les arbres pour retrouver un petit bébé rouquin endormit dans les branches, au milieu des oiseaux, des fleurs et des insectes.
Seule Megaera ne se fit pas aux disparitions de son fils. Chaque fois qu’elle trouvait son lit vide, son berceau retourné, elle ressortait en courant, le péchait des branches et retournait à l’intérieur, le serrant fort contre elle.
Et un jour, elle courut plus vite que d’habitude. Peut être parce qu’il avait une de ces fièvres enfantines, ou que ses dents lui faisaient mal, ou parce qu’elle était une mère surprotectrice, mais cette fois, elle fut encore plus rapide à sortir de la maison.
Et elle la vit.
A la place du grand saule qu’elle avait toujours connu (elle dormait à l’ombre de cet arbre enfant, peut être que c’est de là que Timaeus avait prit cette habitude?) il y avait une grande femme au parfum de sève et à la peau d’écorce.
A la place de l’arbre solide aux longues feuilles, il y avait une belle, grande femme aux yeux d’ambres, au sourire pleins d’amour et de tendresse pour le tout petit bébé qui dormait dans ses mains.
Elle connaissait l’existence des dryades, son oncle Thaddai et son frère Zotikos, lui avaient souvent parlé de leurs rencontres avec elles. Mais elle n’en avait jamais rencontré une. Elle n’avait jamais su que le grand saule près de leur maison en était une.
Ellen’avait jamais sut que quelqu’un veillait sur son fils quand elle ne pouvait pas.
Alors elle s’arrêta.
Elle recula.
Elle ne ferma pas la porte parce que… Ben… Maman surprotectrice.
Mais elle prit son panier à ouvrages, s’assit près de la porte et commença à tisser un ruban.
Et quand, quelques heures plus tard, Timaeus se réveilla affamé dans le nid d’un arbre, elle vint calmement le prendre, et noua le joli ruban autour d’une des branches, remerciant la dryade de prendre soin de son fils.
Elle ne revit jamais la dryade, parfois, elle se demande si elle n’a pas rêvé cette rencontre
Mais ensuite, elle sent les baisers parfumés à la sève sur le visage de son fils, elle sent la douceur de ses boucles soigneusement peignées, et elle ajoute des perles et des rubans aux branches du saule."
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Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
Postez ici vos contes et histoires de sagesse et spirituels : zen, soufies, bouddhistes, chrétiennes, etc...
Dernière édition par Miwae le Mar 25 Sep 2018 - 16:31, édité 2 fois (Raison : Fusion des topics Proverbes et contes spirituels)
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
Une histoire Zen:
Un ermite vivait au bord d'une mare. Un matin, un jeune homme l'aborde :
"Maître, dit-il, je veux être votre disciple, j'y suis résolu.
– Pourquoi ? demande le maître.
– Parce que je veux trouver Dieu !
Sans prévenir, le maître saisit alors le jeune homme au collet et lui plonge brutalement la tête dans l'eau de la mare. Il le maintient ainsi pendant quelques secondes, tandis que le malheureux se débat :
– Que désirais-tu, quand je te maintenais la tête sous l'eau ? interroge le maître.
– De l'air ! fait le jeune homme, toussant et crachant. De l'air !
– Bien, fait le maître. Quand tu auras besoin de Dieu autant que tu as eu besoin d'air, tu reviendras ! "
Un ermite vivait au bord d'une mare. Un matin, un jeune homme l'aborde :
"Maître, dit-il, je veux être votre disciple, j'y suis résolu.
– Pourquoi ? demande le maître.
– Parce que je veux trouver Dieu !
Sans prévenir, le maître saisit alors le jeune homme au collet et lui plonge brutalement la tête dans l'eau de la mare. Il le maintient ainsi pendant quelques secondes, tandis que le malheureux se débat :
– Que désirais-tu, quand je te maintenais la tête sous l'eau ? interroge le maître.
– De l'air ! fait le jeune homme, toussant et crachant. De l'air !
– Bien, fait le maître. Quand tu auras besoin de Dieu autant que tu as eu besoin d'air, tu reviendras ! "
Dernière édition par Benji le Mer 6 Juin 2018 - 13:54, édité 1 fois
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Kouen- Rhéa
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
Les Apophtegmes des Pères du désert (Apophtegma Patrum ou Apophthegmata Patrum en latin, « Paroles des Pères ») sont un ensemble de préceptes, d'anecdotes et de paroles, attribués aux ermites et aux moines qui peuplèrent les déserts égyptiens au IVe siècle. Les apophtegmes illustrent la vie spirituelle, l'éthique et les principes ascétiques et monastiques des Pères du désert. Transmis oralement en copte, ils furent mis par écrit aux IVe et Ve siècles et compilés en grec dans la première moitié du Ve siècle par Pallade dans son Histoire lausiaque et Théodoret dans son Histoire religieuse.
Exemples:
Abba Arsène
Abba Arsène dit : " Si nous cherchons Dieu, il se manifestera à nous ; et si nous le retenons, il demeurera près de nous".
Abba Pambo
Théophile, l'archevêque d'Alexandrie, vint un jour à Scété. Les frères qui étaient réunis, demandèrent à l'abbé Pambo de dire quelques mots à l'évêque pour l'édifier. Mais il répondit : " S'il n'est pas édifié par mon silence, il ne le sera pas par mes paroles".
Abba inconnu
Un frère demande à un ancien : " Dis-moi : Comment me sauver ?". L'ancien lui répond : " Si tu peux être injurié et le supporter, c'est une grande chose, plus grande que toutes les vertus"
Abba Poémen
Abba Joseph dit : Un jour, nous sommes assis avec Abba Poémen. Il parle d'Abba Agathon. Nous lui disons : "Agathon est bien jeune. Pourquoi l'appelles-tu Abba ?". Abba Poémen dit : "Parce que sa bouche fait de lui un Abba".
Abba inconnu
Un frère dit à un grand vieillard : "Abba, je voudrais trouver un vieillard conforme à ma volonté et mourir avec lui". Le vieillard lui dit : "Tiens, tiens ! C'est une bonne recherche, monsieur ! " Mais lui, le disciple, pense avoir bien parlé et ne fait pas attention à la réponse du vieillard. Puis quand le vieillard voit que son disciple ne comprend pas qu'il se moque de lui, il lui dit : "Donc, si tu trouves un vieillard conforme à ta volonté, tu veux demeurer avec lui ? " - "Eh oui, répond le disciple, c'est bien ce que je veux". Le vieillard lui dit : "Peut-être n'est-ce pas pour que tu suives la volonté du vieillard, mais pour que celui-ci fasse la tienne et que tu aies la paix". Alors le frère comprenant ce qu'il avait dit, se lève, se prosterne à terre et dit : "Pardonne-moi, je croyais dire quelque chose de bien, alors qu'il n'en était pas ainsi"
Abba Poémen
Un frère interroge Abba Poémen et lui dit : " Des frères habitent avec moi ; veux-tu que je leur commande ? " Le vieillard répond : "Non, mais fais d'abord le travail, et s'ils veulent vivre, ils veilleront sur eux-mêmes". Le frère lui dit : "Mais ce sont eux-mêmes, Père, qui veulent que je leur commande". Le vieillard lui dit : "Non, mais deviens leur modèle, non pas leur législateur".
Abba Sisoès
Abba Ammon, de Rhaïtou, dit à Abba Sisoès : "Quand je lis la Bible, mon esprit a envie de préparer un beau discours. Alors je pourrai répondre si on m'interroge". L'ancien lui dit : "Ce n'est pas nécessaire. Essaie plutôt de garder ton esprit pur. Alors tu obtiendras, pour toi-même, d'être sans souci et d'avoir le don de la parole pour enseigner les autres".
Exemples:
Abba Arsène
Abba Arsène dit : " Si nous cherchons Dieu, il se manifestera à nous ; et si nous le retenons, il demeurera près de nous".
Abba Pambo
Théophile, l'archevêque d'Alexandrie, vint un jour à Scété. Les frères qui étaient réunis, demandèrent à l'abbé Pambo de dire quelques mots à l'évêque pour l'édifier. Mais il répondit : " S'il n'est pas édifié par mon silence, il ne le sera pas par mes paroles".
Abba inconnu
Un frère demande à un ancien : " Dis-moi : Comment me sauver ?". L'ancien lui répond : " Si tu peux être injurié et le supporter, c'est une grande chose, plus grande que toutes les vertus"
Abba Poémen
Abba Joseph dit : Un jour, nous sommes assis avec Abba Poémen. Il parle d'Abba Agathon. Nous lui disons : "Agathon est bien jeune. Pourquoi l'appelles-tu Abba ?". Abba Poémen dit : "Parce que sa bouche fait de lui un Abba".
Abba inconnu
Un frère dit à un grand vieillard : "Abba, je voudrais trouver un vieillard conforme à ma volonté et mourir avec lui". Le vieillard lui dit : "Tiens, tiens ! C'est une bonne recherche, monsieur ! " Mais lui, le disciple, pense avoir bien parlé et ne fait pas attention à la réponse du vieillard. Puis quand le vieillard voit que son disciple ne comprend pas qu'il se moque de lui, il lui dit : "Donc, si tu trouves un vieillard conforme à ta volonté, tu veux demeurer avec lui ? " - "Eh oui, répond le disciple, c'est bien ce que je veux". Le vieillard lui dit : "Peut-être n'est-ce pas pour que tu suives la volonté du vieillard, mais pour que celui-ci fasse la tienne et que tu aies la paix". Alors le frère comprenant ce qu'il avait dit, se lève, se prosterne à terre et dit : "Pardonne-moi, je croyais dire quelque chose de bien, alors qu'il n'en était pas ainsi"
Abba Poémen
Un frère interroge Abba Poémen et lui dit : " Des frères habitent avec moi ; veux-tu que je leur commande ? " Le vieillard répond : "Non, mais fais d'abord le travail, et s'ils veulent vivre, ils veilleront sur eux-mêmes". Le frère lui dit : "Mais ce sont eux-mêmes, Père, qui veulent que je leur commande". Le vieillard lui dit : "Non, mais deviens leur modèle, non pas leur législateur".
Abba Sisoès
Abba Ammon, de Rhaïtou, dit à Abba Sisoès : "Quand je lis la Bible, mon esprit a envie de préparer un beau discours. Alors je pourrai répondre si on m'interroge". L'ancien lui dit : "Ce n'est pas nécessaire. Essaie plutôt de garder ton esprit pur. Alors tu obtiendras, pour toi-même, d'être sans souci et d'avoir le don de la parole pour enseigner les autres".
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
A propos de Satan et de la ruse divine...
Le cheikh Ahmad al Alawi raconte sa rencontre avec Satan dans le monde subtil :
“Dans le monde subtil, je rencontrai Satan et m’adressai ainsi à lui : Pourquoi cet orgueil? Faisant allusion à son refus de se prosterner devant Adam.
- Parmi vous les hommes, il y en a de plus orgueilleux que moi répondit-il.
- Que veux-tu dire? Insistai-je.
-Mon orgueil ne visait pas Dieu, expliqua t-il, puisque j’avais coutume de m’incliner et de me prosterner devant lui, et je continuerais s’il le voulait. Mais lorsqu’il m’a ordonné de me prosterner devant une créature, j’ai refusé précisément parce qu’il s’agissait d’un être créé. Mais vous les hommes, il vous a ainsi ordonné de vous prosterner devant Lui : “Ô vous qui croyez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur et faites le bien, peut-être réussirez-vous (22-77)” ... et la plupart d’entre vous refusez de vous prosterner - il fait allusion à ceux qui délaissent la prière. Votre orgueil n’est-il pas pire que le mien? - C’est toi qui les empêches ! Répliquai-je; c’est toi leur tentateur!” Il éclata alors de rire et se mit à railler ma faible connaissance de Dieu, rétorquant : “Si je suis leur tentateur et que c’est moi qui les empêche de se prosterner, qui donc est mon tentateur à moi, celui qui m’empêche de me prosterner?” Je laissai échapper un cri de stupéfaction puis, ne sachant pas quoi répondre, lui lançais quand même : “Maudit sois-tu ! Que Dieu me préserve de toi !”
Sache tout de même, mon frère, que la véritable raison d’être (hikma) du démon n’est pas accessible à la raison et que la plupart des gens ne peuvent la comprendre. Cette expression traduit différents niveaux de réalité, et ses aspects (madhâhir) sont innombrables. Alors ne crois pas que Satan soit enfermé dans une forme particulière; sa force est impérieuse et lui-même n’est pas contraint, sauf si Dieu nous protège et nous fait entrer dans sa forteresse. Il a une énorme capacité d’adaptation et de transformation qui lui permet d’être transgresseur alors qu’il accompagne le transgresseur, pieux lorsqu’il fréquente l’homme pieux, dévot avec les dévots, savant avec les savants, ascète avec les ascètes, connaissant avec les connaissants, et il sait même se transformer en “envoyé” lorsqu’il se retrouve avec un envoyé. Il prend la forme qui convient au degré de chacun, car il n’est que l’agent de la ruse divine (makr), à tous les niveaux. Une tradition rapporte que “Satan circule dans les fils d’Adam à travers le sang.” C’est l’une des réalités de la nature humaine, et l’un des degrés auxquels participe l’homme. Chacun de ces degrés, parties intégrantes de sa nature, essaie de se l’accaparer entièrement, et Satan est de leur nombre.
J’ai dit en ce sens :
“Ne crois pas que Satan te soit étranger. Il prend sa part, lui qui fait partie intégrante de toi-même. Comme c’est le cas des anges, des passions et de l’Esprit. Chacun apporte sa pierre à l’édifice de ton être.”
Voilà pourquoi ce qu’on appelle Satan prend la forme qui convient à l’état de chacun. On va même jusqu’à dire que le Satan du connaissant est lui-même connaissant. Maintenant que tu sais cela, et que tu connais sa capacité de ruse et d’adaptation, ainsi que son pouvoir universel d’immixtion, tu comprendras pourquoi sa véritable nature procède du Nom divin “Celui qui égare”. Voilà pourquoi Dieu nous a mis en garde contre lui dans de nombreux versets, étant donné ce qu’est sa véritable nature. La sagesse divine agit, et Sa toute-puissance produit ses effets dans l’ensemble de la manifestation; toute manifestation (madhhar) porte la trace de l’intervention divine, autant concernant le salut que la perdition. On a dit à ce propos : “S’il n’y avait le voile de l’existence, je parlerais ! Tout ce que je suis n’est que l’effet de l’autorité des Noms divins dans la manifestation. Il ne s’agit pas d’un jeu, les hommes n’ont pas été créé en vain, quand bien même ils manqueraient de droiture. Tout ce qui les touche porte la marque des Noms divins. Et si la pure Essence divine se trouve qualifiée, c’est pour que se manifeste l’autorité des Noms. Ses deux poignées les retournent et les contrôlent, l’une des poignées conduit aux délices et l’autre à la perdition.”
Sache que la demeure de Satan se trouve entre le monde corporel (mulk) et le monde subtil (malakût); il peut donc agir dans ces deux domaines. Quant à ce qui se trouve entre le monde subtil et le monde de la puisssance divine (jabarût), il n’y a aucun accès, car ce domaine n’est pas soumis à la force conditionnée et n’a même rien de spécifiquement humain. En revanche, il s’y manifeste quelque chose de bien plus dangereux que Satan, et il s’agit de la ruse (makr) divine, qui dépend elle-même du Nom “Celui qui égare”, dont elle se trouve être l’agent. Voilà pourquoi Dieu met l’homme en garde contre Sa ruse, quelle que soit sa station (maqâm) - Seuls les perdants se croient à l’abri de la ruse divine (7,99) - , afin qu’il ne se sente jamais en sûreté, quelle que soit sa situation.
(Extrait du livre : “Sagesse Céleste” d’Ahmad al Alawi).
Le cheikh Ahmad al Alawi raconte sa rencontre avec Satan dans le monde subtil :
“Dans le monde subtil, je rencontrai Satan et m’adressai ainsi à lui : Pourquoi cet orgueil? Faisant allusion à son refus de se prosterner devant Adam.
- Parmi vous les hommes, il y en a de plus orgueilleux que moi répondit-il.
- Que veux-tu dire? Insistai-je.
-Mon orgueil ne visait pas Dieu, expliqua t-il, puisque j’avais coutume de m’incliner et de me prosterner devant lui, et je continuerais s’il le voulait. Mais lorsqu’il m’a ordonné de me prosterner devant une créature, j’ai refusé précisément parce qu’il s’agissait d’un être créé. Mais vous les hommes, il vous a ainsi ordonné de vous prosterner devant Lui : “Ô vous qui croyez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorez votre Seigneur et faites le bien, peut-être réussirez-vous (22-77)” ... et la plupart d’entre vous refusez de vous prosterner - il fait allusion à ceux qui délaissent la prière. Votre orgueil n’est-il pas pire que le mien? - C’est toi qui les empêches ! Répliquai-je; c’est toi leur tentateur!” Il éclata alors de rire et se mit à railler ma faible connaissance de Dieu, rétorquant : “Si je suis leur tentateur et que c’est moi qui les empêche de se prosterner, qui donc est mon tentateur à moi, celui qui m’empêche de me prosterner?” Je laissai échapper un cri de stupéfaction puis, ne sachant pas quoi répondre, lui lançais quand même : “Maudit sois-tu ! Que Dieu me préserve de toi !”
Sache tout de même, mon frère, que la véritable raison d’être (hikma) du démon n’est pas accessible à la raison et que la plupart des gens ne peuvent la comprendre. Cette expression traduit différents niveaux de réalité, et ses aspects (madhâhir) sont innombrables. Alors ne crois pas que Satan soit enfermé dans une forme particulière; sa force est impérieuse et lui-même n’est pas contraint, sauf si Dieu nous protège et nous fait entrer dans sa forteresse. Il a une énorme capacité d’adaptation et de transformation qui lui permet d’être transgresseur alors qu’il accompagne le transgresseur, pieux lorsqu’il fréquente l’homme pieux, dévot avec les dévots, savant avec les savants, ascète avec les ascètes, connaissant avec les connaissants, et il sait même se transformer en “envoyé” lorsqu’il se retrouve avec un envoyé. Il prend la forme qui convient au degré de chacun, car il n’est que l’agent de la ruse divine (makr), à tous les niveaux. Une tradition rapporte que “Satan circule dans les fils d’Adam à travers le sang.” C’est l’une des réalités de la nature humaine, et l’un des degrés auxquels participe l’homme. Chacun de ces degrés, parties intégrantes de sa nature, essaie de se l’accaparer entièrement, et Satan est de leur nombre.
J’ai dit en ce sens :
“Ne crois pas que Satan te soit étranger. Il prend sa part, lui qui fait partie intégrante de toi-même. Comme c’est le cas des anges, des passions et de l’Esprit. Chacun apporte sa pierre à l’édifice de ton être.”
Voilà pourquoi ce qu’on appelle Satan prend la forme qui convient à l’état de chacun. On va même jusqu’à dire que le Satan du connaissant est lui-même connaissant. Maintenant que tu sais cela, et que tu connais sa capacité de ruse et d’adaptation, ainsi que son pouvoir universel d’immixtion, tu comprendras pourquoi sa véritable nature procède du Nom divin “Celui qui égare”. Voilà pourquoi Dieu nous a mis en garde contre lui dans de nombreux versets, étant donné ce qu’est sa véritable nature. La sagesse divine agit, et Sa toute-puissance produit ses effets dans l’ensemble de la manifestation; toute manifestation (madhhar) porte la trace de l’intervention divine, autant concernant le salut que la perdition. On a dit à ce propos : “S’il n’y avait le voile de l’existence, je parlerais ! Tout ce que je suis n’est que l’effet de l’autorité des Noms divins dans la manifestation. Il ne s’agit pas d’un jeu, les hommes n’ont pas été créé en vain, quand bien même ils manqueraient de droiture. Tout ce qui les touche porte la marque des Noms divins. Et si la pure Essence divine se trouve qualifiée, c’est pour que se manifeste l’autorité des Noms. Ses deux poignées les retournent et les contrôlent, l’une des poignées conduit aux délices et l’autre à la perdition.”
Sache que la demeure de Satan se trouve entre le monde corporel (mulk) et le monde subtil (malakût); il peut donc agir dans ces deux domaines. Quant à ce qui se trouve entre le monde subtil et le monde de la puisssance divine (jabarût), il n’y a aucun accès, car ce domaine n’est pas soumis à la force conditionnée et n’a même rien de spécifiquement humain. En revanche, il s’y manifeste quelque chose de bien plus dangereux que Satan, et il s’agit de la ruse (makr) divine, qui dépend elle-même du Nom “Celui qui égare”, dont elle se trouve être l’agent. Voilà pourquoi Dieu met l’homme en garde contre Sa ruse, quelle que soit sa station (maqâm) - Seuls les perdants se croient à l’abri de la ruse divine (7,99) - , afin qu’il ne se sente jamais en sûreté, quelle que soit sa situation.
(Extrait du livre : “Sagesse Céleste” d’Ahmad al Alawi).
Totem- Antarès
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
" C'était un homme droit et sincère qui cherchait le chemin du bonheur, qui cherchait le chemin de la vérité. Il alla un jour trouver un vénérable maître soufi dont on lui avait assuré qu'il pourrait les lui indiquer. Celui-ci l'accueillit aimablement devant sa tente et, après lui avoir servi le thé à la menthe, lui révéla l'itinéraire tant attendu : « C'est loin d'ici, certes, mais tu ne peux te tromper : au coeur du village que je t'ai décrit, tu trouveras trois échoppes. Là te sera révélé le secret du bonheur et de la vérité. »
La route fut longue. Le chercheur d'absolu passa maints cols et rivières. Jusqu'à ce qu'il arrive en vue du village dont son coeur lui dit très fort : « C'est là le lieu ! Oui, c'est là ! » Hélas ! Dans chacune des trois boutiques il ne trouva comme marchandises que rouleaux de fils de fer dans l'une, morceaux de bois dans l'autre et pièces éparses de métal dans le troisième. Las et découragé, il sortit du village pour trouver quelque repos dans une clairière voisine.
La nuit venait de tomber. La lune remplissait la clairière d'une douce lumière. Lorsque tout à coup se fit entendre une mélodie sublime. De quel instrument provenait-elle donc ? Il se dressa tout net et avança en direction du musicien. Lorsque, stupéfaction, il découvrit que l'instrument céleste était une cithare faite de morceaux de bois, des pièces de métal et des fils d'acier qu'il venait de voir en vente dans les trois échoppes du village.
A cet instant, il connut l'éveil. Et il comprit que le bonheur est fait de la synthèse de tout ce qui nous est déjà donné, mais que notre tâche d'hommes intérieurs est d'assembler tous ces éléments dans l'harmonie. "
La route fut longue. Le chercheur d'absolu passa maints cols et rivières. Jusqu'à ce qu'il arrive en vue du village dont son coeur lui dit très fort : « C'est là le lieu ! Oui, c'est là ! » Hélas ! Dans chacune des trois boutiques il ne trouva comme marchandises que rouleaux de fils de fer dans l'une, morceaux de bois dans l'autre et pièces éparses de métal dans le troisième. Las et découragé, il sortit du village pour trouver quelque repos dans une clairière voisine.
La nuit venait de tomber. La lune remplissait la clairière d'une douce lumière. Lorsque tout à coup se fit entendre une mélodie sublime. De quel instrument provenait-elle donc ? Il se dressa tout net et avança en direction du musicien. Lorsque, stupéfaction, il découvrit que l'instrument céleste était une cithare faite de morceaux de bois, des pièces de métal et des fils d'acier qu'il venait de voir en vente dans les trois échoppes du village.
A cet instant, il connut l'éveil. Et il comprit que le bonheur est fait de la synthèse de tout ce qui nous est déjà donné, mais que notre tâche d'hommes intérieurs est d'assembler tous ces éléments dans l'harmonie. "
Raphaela- Miranda
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
jolis partages merci
Kouen- Rhéa
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Proverbes
Le savant qui ne met pas en pratique son savoir est une abeille qui ne donne pas de miel.
Proverbe persan
Proverbe persan
Invité- Invité
Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
tout ce qu'on partage fleurit…
tout ce qu'on garde pour soi moisit...
tout ce qu'on garde pour soi moisit...
Kouen- Rhéa
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
"Quand un mot est une fois lancé, un char attelé de quatre chevaux ne saurait le rattraper."
Citation chinoise
Invité- Invité
Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
"On ne peut rester longtemps dans la boutique d'un parfumeur sans en emporter l'odeur."
WB35- Io
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
"A el que diere en su vida, que le vengan unas camaras de seguida: la meilleure solution pour celui qui se démunira de ses biens de son vivant, c'est de mourir aussitôt...
(On ne doit pas se démunir, nous ne savons pas ce que l'avenir nous réserve).
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Reïna- Obéron
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La force est aux jeunes ce que la raison est aux vieux.
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''Plus le cœur grandit
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Lorsqu'on tombe, ce n'est pas le pied qui a tort".
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Reïna- Obéron
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"El que esta harto, no haadrea al que tiene hambre; Celui qui est rassasié, ne plaint pas celui qui a faim".
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Reïna- Obéron
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Quand le vent du change ment se lève, les uns construisent des murs, les autres des moulins à vent.
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
Il y avait autrefois un temple, et dans ce temple il y avait une chatte, une chatte de trois couleurs. Comme chacun sait seules les chattes peuvent avoir trois couleurs, pas les chats.
Et cette chatte à chaque zazen venait s’installer dans le dojo en ronronnant contre les genoux des moines.
Alors le maître pensa que ça ne pouvait pas continuer et dit à son premier assistant : « Tu me règles ce problème de la chatte qui vient déranger les moines pendant zazen ». Celui-ci qui était un vrai bouddhiste pensa qu’il ne pouvait bien sûr pas tuer la chatte. Il demanda donc à un moinillon, un novice, d’attacher la chatte au début du zazen et de la détacher à la fin de la session. Ainsi fut fait. Le moinillon, tout fier de sa responsabilité et de sa pratique — son supérieur lui ayant dit : « C’est ta pratique, donc fait attention »— attachait la chatte à l’entrée du dojo au début de chaque zazen.
Et le temps passa. Et puis un jour, le moinillon un peu avant zazen chercha la chatte et ne la trouva pas. Très inquiet évidemment pour ce qui allait lui arriver, il pensa : « Pourvu que personne ne s’en aperçoive pendant ce zazen, après je verrai ; si je ne trouve pas la chatte, il faudra que j’en trouve une autre à peu près pareille. » A la fin du zazen , le moinillon sortit très vite, mais toujours pas de chatte. Il chercha donc une chatte qui puisse passer pour la chatte du temple, et comme elle avait fait pas mal de petits au cours de son existence, il n’eut pas de mal à trouver. Il ramena la chatte au temple, la cajola, et la nourrit très bien pour qu’elle reste.
De nouveau les semaines et les mois passèrent, le moinillon monta en grade et il transmit sa charge à un jeune novice, qui fier de son rôle continua donc d’attacher la chatte à l’entrée du dojo pendant les séances de zazen.
Et puis les années passèrent. Le maître vieillissait, un peu surpris de voir que la chatte, elle, ne vieillissait pas. Il déclara : « Voyez l’influence du zazen, même la chatte qui est attachée à l’entrée du dojo à chaque zazen en profite puisqu’elle a maintenant un âge canonique, et qu’elle est en pleine forme, comme moi ». Ça ne pouvait que motiver davantage les moines pour pratiquer.
Le maître un jour mourut. Après sa mort, ses successeurs continuèrent son enseignement et aucun n’allait se permettre de dire : « Bon, on vire la chatte, elle ne sert à rien et elle embête tout le monde », les autres responsables auraient aussitôt profité de sa proposition de changer les habitudes du temple pour le critiquer — et éventuellement éliminer un concurrent. Donc on continua. Le moinillon en charge de la chatte et qui l’aimait bien, se dît : « On pourrait quand même lui mettre un coussin, pendant zazen elle serait mieux». Il trouva un vieux coussin de mokugyo*, de trois couleurs comme la chatte, doré, rouge et vert. Après un certain temps, les responsables, réunis en comité, dirent : « on ne peut pas laisser la chatte sur ce vieux coussin dégueulasse à l’entrée du dojo, on va lui mettre un coussin neuf ». Et ils choisirent un beau coussin doré, rouge et vert de peur d’être accusés d’un manque de respect envers la tradition.
Plus tard on pensa que la vieille gamelle pour nourrir la chatte ne faisait pas sérieux et pour donner une allure de vrai dojo il fallait un bol laqué pour mettre la nourriture de la chatte. Par la suite, il s’établit aussi des règles sur la façon juste d’attacher la chatte dans un vrai temple.
Vint le moment où les responsables du temple principal s’en furent dans d’autres temples plus petits. Le premier qui s’en fût se dît qu’il fallait faire la même chose dans son temple que dans le temple principal. Il trouva donc une chatte de trois couleurs et l’installa selon les règles.
Ainsi de temple en temple et de siècle en siècle les maîtres transmirent la vraie tradition du rite d’attacher une chatte de trois couleurs pendant chaque zazen.
Longtemps après de doctes érudits étudièrent profondément cette tradition et l’on dénombre actuellement plus de cent trente et un traités sur le symbolisme de cet acte capital qui a changé l’évolution de la pratique, et le premier maître qui fit attacher la chatte pendant le zazen est devenu très célèbre (Bien que son identité ne soit tout à fait certaine).
André Lemort - "La double méprise"
Et cette chatte à chaque zazen venait s’installer dans le dojo en ronronnant contre les genoux des moines.
Alors le maître pensa que ça ne pouvait pas continuer et dit à son premier assistant : « Tu me règles ce problème de la chatte qui vient déranger les moines pendant zazen ». Celui-ci qui était un vrai bouddhiste pensa qu’il ne pouvait bien sûr pas tuer la chatte. Il demanda donc à un moinillon, un novice, d’attacher la chatte au début du zazen et de la détacher à la fin de la session. Ainsi fut fait. Le moinillon, tout fier de sa responsabilité et de sa pratique — son supérieur lui ayant dit : « C’est ta pratique, donc fait attention »— attachait la chatte à l’entrée du dojo au début de chaque zazen.
Et le temps passa. Et puis un jour, le moinillon un peu avant zazen chercha la chatte et ne la trouva pas. Très inquiet évidemment pour ce qui allait lui arriver, il pensa : « Pourvu que personne ne s’en aperçoive pendant ce zazen, après je verrai ; si je ne trouve pas la chatte, il faudra que j’en trouve une autre à peu près pareille. » A la fin du zazen , le moinillon sortit très vite, mais toujours pas de chatte. Il chercha donc une chatte qui puisse passer pour la chatte du temple, et comme elle avait fait pas mal de petits au cours de son existence, il n’eut pas de mal à trouver. Il ramena la chatte au temple, la cajola, et la nourrit très bien pour qu’elle reste.
De nouveau les semaines et les mois passèrent, le moinillon monta en grade et il transmit sa charge à un jeune novice, qui fier de son rôle continua donc d’attacher la chatte à l’entrée du dojo pendant les séances de zazen.
Et puis les années passèrent. Le maître vieillissait, un peu surpris de voir que la chatte, elle, ne vieillissait pas. Il déclara : « Voyez l’influence du zazen, même la chatte qui est attachée à l’entrée du dojo à chaque zazen en profite puisqu’elle a maintenant un âge canonique, et qu’elle est en pleine forme, comme moi ». Ça ne pouvait que motiver davantage les moines pour pratiquer.
Le maître un jour mourut. Après sa mort, ses successeurs continuèrent son enseignement et aucun n’allait se permettre de dire : « Bon, on vire la chatte, elle ne sert à rien et elle embête tout le monde », les autres responsables auraient aussitôt profité de sa proposition de changer les habitudes du temple pour le critiquer — et éventuellement éliminer un concurrent. Donc on continua. Le moinillon en charge de la chatte et qui l’aimait bien, se dît : « On pourrait quand même lui mettre un coussin, pendant zazen elle serait mieux». Il trouva un vieux coussin de mokugyo*, de trois couleurs comme la chatte, doré, rouge et vert. Après un certain temps, les responsables, réunis en comité, dirent : « on ne peut pas laisser la chatte sur ce vieux coussin dégueulasse à l’entrée du dojo, on va lui mettre un coussin neuf ». Et ils choisirent un beau coussin doré, rouge et vert de peur d’être accusés d’un manque de respect envers la tradition.
Plus tard on pensa que la vieille gamelle pour nourrir la chatte ne faisait pas sérieux et pour donner une allure de vrai dojo il fallait un bol laqué pour mettre la nourriture de la chatte. Par la suite, il s’établit aussi des règles sur la façon juste d’attacher la chatte dans un vrai temple.
Vint le moment où les responsables du temple principal s’en furent dans d’autres temples plus petits. Le premier qui s’en fût se dît qu’il fallait faire la même chose dans son temple que dans le temple principal. Il trouva donc une chatte de trois couleurs et l’installa selon les règles.
Ainsi de temple en temple et de siècle en siècle les maîtres transmirent la vraie tradition du rite d’attacher une chatte de trois couleurs pendant chaque zazen.
Longtemps après de doctes érudits étudièrent profondément cette tradition et l’on dénombre actuellement plus de cent trente et un traités sur le symbolisme de cet acte capital qui a changé l’évolution de la pratique, et le premier maître qui fit attacher la chatte pendant le zazen est devenu très célèbre (Bien que son identité ne soit tout à fait certaine).
André Lemort - "La double méprise"
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
Ni une histoire... ni un conte, voici un témoignage touchant et spirituel
Récemment, j'ai rencontré un médecin (appelons la Mary) qui m'a fait part d'une histoire très intéressante. La première née de Mary est décédée avant l'âge d'un an. Mary avait l'habitude de chanter une berceuse dédiée uniquement à son bébé, ce qu'elle n'a plus jamais fait après sa mort. Sept ans plus tard, Mary a eu une autre petite fille qui, à quatre ans, a commencé à chanter cette même berceuse. Figée sur place, Mary lui a demandé où elle avait appris cette chanson. Voici la réponse de son enfant : "Maman, tu me la chantais avant."
Témoignage tiré du livre "Des enfants racontent leur vie d'avant la naissance";
du Dr Wayne W. Dyer et sa co-auteure Dee Garnes
Témoignage tiré du livre "Des enfants racontent leur vie d'avant la naissance";
du Dr Wayne W. Dyer et sa co-auteure Dee Garnes
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Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
la légende raconte qu'un jour la vérité et le Mensonge se sont croisés.
- Bonjour, a dit le Mensonge.
- Bonjour, a dit la Vérité.
- Belle journée, a continué le Mensonge.
Alors la Vérité est allée voir si c'était vrai. Ça l'était.
- Belle journée, a alors répondu la vérité.
- Le lac est encore plus beau, a dit le mensonge avec un joli sourire.
Alors la Vérité a regardé vers le lac et a vu que le mensonge disait la vérité et a hoché la tête.
Le Mensonge a couru vers l'eau et a lancé ...
- L'eau est encore plus belle et tiède. Allons nager !
La vérité a touché l'eau avec ses doigts et elle était vraiment belle et tiède. Alors la Vérité a fait confiance au mensonge. Les deux ont enlevé leurs vêtements et ont nagé tranquillement.
Un peu plus tard, le mensonge est sorti, il s'est habillé avec les vêtements de la vérité et il est parti.
La vérité, incapable de porter les habits du mensonge a commencé à marcher sans vêtements et tout le monde s'est éloigné en la voyant nue. Attristée, abandonnée, la Vérité se réfugia au fond d'un puits. C'est ainsi que depuis lors les gens préfèrent accepter le Mensonge déguisé en vérité que la Vérité nue.
- Bonjour, a dit le Mensonge.
- Bonjour, a dit la Vérité.
- Belle journée, a continué le Mensonge.
Alors la Vérité est allée voir si c'était vrai. Ça l'était.
- Belle journée, a alors répondu la vérité.
- Le lac est encore plus beau, a dit le mensonge avec un joli sourire.
Alors la Vérité a regardé vers le lac et a vu que le mensonge disait la vérité et a hoché la tête.
Le Mensonge a couru vers l'eau et a lancé ...
- L'eau est encore plus belle et tiède. Allons nager !
La vérité a touché l'eau avec ses doigts et elle était vraiment belle et tiède. Alors la Vérité a fait confiance au mensonge. Les deux ont enlevé leurs vêtements et ont nagé tranquillement.
Un peu plus tard, le mensonge est sorti, il s'est habillé avec les vêtements de la vérité et il est parti.
La vérité, incapable de porter les habits du mensonge a commencé à marcher sans vêtements et tout le monde s'est éloigné en la voyant nue. Attristée, abandonnée, la Vérité se réfugia au fond d'un puits. C'est ainsi que depuis lors les gens préfèrent accepter le Mensonge déguisé en vérité que la Vérité nue.
Invité- Invité
Re: Histoires, contes de sagesse, proverbes, textes à caractère spirituel
Hridaye a écrit:(...)
C'est ainsi que depuis lors les gens préfèrent accepter le Mensonge déguisé en vérité que la Vérité nue.
C'est malheureusement vrai !
Invité- Invité
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